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L’Allemagne en pleine cacophonie politique sur la place de l’islam

On aimerait que cela relève d’une introspection européenne lumineuse, source de compréhension et de respect mutuels à l’aube d’un siècle en profonde mutation, mais que l’on soit en France ou en Allemagne, cela frise hélas la névrose politique obsessionnelle, en plein déni d’un multiculturalisme qui a pourtant déjà redessiné le visage du Vieux Continent.

L’islam fait-il partie ou non de l’Allemagne ? C’est un « Non ! » tonitruant et massif que le nouveau ministre allemand de l’Intérieur Hans-Peter Friedrich, issu de l’aile bavaroise des conservateurs CDU de la chancelière Angela Merkel, a lancé lors de son discours d’investiture, soufflant sur les braises incandescentes d’un débat démocratique à couteaux tirés, en guise d’intronisation.

Rien dans l’Histoire ne démontre que l’islam appartient à l’Allemagne“, a décrété ce dernier, une posture terriblement dans l’air du temps qui contraste avec celle, moins démagogique et plus audacieuse, du Président de la République Christian Wulff, également membre du CDU, lequel ne craint pas de camper sur des positions qui lui ont déjà valu les foudres de ses pairs, en déclarant sur Al-Jazeera : “L’islam est une partie de l’Allemagne“.

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Au milieu de cette cacophonie au sommet de l’Etat, la chancelière se mure dans le silence, préférant déléguer son porte-parole pour temporiser un antagonisme politique riche en couacs sonores, dont la communauté musulmane allemande ne retiendra que le très inquiétant signal envoyé par le ministre de l’Intérieur fraîchement nommé : c’est “une claque dans le visage des musulmans“, déplorait vivement la présidente de la Fédération musulmane libérale, Lamya Kaddor, tandis que Ali Kizilkaya, président du conseil musulman allemand s’indignait : “La chancelière doit dire si les musulmans font partie ou non de l’Allemagne“.

Loin d’être tranchée, la question qui taraude l’Europe va encore nous réserver des joutes oratoires enflammées, l’Allemagne faisant écho à la France, à moins que ce ne soit le contraire, dans l’islamisation lancinante d’un concert où les fausses notes sont légion.

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