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L’affaire Ramadan ne soulève pas d’indignation au Royaume-Uni

D’une rive à l’autre de la Manche, ce qu’il convient désormais d’appeler « l’affaire Ramadan » a-t-elle le même retentissement qu’en France ? Un retentissement qui va en s’amplifiant au fil des jours.

Selon un article du Monde en date du 30 octobre, dans le royaume britannique où l’islamologue et penseur suisse a élu domicile il y a plusieurs années de cela, les deux plaintes pour « viol » qui le visent, loin de faire scandale, sont entourées d’un « silence presque complet ».

La vague d’indignation soulevée dans l’Hexagone ne s’est manifestement pas abattue sur nos proches voisins insulaires, que ce soit du côté de la prestigieuse université d’Oxford où Tariq Ramadan dispense des cours d’études islamiques – la direction, certes embarrassée, s’est fendue pour l’heure d’un seul communiqué laconique « Nous sommes au courant de ces accusations. Nous les prenons extrêmement au sérieux. Nous ne pouvons pas faire plus de commentaires » – ou des médias nationaux qui ont fait preuve, jusqu’ici, d’une remarquable discrétion ou modération sur le sujet.

Toujours selon Le Monde, « La BBC n’a pas relayé l’information. D’autres, comme The GuardianThe Sun ou The Daily Telegraph l’ont fait brièvement et de façon purement factuelle ».

A quoi peut-on attribuer cette différence notable de traitement ? Incontestablement, à l’image de Tariq Ramadan dont la perception qu’en ont les Britanniques diffère considérablement de celle des Français.

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« L’absence de retentissement tient largement à l’image du prédicateur, très différente outre-Manche de celle qu’il a en France. Si M. Ramadan est une personnalité régulièrement présente dans les médias britanniques, il reste beaucoup moins connu dans le pays et n’a jamais été précédé d’une odeur de soufre », met en lumière l’article du Monde.

Et de rappeler que les « autorités britanniques font régulièrement appel à ses connaissances. Peu après les attentats de Londres du 7 juillet 2005, le Suisse avait rejoint un groupe de réflexion du ministère de l’intérieur sur la question de la radicalisation. Plus récemment, en 2014, il a siégé dans un autre du ministère des Affaires étrangères sur la liberté de religion et de croyance, désormais dissous ».

Même si les vives controverses qu’il déclenche dans l’Hexagone ont toutefois traversé la Manche, le Guardian s’étonnait en février dernier de leur ampleur et de leur absence de fondement : « En février, un article du Guardian résumait l’incompréhension des Britanniques quant aux polémiques que provoque M. Ramadan. « Je ne vois aucune raison de ne pas le croire quand il dit qu’il n’est pas membre [des Frères musulmans] », écrivait l’auteur, qui soulignait que le prédicateur était clair dans son approche : « Rester fidèle aux principes de l’islam, mais participer résolument à la société occidentale. »

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16 commentaires

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  1. Tareq Ramadan n’a jamais été “profsseur” à Oxford ou Harvard, qui ne l’ont jamais payé pour quoi que ce soit. C’est le Qatar qui parraine sa chaire de théologie musulmane, lui verse son salaire et verse une contribution financière à ces deux universités. La Sorbonne a refusé un marché similaire. En revanche Tareq Ramadan, petit-fils du fondateur des Frères musulmans, principal collaborateur depuis 25 ans de Youssef al Qardawi, prédicateur vedette des Frères musulmans, est évidemment Frère musulman. Et pour rappel Qardawi a été le premier prédicateur de reputation mondiale à appeler au djihad en Syrie en juin 2013. La taqiya de Ramadan ne trompe que ceux qui veulent être aveugles.

    • Mon pauvre laude, non content de vous ridiculiser avec votre recyclage en règle de la propagande de BFM TV ou de quelque autre média aux ordres, vous escomptez nous expliquer comment fonctionne le système universitaire anglo-saxon. Décidément vous n’avez honte de rien.

      Donc selon votre haute connaissance, un pays étranger s’invite dans une université britannique ou américaine, crée un département d’études, une chaire, choisit les professeurs et s’occupe de leur rémunération. Cela fait plus de vingt ans que je suis prof aux États-Unis, dont dix dans une université Ivy League, je n’ai jamais entendu quelque chose d’aussi faux et stupide.

      Mais de grâce, continuez à gober les boniments et la désinformation ambiante française, cela ne fera que renforcer votre islamophobie, car c’est ça le vrai sujet au fond.

  2. “Une pétition lancée par une militante britannique des droits des femmes, Aïcha Ali-Khan, demande à ce que Tariq Ramadan soit suspendu de ses fonctions à l’Université d’Oxford. […]”

    “Aïcha Ali-Khan s’est lancée dans cette pétition parce qu’elle est persuadée de la véracité des faits reprochés à Tariq Ramadan.”

    http://www.huffingtonpost.fr/2017/11/06/face-a-la-timide-reaction-de-luniversite-doxford-sur-tariq-ramadan-elle-lance-une-petition_a_23267809/

    • jean
      Ah oui, Aïcha Ali-Khan qui a épousé un homme…déjà marié (au Pakistan). Bravo pour les leçons aux autres!

