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L’ambassadeur syrien à l’ONU ne mâche pas ses mots au sujet du Maroc

C’est ce que l’on appelle laver son linge sale en public, et entre Etats qui dirigent leur pays d’une main de fer, avec d’un côté, une monarchie marocaine absolutiste, aux velléités démocratiques, et de l’autre, un régime syrien despotique mis à mal par une insurrection populaire aux ramifications insoupçonnées, qui tourne à la tragédie.

Jeudi dernier, lors de la dernière séance du Conseil de sécurité consacrée à la crise humanitaire en Syrie, l'enceinte onusienne a résonné d'une joute oratoire inédite, riche en invectives et en leçons de morale.

Entre le ministre marocain des Affaires étrangères, Saad-Eddine El Othmani, et l’ambassadeur de Syrie auprès de l’ONU, Bachar Jaâfari, l’humeur n’était pas à l’échange d’amabilités, mais plutôt au renvoi en pleine face des vérités qui dérangent, chacun appuyant là où ça fait mal, mais sans balayer devant sa porte.

Vertement apostrophé par le chef de la diplomatie marocaine qui, jouant les grands moralisateurs, a accusé la Syrie d’avoir transformé la crise interne "en un conflit armé avec usage d’armes lourdes et d’avions de combat ciblant des zones civiles, en plus d’enlèvements et d’exécutions extrajudiciaires, avec tout ce que cela suppose comme violations flagrantes des droits de l’Homme et du droit humanitaire international" traduction (Demain Online),le diplomate syrien ne l’a pas envoyé dire à son homologue marocain.

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Après avoir reproché l’ingérence de certains pays arabes dans les affaires intérieures syriennes, en ciblant particulièrement les gouvernements turc et libanais, Bachar Jaâfari n’a pas mâché ses mots pour répliquer aux critiques du Maroc, lançant devant des millions de téléspectateurs qui pouvaient suivre cette séance en direct : "Je n’en veux pas au ministre marocain pour ce qu’il a dit, parce que je ne veux pas rouvrir les cicatrices de certains. J’appelle le ministre marocain à revoir les relations du Maroc avec les pays qui l’entourent, et satisfaire aux aspirations du peuple marocain, dont la première est l’abolition des rituels monarchiques qui font partie du passé et qui obligent tout marocain à se prosterner devant le roi et à lui baiser la main. Et puis qu’en est-il de l’affaire du Sahara occidental ? Voulez-vous qu’on ouvre ce dossier pour en discuter ? Il y a un peuple au Sahara qui demande ses droits… », a déclaré ce dernier, comme une réponse cinglante du berger à la bergère, plaçant le Makhzen face à ses propres manquements, archaïsmes et exactions.

Vidéo de cette séance animée, passage à partir de 24'00

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