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La tribu Kadhafi : des frasques en famille révélées par Wikileaks

Après moi, le déluge ! Et c’est un déluge de sang qui ravage la Libye, sous la férule d’un despote sinistre, de plus en plus isolé sur la scène internationale, encore aux commandes du pays, alors que les rumeurs sur sa fuite se font insistantes.

A l’heure où l’est du pays n’est plus sous le contrôle du guide de la Révolution, contrairement à la fallacieuse contre-offensive médiatique orchestré par son fils qui nie cette réalité, la mine d’or des indiscrétions d’Etat, Wikileaks, jette une lumière crue sur les frasques, extravagances, et exactions d’une tribu familiale, qui s’est autorisée toutes les turpitudes.

Il y a d’abord le dauphin de Mouammar Kadhafi, Seïf al-Islam, l’héritier qui se préparait à la succession, et qui aurait payé à la chanteuse Mariah Carey la somme d’un million de dollars (728.000 euros) pour qu’elle vienne lui chanter quatre de ses tubes sur l’île de Saint Barthélémy, dans la mer des Caraïbes.

Démentant ces allégations, ce dernier aurait désigné son frère Mouatassim, qu’il qualifie de « gros dépensier » de la famille ». Et pour cause ! En 2008, cet autre rejeton, à qui l’argent brûle les doigts, a demandé à son père la coquette somme de 1,8 milliards de dollars (1,3 milliards d’euros) pour une petite folie personnelle : constituer « sa propre milice ». Son frère Khamis en avait une, alors pourquoi pas lui ? Ses vœux seront exaucés, Khamis se chargeant de lui « commander un groupe de force spéciale qui lui sert d’unité de protection du régime ».

Un autre câble de 2006, révèle que « tous les enfants de Kadhafi et ses proches touchent de gros revenus de la Compagnie nationale de pétrole et des autres filiales pétrolières ». Selon le Financial Times, toute la famille est impliquée « dans les secteurs du gaz, du pétrole, des télécommunications, des infrastructures, du secteur hôtelier, des médias et de la grande distribution ».

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Loin de se contenter de la portion congrue d’un butin qui attise la convoitise de toute la fratrie, la fille de Kadhafi, Aisha, est plutôt bien lotie, riche de nombreuses acquisitions dans « les secteurs de l’énergie et de la construction, ainsi que des intérêts financiers dans la clinique privée de St James à Tripoli », tandis que revient à Mohammed, l’aîné, le contrôle de la Poste et des télécommunications libyennes, ainsi qu’Internet.

Saadi, le troisième fils, et ancien joueur de football professionnel, se passionne pour son « son équipe de foot, the Olympic Committee, et sa carrière militaire », Wikileaks complétant son portrait par un travers croustillant : il utilise parfois « les troupes sous ses ordres pour faire pression dans des affaires commerciales »…

Des observateurs locaux comparent les « crasses » du clan Kadhafi à celles d’un « feuilleton télévisé », dignes des pires soap-opéras, à l’image d’une certaine fête à Saint Barth qui a fait scandale en 2009, où le fils à la vie dissolue, Hannibal, a fait parler de lui, en présence de Jay-z et Beyoncé.

Dans le registre scabreux, Kadhafi père n’est pas le dernier : un câble de 2010 le dépeint comme un « hypocondriaque qui a peur de prendre l’avion au-dessus de la mer et jeûne souvent le lundi et le jeudi », ne pouvant se déplacer sans une « blonde plantureuse » à ses côtés, qui n’est autre que la doyenne de son « détachement d’infirmières ukrainiennes ». Parano, mégalo, le fou furieux qui anéantit la Libye serait en outre friand de courses hippiques et de flamenco, et se serait auto-couronné « roi de la Culture », un titre ronflant de plus sur la liste interminable des gratifications officielles, toutes à sa gloire.

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