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Le chômage plutôt que le Halal

Il y a un an, jour pour jour, la Société des Viandes du Limousin (Sovialim), représentée par Mustapha Masri, professionnel aguerri de la boucherie halal et de la distribution interprofessionnelle de la viande halal, n’imaginait pas devoir renoncer à son beau projet d’abattoir 100% halal, unique en France, qui déjouait magnifiquement la crise en faisant renaître une activité traditionnelle au cœur d’une terre rurale paupérisée, la Creuse. Et comment aurait-elle pu prévoir un tel scénario, inconcevable même dans ses plus sombres prédictions, alors qu’elle était confortée dans le bien-fondé de son initiative par l’engouement et l’assentiment des autorités du 4ème département d’élevage français ?

Mustapha Masri défendant son projet d'abattoir Halal à Guéret

Il y a un an, jour pour jour, la société Sovialim avait toutes les raisons de croire dans la réussite de sa démarche innovante, soucieuse de fournir de la viande de qualité dans un abattoir spécialisé dans les bovins, les ovins et les caprins, répondant parfaitement aux normes sanitaires et bénéficiant d’équipements dernier cri. Et comment aurait-elle pu douter de la faisabilité de son projet, quand les feux verts officiels obtenus en 2011 et la signature d’une promesse de vente d’un terrain étaient des marques tangibles de la confiance accordée par les élus locaux, lui donnant toute latitude pour s’ancrer au cœur de Guéret, la capitale creusoise de 15 000 âmes ?

Des élus locaux qui avaient été particulièrement sensibles à la valorisation et la redynamisation de leur territoire grâce à un abattoir providentiel, qui devait fait revivre dans le paysage de la Creuse un outil de développement économique majeur dont la disparition avait été la cause d’un véritable marasme. Peu leur importait alors qu’il fût halal, l’essentiel étant ailleurs et s’avérait autrement plus crucial pour l’avenir de la région…

Mustapha Masri devant le terrain acquis en 2011

En choisissant de s’implanter à Guéret, la démarche de Sovialim se voulait résolument créatrice d’emplois dans une ville chef-lieu qui en manquait cruellement, prévoyant d’embaucher 30 personnes au démarrage, et 45 à terme, sans omettre la précieuse mine d’emplois indirects qui en aurait découlé, dont les éleveurs du coin, ces principaux fournisseurs de la matière première, auraient pu largement tirer profit.

Il y un an, jour pour jour, tout n’était pourtant pas au beau fixe pour la société Sovialim et  ceux qui, autour de Mustapha Masri, portaient à bout de bras le projet, tous des professionnels de la filière halal qui avaient puisé dans leurs deniers personnels à hauteur de 500 000 euros pour qu’il se concrétise, mais pas au point de se résoudre à jeter l’éponge face à l’adversité déchaînée qui, depuis septembre 2011, s’évertuait à faire avorter une création d’entreprise des plus prometteuses.

    

Le collectif NARG "Non à l'Abattage Rituel à Guéret" venu en force protester à Guéret

Il y a un an, jour pour jour, Mustapha Masri et ses collaborateurs s’armaient de courage, persuadés que la raison et les priorités économiques l’emporteraient sur la déraison islamophobe qui, depuis Vincennes, en région parisienne, enflammait le collectif « NARG : Non à l’Abattage Rituel à Guéret », un regroupement d’activistes prétendument de la cause animale, où se mêlèrent des partisans gonflés à bloc de l’association Brigitte Bardot. 

Mais c’était sans compter l’invasion des rues paisibles de Guéret par des hordes de manifestants chauffés à blanc, qui débarquèrent d’abord à 80, puis à 100, jusqu’à 500, entre 2012 et 2013, de Paris, mais aussi de Lyon, scandant leur opposition à l’abattage rituel aux cris stridents de « Abattage à vif, Barbarie ! », ou encore « Guéret sanglante, démocratie perdante », tout en se donnant en spectacle dans une scénographie sensationnaliste à l’excès : portant un cercueil, les visages recouverts d’un masque de vache, ils avaient coutume de déverser de la peinture rouge sang devant la préfecture, tout en parodiant les élus locaux, leur tête de turc favorite étant le maire de Guéret caricaturé en César… Des slogans et une mise en scène aux relents nauséeux, qui puaient l’islamophobie ambiante et la diabolisation de l’abattage rituel, des thèmes chers à l’extrême droite et au populisme à la française, bien que ceux qui les éructaient se défendaient de toute appartenance politique. Mais franchement, qui aurait pu les croire ?

   

          

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Aux prises avec une campagne de dénigrement d’une violence inouïe, Mustapha Masri, entouré de son équipe, a lutté avec la dernière énergie pour désamorcer une polémique devenue paroxystique, pensant même un temps avoir trouvé la parade idéale à travers une pétition répliquant du tac au tac «  OARG : Oui, à l’Abattage Rituel à Guéret ! » aux ardents partisans du « NARG : Non, à l’Abattage Rituel à Guéret !». Mais ce fut en vain, le mal était déjà fait.

