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L’Allemagne formera ses imams

Les amphithéâtres des universités allemandes se rempliront-ils bientôt de futurs aspirants au statut d’imam ?

Les poids lourds de la politique européenne s’en font régulièrement les chantres, ici dans la langue de Molière, là-bas dans la langue de Goethe, chacun y allant de son couplet sur le renouveau de l’islam au travers d’ambassadeurs d’une nouvelle génération, purs produits de la grande école française ou allemande.

Une vision d’avenir fort louable et justifiée, qui se brise sur les récifs incontournables d’une autre réalité, notamment française, in fine plus favorable à l’émergence de prototypes qui ont fait l’école buissonnière, à l’instar du surmédiatisé Hassen Chalghoumi.

Nos proches voisins allemands réussiront-ils là où la France ne semble psalmodier que des vœux pieux ? Si l’on en croit les déclarations du président allemand Christian Wulff, qui persiste et signe après avoir été récemment dans l’œil du cyclone conservateur pour son audacieuse marque de reconnaissance envers l’islam, un ambitieux programme théologique élaboré par le ministère de l’Education verra le jour d’ici à un an.

Les premiers étudiants d’un rapprochement précurseur entre la théologie islamique et les universités allemandes, riches d’une tradition théologique de plusieurs siècles, devraient donc prochainement essuyer les plâtres de ce cursus inédit.

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« Si l’islam fait partie de l’Allemagne, alors il fait aussi partie des universités allemandes » insistait le président allemand. Saluée par les représentants des associations musulmanes, cette initiative, qui vise à sortir les prêches des mosquées d’une confidentialité entachée de soupçons, se veut être une contribution constructive au débat sur l’intégration.

Au sentiment de satisfaction générale succède néanmoins une inquiétude palpable, qui plonge la presse dans la perplexité quant à la capacité des associations musulmanes – une mosaïque de courants et d’intérêts particuliers – à accepter la culture de liberté des universités Outre-Rhin.

Alors, les futurs imams allemands incarneront-ils les nouveaux modèles de la méritocratie germanique ? Une velléité politique, qui pour être fédératrice n’en est pas moins teintée de circonspection, même si toutefois l’idée de bâtir l’islam de demain de préférence avec les musulmans, et pas sans eux, fait son chemin.

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