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L’allocution cruciale d’Obama, sur fond d’une image écornée dans le monde arabe

L’aura d’Obama a perdu de son éclat dans le monde arabo-musulman, ainsi que l’atteste un sondage réalisé par le Pew Research Center, qui fait état d’une cote de popularité en chute libre en l’espace d’un an.

Il n’y a guère qu’en Indonésie, pays de son enfance, que l’étoile filante du renouveau américain semble encore briller dans le firmament, même si toutefois son capital confiance est entamé, passant de 59 à 54% entre 2010 et 2011.

Partout ailleurs, dans la galaxie musulmane, l’Obamania, si tant est qu’elle ait jamais enflammé les foules, est en berne, à l’instar de la Jordanie, fidèle allié des Etats-Unis, où le taux d’opinions favorables au sujet des Etats-Unis n’est que de 13%, soit une baisse de 8 points par rapport à 2010, ou encore de la Turquie, autre allié américain, qui enregistre un taux de satisfaction de seulement 10%, soit 7 points perdus en cours de route…

Le Pakistan est aussi en proie à la défiance à l’égard de la première puissance mondiale, le taux de mécontentement l’emportant sur les opinions favorables, qui tombent à 11%, soit 6 points de moins qu’en 2010, la confiance dont jouit Obama plafonnant seulement à 10%. Ces résultats ont été établis juste avant l’élimination de Ben Laden, autant dire que ces chiffrages mériteraient d’être revus à l’aune d’un ressentiment largement partagé.

Ces sondages peu reluisants auraient-ils influé sur la décision du président américain, en lice pour un second mandat, de prendre un vrai tournant, en faisant de la démocratie la question centrale dans le monde arabe ?

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L’allocution très attendue qu’il a prononcée, jeudi, depuis le département d’Etat, a tenu toutes ses promesses et marque une rupture profonde avec l’envolée lyrique du Caire en 2009. Se déclarant favorable à la création d’un État palestinien sur la base des frontières de 1967, au grand dam du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, que la presse a décrit furibond, l’homme fort de Washington a longuement évoqué le conflit israélo-palestinien, appelant à une réunion d’urgence pour relancer le processus de paix. Une annonce qui a produit son petit effet en hérissant le gouvernement israélien, et qui augure d’une nouvelle approche des États-Unis au Moyen-Orient, résolument aux côtés des manifestants en quête de démocratie.

Ce discours crucial est placé sous le signe d’une évolution majeure qui pose un regard neuf sur le monde arabe, à la lumière de son immense aspiration à la liberté et à la démocratie, loin du prisme religieux.

Dans cette droite ligne, Obama a indiqué que l’Égypte et la Tunisie, qui ont eu raison de leurs despotes, seraient les premiers bénéficiaires des programmes d’assistance que le FMI, la Banque mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement vont mettre en place, les présentant comme des cas essentiels pour l’avenir de toute la région. N’éludant aucun sujet épineux, Barack Obama a vilipendé la répression des dictateurs ennemis de l’Amérique, en Libye, en Syrie, tout en condamnant la violence déployée par les régimes alliés de Washington, comme le Yémen ou Bahrein contre leurs opposants. « La nuit doit finir » a-t-il insisté en référence au Yémen.

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