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Le juge antiterrotiste Marc Trévidic convaincu que Mohamed Merah était un agent double

Qui se cachait derrière le « tueur au scooter » ? La question cruciale, que certains aimeraient voir enfouie dans l’opacité du secret d’Etat, en taraude d’autres, et pas des moindres, en la personne du juge d’instruction antiterroriste Marc Trévidic, qui l’a faite resurgir vendredi de manière fracassante.

Aux antipodes de la version officielle martelée par Bernard Squarcini, l’ex-patron du renseignement intérieur (DCRI), la conviction profonde de Marc Trévidic a jeté le trouble sur le blog de Frédéric Helbert, journaliste d’investigation, expert du renseignement. Pour le magistrat, qui par ailleurs n’est pas saisi du dossier, il ne fait pas l’ombre d’un doute que Mohamed Merah a été approché pour opérer en agent double : "Ils (les agents de la DCRI) ont tenté un coup particulier, risqué, mais qui à leurs yeux valait la peine et qui aurait pu se montrer gagnant. Ils ont tenté de recruter [Mohamed Merah], tout simplement. De faire une infiltration. D'en faire un agent double", affirme-t-il, au risque de provoquer des remous sur le long fleuve pas tranquille du "FBI à la française".

Tranchant avec la langue de bois de la DCRI, qui récuse ce scénario rétrospectivement inavouable, Marc Trévidic peut se targuer d’être le premier haut personnage de la machine judiciaire à s'en faire l'écho. Le 5 octobre dernier, les magistrats antiterroristes avaient exigé la déclassification de documents marqués du sceau « confidentiel-défense », se heurtant à la frilosité de Manuel Valls, ministre de l’Intérieur.

Selon Le Point qui a eu connaissance de la réponse que Manuel Valls a adressée aux juges, ce dernier disqualifie Bernard Squarcini en ces termes : "La veille opérationnelle à laquelle fait référence Bernard Squarcini… ne renvoie pas à des actes précis et identifiables de la DCRI. Aucune surveillance postérieure à l'entretien du 14 novembre 2011 n'a été menée, en l'absence de lien matérialisé entre l'intéressé et la mouvance djihadiste. Toute action de la DCRI ayant permis un recueil de données aurait été matérialisée par une note de renseignement. Il n'y en a pas… La DCRI ne dispose d'aucun document spécifique lié aux interceptions de sécurité effectuées sur M. Merah…"

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Comment Mohamed Merah a-t-il pu passer à travers les mailles du filet, a-t-il bénéficié d’un traitement de faveur de la part de la DCRI, et pourquoi ? Loin de se dissiper, le mystère qui entoure la trajectoire personnelle du défunt jeune homme, et ses sinueux détours, continue de s’épaissir, renforçant dans l’opinion des doutes insupportables qu’une démocratie digne de ce nom devrait avoir à cœur d’éclaircir.

 

 

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