Inconsolable et tourmentée par une foule de questions depuis la disparition violente de son mari, le dessinateur Georges Wolinski, l’une des figures emblématiques de Charlie Hedbo, mort à 80 ans sous les balles des frères Kouachi, Maryse Wolinski se refait sans arrêt dans sa tête le film de cette matinée sanglante du 7 janvier, obsédée par le pourquoi du comment.
C’est dans un livre de « contre-enquête » sur l’attentat, dont la parution a été fixée au 7 janvier 2016, que la veuve de l’un des piliers historiques du journal satirique, qui n’avait de satirique que la légende sous l’ère mercantile et islamophobe de Charb, sort de son long silence, après s’être portée partie civile en juillet dernier pour percer à jour les « failles » incompréhensibles de la sécurité.
"J'ai eu plusieurs phases, une phase de sidération, une phase de déni, et puis ensuite j'ai eu une phase de colère. Donc je me suis dit, il faut que je fasse une contre-enquête, pourquoi une scène de guerre a eu lieu dans les bureaux d'un journal satirique", a-t-elle expliqué au micro de RTL.
Et de poursuivre : "Pourquoi (…), alors que la standardiste recevait de très nombreux appels de menace, pourquoi il n'y avait plus de fourgonnette de police, le journal n'était plus du tout gardé. Charb avait son garde du corps, mais qu'est-ce qu'il pouvait faire ? D'ailleurs j'ai interviewé des policiers et la question est quand même de savoir (…), les policiers face aux kalachnikovs de ces extrémistes (…), qu'est-ce qu'ils peuvent faire ? Je me pose la question."
Autant d’interrogations légitimes et restées sans réponse à ce jour que Maryse Wolinski a couchées sur le papier, tout en s’épanchant sur l’esseulement qui est le sien depuis le drame. Gageons qu’elle ne sera pas traitée de sombre « complotiste » pour avoir mis en lumière certaines des questions qui fâchent…
Chargement…