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L’augmentation des profanations de mosquées inquiète les responsables musulmans allemands

Les mosquées d’Allemagne ne sont pas épargnées par les profanations islamophobes, dont la recrudescence suscite consternation et effroi, comme c’est le cas en France. Face à cette hémorragie d’agressions alarmantes, qui souillent inlassablement les lieux de cultes mais portent aussi atteinte à l’intégrité physique des fidèles, les principaux responsables musulmans sont montés au créneau afin d’exiger du gouvernement allemand qu’il prenne toutes les mesures de sécurité qui s’imposent en vue d’une protection maximale de leurs lieux de culte.

"Les attaques contre les musulmans et leurs lieux de culte sont sur la courbe ascendante depuis des années", a vivement déploré Aiman ​​Mazyek, porte-parole du Conseil de coordination des musulmans en Allemagne (KRM), devant la presse, le 24 mai dernier, ajoutant : "Il est urgent que cette augmentation inquiétante des passages à l’acte soit traitée non seulement par les forces de l’ordre, mais aussi érigée en question de société par ceux qui nous gouvernent".

Depuis début mai, ce n’est pas moins de quatre mosquées qui ont subi des dégradations ordurières, dont la veine nationaliste inimitable ne laisse pas de doute sur l’appartenance de leurs auteurs, dans le Land de Rhénanie-Palatinat, au cœur de sa capitale Mayence, à Lengerich dans le district de Steinfurt ainsi que dans la localité de Düren.

Sur les murs de la mosquée de Düren, les fidèles ont eu la désagréable surprise de découvrir une inscription menaçante signée du groupuscule néo-nazi « NSU », dont le procès retentissant de cinq de ses membres et du terrorisme d’extrême-droite est en cours à Münich : "La NSU est vivant et vous serez les prochaines victimes", tandis qu’à Mayence, le 18 mai, deux assaillants de l’ombre ont accroché des affiches anti-musulmans sur les murs du lieu de culte, provoquant l'émoi escompté parmi les membres de la communauté musulmane locale.

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Cette escalade d’agressions s'accompagne également de jets de pierres réguliers contre les mosquées, le Conseil de coordination des musulmans ayant répertorié plus de 30 attaques en 2012, et neuf incendies criminels.

Ali Kızılkaya, le président du conseil islamique de l'Allemagne, ne cesse de tirer la sonnette d’alarme, exhortant l’Etat, manifestement autiste, à tout mettre en œuvre pour endiguer la montée en puissance de groupes d’extrême-droite, adeptes de la manière forte. "L'Etat doit adopter une attitude volontariste et résolument dissuasive contre ces groupuscules d'extrême-droite. Une fois que l'existence des meurtres commis par le NSU a été révélée, tout aurait dû changer, et l'Etat aurait dû se battre contre l'extrême-droite avec force et détermination. Pourtant, malheureusement, ce n’est pas ce à quoi nous assistons", martèle ce dernier, en espérant faire sortir les autorités de leur inertie irresponsable. 

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