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Le débat sur l’islam annonciateur du printemps électoraliste de la République laïque

A chacun son renouveau printanier, plus ou moins glorieux, plus ou moins fédérateur, plus ou moins populiste ! Quand l’exceptionnelle précocité du printemps arabe force l’admiration, les bourgeons du printemps électoraliste français plongent dans la consternation…

Un an après l’échec retentissant du débat sur l’identité nationale, premier subterfuge politicien du genre, qui agitait déjà le chiffon rouge de « l’islamisation rampante » de la société, au gré de réunions publiques dans les préfectures transformées en petits théâtres provinciaux de toutes les rancoeurs, les ardeurs droitières du président de tous les français et de sa garde rapprochée ne se sont manifestement pas refroidies.

Plus de douze mois après cette frénésie identitaire hautement délétère et stérile, où l’instrumentalisation des peurs était déjà à l’œuvre, on était fondé à penser que l’hyper-présidence, affaiblie sur de nombreux fronts, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, échouant à redresser le pays, mais aussi à redorer son blason, aurait tiré tous les enseignements d’une stratégie de la diversion préjudiciable à la cohésion sociale, qui, comble de l’ironie, s’est retournée contre son instigateur suprême, ne profitant qu’au pire des nationalismes et à sa nouvelle égérie, Marine Le Pen.

Que nenni !! Ne résistant pas aux sirènes de l’électoralisme, Nicolas Sarkozy et les têtes pensantes de l’UMP, aveuglés par leur conception utilitaire et opportuniste de la politique, rejouent un bien mauvais remake d’un camouflet cuisant, mais qui – Oh ! surprise – est accueilli cette fois-ci sous une volée de bois vert, à gauche comme à droite. Ou comment le débat de trop sur l’islam n’en finit plus de faire débat !

Même si le mot « islam » a subrepticement disparu du générique au profit d’un titre plus angélique, que l’on ne s’y trompe pas, il sera sur toutes les lèvres et tiendra le haut de l’affiche.

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Alors que l’islam de France, si cher au "président de la République laïque" , qui n’est pas tant le monarque de l’Elysée que le premier des courtisans dès qu’il s’agit de séduire l’opinion, demande la stricte application de la loi de 1905, escomptant des actes significatifs de la part des élus du peuple et non la vindicte populaire, Nicolas Sarkozy s’arc-boute sur sa politique de la bouc-émissarisation, devenue sa marque de fabrique.

L’éternel candidat dans l’âme, qui vise néanmoins une réélection dans un fauteuil, a d’ores et déjà donné le ton de sa campagne présidentielle, au son d’une déclinaison infernale, mille fois rebattue : « laïcité en danger, islam, intégrisme », où la deuxième religion de France se voit encore une fois doter de l’extraordinaire pouvoir d’éclipser tous les sujets majeurs de société…

A l’heure où le printemps arabe exigerait de la France qu’elle fasse profil bas, qu’elle sache raison garder, et qu’elle privilégie l’unité nationale, le 5 avril verra-t-il siéger en concile un pseudo conseil des sages pour phosphorer sur un nouveau débat éminemment politicien, abordé par le petit bout de la lorgnette, celui qui réduit ostensiblement le champ de vision, avant de l’obscurcir totalement ?

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