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L’appel à la prière a résonné depuis la Tour Eiffel

En France, l’homme politique est de moins en moins préoccupé par la résolution des problèmes qui lui sont posés, il se contente plutôt de dénoncer avec force le coupable qui en serait à la source. Ainsi, à l’approche de chaque échéance électorale, la droite comme les médias tendent à se « décomplexer », le coupable est clairement désigné, tel un virus qui surgit de nulle part. Appelons-le « bouc émissaire pré-électoral ». Sans vouloir s’attarder sur sa description, tant les médias accomplissent cette tâche avec succès, tentons donc de nous projeter dans l’univers psychologique d’un innocent, à qui le nom dudit coupable aurait été transmis.

« Aujourd’hui, l’appel à la prière a résonné depuis la Tour Eiffel. Il a parasité mon ouïe à cinq reprises, pour rappeler à des millions de fidèles, et à beaucoup plus d’infidèles, qu’il était l’heure de penser. Dans les rues que j’arpente, j’ai croisé sur le même trottoir un hijab, puis deux. Soudain, j’aperçus une burqa, puis deux, puis une infinité. Les burqas ont proliféré ces derniers temps. Manifestement, le minaret qui surplombe la capitale parisienne y est pour quelque chose.

Aujourd’hui, j’ai amené trois délinquants-adolescents récemment relâchés d’un centre de rétention visiter le Louvre. Parce que le Louvre est un élément constitutif de notre identité nationale, quoi qu’en disent ceux qui accusent la France de leur avoir volé leurs œuvres les plus chères. Après avoir été fouillés, nous avons apprécié les pyramides jonchant le premier niveau.

Une fois parvenus à l’étage ultime, celui qu’une foule inépuisable de curieux réchauffe indéfiniment, nous avons aperçu la Joconde. Le chef d’oeuvre issu du pinceau de Léonard de Vinci est d’autant plus intriguant qu’il a séduit les plus réticents d’entre nous. C’est pourquoi, au nom du respect à la tolérance imposé par certains, il a été décidé qu’un niqab voile la Joconde, son visage y compris, le miroir de l’âme.

Après l’enrichissement culturel vint le temps de l’approvisionnement naturel. J’ai laissé sur le trottoir les trois gamins et suis parti à la recherche les victuailles dont nous avions tant besoin. A mon retour, ils furent raflés, parce qu’âgés de moins de treize ans. « Après 23 heures, a dit leur kidnappeur, c’est plus l’heure ».

Une fois dans le métro, trois Roumains m’ont éloquemment dévoilé leur plaidoyer en vue de récolter quelques pièces. Après quoi, je leur ai fait comprendre que les allocations familiales qu’ils percevaient devraient leur suffire. Parce que donner c’est bien, mais assister c’est trop. Surtout qu’avaliser un don à destination d’un Roumain, c’est être condamné à reproduire le même humanisme envers le Noir qui espère sur le quai.

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D’ailleurs, si c’est pour se faire arracher son portefeuille par des Arabes en sortant du métro, c’est peine perdue. La France, et encore moins le Français que je suis, n’est pas en mesure d’accueillir toute la misère du monde. « Désolé je n’ai pas de monnaie » leur ai-je traduit. S’il faut donner à ceux qui nous volent des emplois, quand bien même les « dix millions » d’autres immigrés qu’ils sont censés nourrir ne « foutent rien », c’est injuste.

Demain, j’irai voter au référendum. Parce que je suis citoyen, parce que je pense que, tout comme l’identité nationale, il nous faut un vrai débat sur l’immigration. « Qu’est-ce qu’être un immigré ? Pourquoi un immigré ? Quoi faire des immigrés ? ». Ce sont les questions que je me pose actuellement, du moins que sont censés se poser les inquiets dont je fais partie. Soyons prudents.

Trop de couleurs foisonnent dans nos rues, trop de burqas voilent nous avenues. Tout ça s’est passé en un laps de temps, tel un ouragan pré-électoral : on ignore d’où est-ce que ça vient, mais ça disparaît avec des millions de votes incertains.

En quête de sagesse, je me suis alors tourné vers Albert Camus. Dans l’univers qu’il m’a décrit, un rat, puis deux, et enfin des milliers, ont été contaminés par La peste. Quelques jours plus tard, la ville était contaminée. Plutôt que se prémunir contre cette épidémie, on accusa l’incontrôlable prolifération de rats. Sans y remédier.

Avant de refermer mon livre, Camus m’a averti : « Il faut se méfier de la peste. Elle peut revenir à tout moment ». »

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