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Le futur musée des arts islamiques de Venise s’attire les foudres de la Ligue du Nord

Venise, intemporelle, ses gondoles, sa lagune, ses palais, ses troubadours, ses bateleurs, mais aussi ses harangueurs de foule de la Ligue du Nord, trouble-fête fielleux et xénophobes qui avancent sans masque dans le grand carnaval fracassant de l’islamophobie pleinement assumée, pour qui l’ouverture d’un musée prestigieux dédié à l’art islamique est le signe de l’islamisation en marche de la Cité des Doges…

Sous le pont des soupirs, le Premier ministre italien, Enrico Letta, et le maire de Venise, Giorgio Orsoni, les ambassadeurs de poids du projet, ne soupirent pas de plaisir, mais de lassitude et presque d’ennui en entendant l’antienne populiste et nauséabonde entonnée, à toutes les tribunes, par le sénateur Massimo Bitonci, leur ennemi juré.

"Nous ne voulons pas un musée islamique à Venise ! Letta ferait mieux de se concentrer sur la crise économique au lieu de favoriser la propagation de l'islam", s’époumone ce dernier, mis hors de lui par l’annonce de la conférence de presse qui a entériné, lundi, en grande pompe, en présence d’éminents représentants du Qatar, une vitrine de prestige dont le rayonnement rejaillira sur la capitale de la Vénitie. C’est, en effet, sur son Grand Canal prisé des touristes, et peut-être même dans l’enceinte d’un somptueux palais du 19ème siècle, aux abords du célèbre pont du Rialto, que le musée des arts islamiques pourrait exposer aux yeux de tous ses plus beaux joyaux, se déployant au milieu de la cité aux innombrables clochers.

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Les cris d’orfraie poussés par Luca Zaïa, le gouverneur de la région et ténor du parti qui a fait de la lutte contre l’immigration son fonds de commerce, et le coup de semonce donné par son acolyte Lorenzo Fontana, député européen, menaçant de faire le siège de la zone de construction et de saboter les travaux, ne contribuent pas à adoucir les mœurs, mais échouent cependant à entamer l’enthousiasme du premier magistrat de la cité qui se targue de rester sourd au concert assourdissant des réactionnaires de la Ligue du Nord.

"La création d'un musée islamique au centre névralgique de Venise symboliserait l'ouverture au dialogue entre les cultures et les religions", assure Giorgio Orsoni, qui ne craint pas d’affronter les esprits "rétrogrades" de ses farouches adversaires dans un bras de fer qui ne fera pas de quartier. Fort du soutien financier des pays arabes, de généreux mécènes très sollicités, l’édile se projette dans l’avenir avec une confiance renouvelée, espérant voir s'élancer dans moins d'un an, au cœur de sa cité immortelle, un phare mondial du patrimoine artistique islamique.

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