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Un an plus tard, c’est la mort dans l’âme que la Société Sovialim et ses courageux promoteurs sont contraints d’abdiquer face à un acharnement et des menaces montées crescendo, allant jusqu’à viser le Préfet de la Creuse et le maire de Guéret, mais aussi face au silence complice de certains partis politiques creusois qui, élections municipales obligent, se sont désolidarisés du projet ou ont même rallié ses farouches détracteurs de la première heure. 

Le mois d’avril 2014 a sonné le glas de l’abattoir halal de Guéret, si cher au cœur de ses fondateurs et plébiscité par les principaux acteurs politiques de la Creuse, qui aurait pu conjurer la crise endémique dans une France profonde sinistrée, ce qui n’est pas rien en ces temps de disette et de pénurie d’emplois, mais qui, au lieu de cela, a cristallisé les passions et au final a été torpillé par des semeurs de haine de la pire espèce. Signe des temps viciés, l’obsession française de l’islam a triomphé du bon sens le plus élémentaire, reléguant au second plan la survie économique d’un territoire, dans un pays des Lumières plongé dans les ténèbres de l’intolérance religieuse et d’une laïcité dévoyée et agressive. Proprement ahurissant !

A l’heure où la société Sovialim se projette à nouveau dans l’avenir, ayant perdu une bataille mais pas la guerre, et lance un appel aux dons auprès de la communauté musulmane afin de soutenir financièrement la réalisation de son rêve brisé de Guéret, Mustapha Masri a tenu à répondre sur Oumma à la propagande délétère colportée par le collectif NARG qui a, hélas, parasité les atouts précieux que revêt l’abattoir Halal tel que lui et ses associés l’ont conçu et comptent bien parvenir à le matérialiser.

"Ce qui est en cause, c’est la souffrance de l’animal. Or, je peux assurer, études sérieuses à l’appui, que, contrairement aux fantasmes de barbarie accolés à l’abattage rituel, la douleur animale est infiniment moindre que lors de l’abattage par étourdissement, car la durée de la mort est nettement plus rapide. Notre projet de construction d’abattoir sera du dernier cri, parfaitement aux normes, et classé 1 sur le plan du risque sanitaire, soit le meilleur classement qui soit. Ceux qui s’opposent à ce projet commettent une lourde erreur, car notre abattoir sera parfaitement équipé pour procéder à l’abattage rituel dans des conditions optimales", clame-t-il avec force.

Et de renchérir : "Je tiens aussi à insister sur notre lieu d’implantation : la région Limousin. Grâce à la proximité des fermes d’élevage, qui nous assurera un approvisionnement régulier et sur place, la souffrance de l’animal liée au transport sera considérablement atténuée. Il faut savoir que nombre d’entrepreneurs de la filière vont se fournir en viande à l’étranger (en Pologne, Irlande, Grande-Bretagne, Bulgarie), un éloignement qui est non seulement préjudiciable à l’animal, mais qui sur le plan économique lèse également la France. Notre abattoir pallie justement à ces deux aspects primordiaux, tout en résolvant le problème d’étiquetage des viandes, puisque les consommateurs musulmans auront l’assurance de ne plus être trompés sur la marchandise halal."

      

Si vous souhaitez soutenir la Société Sovialim et son nouveau grand projet de construction d’abattoir Halal, d’un montant de 6 000 000 €, qui sera porté et appartiendra à une Société Civile Immobilière (SCI), dont le capital sera détenu par des investisseurs privés ainsi que par une association humanitaire à but non lucratif, deux possibilités s'offrent à vous : devenir actionnaire ou faire une donation à l'association de bienfaisance qui oeuvrera notamment dans la lutte contre la famine.

Pour ce faire, cliquez sans tarder sur le site Sovialim "Soutenez ce projet" et, au nom de Mustapha Masri, soyez chaleureusement remerciés par avance de votre marque d'intérêt et de votre contribution.

Par la rédaction d'Oumma.com.

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Un commentaire

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  1. S’il y avait un verset qui parlerait du fait qu’il est halal de respirer de l’air pur, tous ces gens auraient la bouche collée au pot d’échappement de leur voiture.
    Comme s’ils se souciaient réellement des bêtes… tout ce qu’ils veulent c’est nuire mettre des batons dans les roues des arabo-musulmans, et ainsi ils se nuisent à eux même.
    Ils veulent un étourdissement avec un bon gros coup de masse qui étourdit une fois sur deux l’animal quand ça lui fracasse pas carrément le crâne, ou une énorme décharge électrique bien douloureuse.
    Qu’on teste l’étourdissement sur ces extrémistes et ensuite on verra s’ils sont toujours d’accord pour faire subir ça à la bête qui finira dans leur assiette.
    Et puis ce n’est pas comme si c’était une tradition ancestrale d’étourdir la bête, c’est juste une invention d’Iblis pour faire du anti-halal une marque de fabrique.
    Les laïcards sont les plus débiles des extrémistes, à la rigueur les autres ont une cause, mais eux leur cause c’est de faire chier les musulmans, ils n’en tirent aucun profit ici bas pourtant, et dans l’au dela l’addition sera salée.

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