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La Tunisie déploie son plan de lutte contre le harcèlement dans les transports publics

Outre qu’elle n’a pas de frontières, la douloureuse question de la violence faite aux femmes n’est plus taboue, minorée ou évacuée rapidement pour mieux la remettre aux calendes grecques, mais est désormais dénoncée publiquement, prise à bras-le-corps, voire même érigée en grande cause nationale, en France notamment, si l’on se fie aux promesses de l’ère Macron. C’est ça, l’effet Weinstein !

Avant que cette retentissante affaire ne provoque un raz-de-marée de révélations, d’accusations et de plaintes pour abus sexuels de tous ordres, d’un côté comme de l’autre de l’Atlantique, en brisant des mythes et l’omerta ambiante sur son passage, en Tunisie, une grande action de sensibilisation au fléau du harcèlement dans les transports publics « Ma Yerkebch » était lancée le 25 septembre dernier, à l’initiative du Centre de Recherches, d’Etudes, de Documentation et d’Information sur la Femme (CREDIF).

Elaborée à l’issue d’une étude alarmante qui a fait ressortir que 53,5% des Tunisiennes ont été harcelées dans l’espace public au moins une fois dans leur vie, cette campagne d’affichage démarrée à Tunis et qui habillait, pendant un mois, 243 stations de métro et une vingtaine de bus de son message choc « Le harceleur ne montera pas avec nous #Ma-yerkebch », a bénéficié du soutien de l’Union européenne, du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), ainsi que de la Société des Transports de Tunis (la TRANSTU).

Cette étude tristement édifiante a mis également en lumière que 78% des femmes interrogées disent avoir été victimes de violence psychologique dans la rue et les transports en commun, 41.2% de violences physiques et 75.4% de violences sexuelles.

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La création d’un site internet « Balagh.tn », permettant aux passagères de signaler immédiatement les agressions subies, viendra prochainement renforcer cette action de communication « coup de poing », qui s’inscrivait dans le cadre d’un plan national de promotion de l’égalité homme-femme et des “16 jours d’activisme pour lutter contre les violences faite aux femmes”.

« Cette application aidera aussi les internautes à signaler un acte d’harcèlement dont ils seront témoins, en précisant le type d’acte, le lieu, la ligne (du métro ou du bus) et l’heure », a expliqué Nizar Delaî, analyste en informatique au CREDIF, lors de la conférence de presse qui a eu lieu mardi dernier pour évaluer l’impact du dispositif mis en place pour lutter efficacement contre le harcèlement dans les transports publics.

Conforté par le « succès remarquable » rencontré par le court-métrage de sensibilisation “Harcha”, Nizar Delaî s’est félicité qu’il ait ciblé 537 465 personnes et totalisé 238 951 vues sur le web.

« La campagne a, en outre, permis une compréhension de la problématique et de montrer que c’est le harceleur qui doit se sentir isolé et pointé du doigt. Il doit savoir que le temps de l’impunité est terminé », a insisté, pour sa part, Dalenda Largueche, directrice générale du CREDIF, en précisant que la campagne va s’étendre à l’ensemble du pays, afin de déclencher une prise de conscience salvatrice auprès de toutes les couches sociales, susceptible de « briser le mur du silence ».

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2 commentaires

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  1. Le mot harcèlement n’existe pas dans le dictionnaire de la langue arabe, c’est une pure traduction.

    On crée un problème , on récolte une réaction pour qu’ensuite on fait passer des lois anti Islam.
    Ces hommes harceleurs , qui sortent du commun , font partie d’une stratégie établie il y a plus de dix ans ,

    C’est pourtant facile pour ne pas se tromper : l’honneur est une interdiction en Islam. . Ce qui veut dire : Un homme qui meurt pour sa femme est un martyr.

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