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Le Dr Amani Ballour, la pédiatre syrienne à la tête d’un hôpital souterrain, honorée par le Conseil de l’Europe

Les épithètes manquent pour saluer l’extraordinaire femme en blanc qu’est le Dr Amani Ballour. Plus que tout autre médecin, cette jeune pédiatre syrienne, plongée dans l’horreur de la guerre, a honoré le serment d’Hippocrate au-delà de l’humainement possible, en repoussant toujours plus loin ses propres limites, enfouie dans un souterrain secret.

Dans une Syrie ravagée par un interminable conflit mortifère, l’ancienne étudiante en médecine très prometteuse n’aura guère eu le temps de faire ses classes. Emportée par les violents tumultes de l’histoire, elle s’est retrouvée projetée sous terre, dans un hôpital dissimulé au bout d’un long dédale de couloirs, au cœur de la Ghouta orientale assiégée.

C’est là, dans les sous-sols de l’ancien verger de Damas qui n’avait plus rien d’un jardin d’éden paradisiaque, que pendant six ans, de 2012 à 2018, elle a supervisé une équipe de 130 médecins et infirmières avec une autorité naturelle mêlée d’une infinie compréhension, sans jamais se laisser gagner par la peur ou le désespoir.

Seule une ode à son exceptionnel courage, à son dévouement de tous les instants et à son merveilleux sens de l’empathie, notamment envers les centaines de petites victimes innocentes au chevet desquelles elle s’est précipitée, afin de les soigner et réconforter du mieux qu’elle pouvait, malgré des ressources médicales limitées, pourrait lui rendre le vibrant hommage qu’elle mérite.

Le 17 janvier dernier, le Conseil de l’Europe a choisi d’honorer le Dr Amani Ballour, en lui décernant le prestigieux prix Raoul Wallenberg, d’une valeur de 10 000 euros. Une insigne distinction créée en mémoire du célèbre diplomate suédois, héritier de l’empire industriel de la famille Wallenberg, qui fut élevé au rang de Juste parmi les nations pour avoir sauvé de nombreux juifs de Hongrie pendant la Seconde Guerre mondiale.

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« Les droits de l’homme et la dignité personnelle ne sont pas un luxe en temps de paix. Le Dr Amani Ballour est un brillant exemple de l’empathie, de la vertu et de l’honneur qui peuvent s’épanouir même dans les pires circonstances, au milieu de la guerre et des souffrances », a déclaré Marija Pejčinović Burić, Secrétaire générale du Conseil de l’Europe.

Et d’ajouter : « La grotte est devenue un phare d’espoir et de sécurité pour de nombreux civils assiégés. Là, le Dr Ballour a risqué sa propre sécurité pour aider ceux qui en avaient le plus besoin. Elle et d’autres ont agi jour après jour pour sauver la vie de tant de personnes, y compris des enfants souffrant des effets des armes chimiques ».

A l’issue de la cérémonie spéciale qui lui a été consacrée, Amani Ballour a pris place aux premiers rangs pour assister à la projection du film « The Cave », réalisé par le syrien Feras Fayyad. Ce documentaire lui est dédié, ainsi qu’aux autres remarquables médecins et infirmières qui, sans relâche et au péril de leur vie, ont travaillé à ses côtés et sous ses ordres, loin de la lumière du jour. Le long métrage est en route pour les Oscars 2020.

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2 commentaires

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  1. Honorée par le Conseil européen ! Honorée par ceux qui ont détruit son pays !
    Quelle que soit la nature du régime, on ne peut pas accepter des éloges de ceux qui collaborent avec les USA et israël pour détruire son pays.
    Le fait d’accepter cette décoration, cette femme médecin a montré son approbation à la destruction de son pays et au massacre de son peuple par ce Conseil qui n’a pas les mains propres vis-à-vis des peuples arabes et musulmans, aussi bien au Moyen-Orient qu’ailleurs.

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