      Et le fait que cette personne “soit persuadée” de quoi que ce soit, qui d’ailleurs ne la regarde pas, n’est ni un fait ni une preuve. Qu’elle retourne à son féminisme de supermarché et laisse la justice faire son travail.

  3. Je pense que les anglais riront bien des médias français quand le pot aux roses sera découvert et la calomnie avérée
    Comme l’a si bien dit l’avocat de M.Ramadan, le temps des media n’est pas le même que celui de la justice; Les médias veulent faire du sensationnel quitte à parler au conditionnel et ont déjà condamné M.Ramadan sur de simples accusations, alors que la justice, elle, prendra le temps qu’il faudra et demandera à avoir des détails (o combien difficiles à fournir lorsqu’il s’agit d’un mensonge !)
    Vu côté anglais, il est clair que les médias français ont un compte à régler avec Tarik Ramadan et cette accusation tombe à point nommé
    Je ne serais même pas étonné que beaucoup d’entre-eux, bien qu’étant certains de son innocence, se plaisent à colporter et appuyer la calomnie car, bien sûr, l’occasion est trop belle, et puis, de toute façon, si le mensonge est découvert, ce sera, de toute façon, une musulmane qui aura menti

  4. En France, Tarik Ramadan est la bête noire des soit-disant intellectuels français qui ont la faveur des médias sionistes: Les FienkelCROTTE, BHL, Caroline Fourest …..Ne pouvant l’attaquer sur le plan intellectuel car trop fort pour eux, ces minables l’attaquent de façon indirecte par cette féministe qui doit être sûrement une amie de Fourest.

  5. Mais pourquoi continuer à porter le moindre intérêt aux gros médias, audiovisuels ou écrits ? Ils ont recouru tellement souvent aux mensonges et à la manipulation et ont été pris la main dans le sac, qu’il n’y a plus qu’une seule solution, les ignorer totalement. Il suffit d’ailleurs de poser la question qui est leur propriétaire ? Quels sont leurs actionnaires ? pour comprendre qu’ils ne peuvent aucunement donner non pas la vérité, ce serait impossible, mais au moins une information quelque peu équilibrée entre les différentes options possibles. Cela vaut autant pour les questions sociales, sociétales, de moeurs, que pour les politiques d’agressions guerrières ou de blocus économiques. Ces médias sont inutiles et la masse de la population le sait. Nous avons notre cerveau pour aller chercher l’information avec un esprit critique là où elle se trouve et pour les recouper.

  6. C’est pas ça C’est qu’au Royaume Uni il est considéré comme un grand intellectuel musulman il est même conseiller pour le gouvernement pour les affaires musulmanes alors que chez nous il est assimilé à un terroriste antisémite ! Ce qui est dommage c’est que cette affaire va le démolir et on va perdre le plus grand orateur et un débateur hors pair qui savait remettre à leur place ses détracteurs islamophobes et sionistes !!!

        • Détrompez vous.
          J’ai tiré beaucoup d’enseignements de l’histoire:
          1°) le Nom de l’imam Ibnou henbel est resté et a traversé les siècles et ses assassins, nous ne connaissons même pas leur nom
          2°) le Nom de mère Aicha est resté et a traversé les siècles et les personnes qui l’ont calomnié, nous ne connaissons rien d’eux.
          3°) l’histoire du prophète Youssuf……

          • On verra bien On est plus à la même époque et tarik ramadan est un homme devenu faible car ses actes ne sont en phase avec ses paroles Un homme intègre de sa vertu supposée n’aurait jamais donné rendez-vous à des jeunes femmes fragiles psychologiquement dans sa chambre d’hôtel Quelle naiveté de sa part et de ses supporters !!!

  7. Normal, les Britanniques ont un sens d’équilibre logique plus fort qu’en France, ça s’est clairement vu lors de plusieurs sujets, l’interdiction du niqab en France, le point de vue social envers l’islam et les Musulmans et j’en passe.

    • Il faut reconnaître que ces accusations ( vraies ou fausses) sont une aubaine pour les nombreux détracteurs de M. Ramadan. Le “sens d’équilibre logique” des Britanniques comme mentionné ici par Com, devrait inspirer tout le monde.

  8. Ceci est dû au fait que les anglais qui sont à l’origine de la révolution industrielle et de l’empirisme ( wikipédia : “l’empirisme considère que la connaissance se fonde sur l’accumulation d’observations et de faits mesurables, dont on peut extraire des lois générales par un raisonnement inductif, allant par conséquent du concret à l’abstrait.”), ne sont pas aussi émotionnellement manipulables que les français.
    Et les intellectuels anglais sont d’une toute autre facture que nos “nouveaux philosophes” (BHL et compagnie, se référer à l’ouvrage les intellectuels faussaires de Pascal Boniface).
    En somme, la campagne n’a pas pris en Angleterre car il n’y a pas eu de soutien de la part des intellectuels anglais pour cautionner une telle campagne de calomnie, contrairement en France ou les faussaires dominent le débat intellectuel. Tout intellectuel anglais, américain ou allemand qui soutiendrait une pareille entreprise se verrait décrédibiliser en place publique.

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