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La tentation néo-impériale des Etats-Unis d’Amérique (1/2)

Au moment où le livre blanc de la sécurité nationale présenté par Nicolas Sarkozy et l’ambition d’une prochaine réintégration de la France dans l’OTAN semblent confirmer l’alignement progressif de ce pays sur la diplomatie américaine et notamment sur ses perspectives guerrières, il n’est pas inutile de revenir sur les mutations récentes de la puissance américaine et ses conséquences sur le Moyen-Orient.

La fin de la guerre froide a profondément bouleversé le monde contemporain. La bipolarité structurante des relations internationales, organisée autour d’un double leadership concurrent soviétique et états-unien, a laissé place à un ordre incertain, dans lequel les Etats-Unis (USA) occupent la position de l’unique superpuissance. Le 11 septembre 2001 constitue l’évènement qui va révéler le tournant de la posture américaine dans les relations internationales. Après avoir privilégiées un multilatéralisme au sein duquel elles exerçaient leadership régulé de l’extérieur, les autorités de ce pays ont progressivement glissé en effet, à partir de 1994, vers une posture unilatérale.

Les attentats du 11 septembre ont accéléré ce glissement, comme en témoigne l’adoption de la nouvelle doctrine de sécurité nationale, axée sur la justification des « guerres préventives ». Au regard des procédés mis en œuvre par les autorités américaines à la suite des attaques menées sur New-York et leur capitale, on peut même se demander à quel point ce glissement ne s’apparente pas à une « tentation impériale », c’est-à-dire à la volonté de construire un ordre mondial fondé sur l’exercice autorégulé de la puissance dominante. Les actions menées au Moyen-Orient (entendu ici comme la région s’étendant de l’Egypte au Pakistan) depuis septembre 2001 constituent l’exemple type de cette « tentation impériale » dont on souhaiterait ici préciser quelques unes des conséquences.

Le tournant impérial de la politique étrangère des Etats-Unis d’Amérique

L’hypothèse d’un tournant impérial de la politique étrangère états-unienne au Moyen-Orient se fonde sur un certain nombre de constats que l’on peut résumer de la façon suivante : une volonté caractérisée de s’émanciper des contraintes juridiques internationales que les USA ont pourtant contribué à construire (A) ; la perception de contraintes économiques fortes en provenance du Moyen-Orient, justifiant une tentative de mise sous tutelle de la région (B) ; la réactivation d’un discours justificateur à prétention universaliste (C).

Une volonté claire de s’émanciper des contraintes juridiques internationales

Les Etats-Unis sont à l’origine de la création d’un nouveau système de régulation des relations internationales, conçu au sortir de la seconde guerre mondiale. L’Organisation des Nations unies (ONU) était sensée y occuper une position centrale. En partie paralysé durant la guerre froide, ce système s’est cependant développé à sa marge, via l’adoption de traités limitant les armements et assurant le maintien de l’équilibre des puissances américaines et soviétiques. C’est l’objet des traités SALT I et II (Strategic Arms Limitation Talks) de 1972 et 1979, du traité de non prolifération de 1968 (dit TNP) ou encore du traité ABM (Anti Balistic Missiles) signé en 1972. Ce système de sécurité a été réactivé à partir de 1988, au sortir de la guerre froide.

Le développement des actions de l’ONU, la multiplication des traités multilatéraux et le renforcement des organisations internationales en sont les principales manifestations : renforcement de l’Union européenne et de divers dispositifs régionaux en Amérique du Sud ou en Asie, création de l’organisation mondiale du commerce (OMC) en 1994, signature du protocole de Kyoto en 1997, adoption du traité relatif à la création d’une Cour pénale internationale (CPI) la même année, adoption de nouveaux traités de limitation des armements entre 1988 et 1999, etc.

A partir du milieu des années 1990, les USA semblent vouloir s’émanciper de ces contraintes. Dans la seconde moitié des années 1990, les autorités américaines refusent de signer le protocole de Kyoto relatif à la réduction des gaz à effets de serre, le traité relatif à la CPI visant la répression des crimes contre l’humanité ou encore le traité visant à l’interdiction des mines antipersonnelles. En 2002, le président George W. Bush retire les USA du traité ABM en relançant le projet un temps baptisé « guerre des étoiles », qui vise à protéger le territoire américain des missiles intercontinentaux. Vis-à-vis de l’ONU, les procédures utilisées se font, là aussi, de plus en plus problématiques. Les bombardements de la Serbie par l’OTAN, de l’Afghanistan ou de l’Irak se font sans autorisation préalable du Conseil de sécurité.

La nouvelle doctrine de sécurité nationale, dite de « guerre préventive », autorisant une agression armée contre un Etat tiers sur le seul soupçon d’activités potentiellement hostiles de la part de cet Etat – et ce en dehors de l’autorisation expresse des Nations unies – constitue une remise en cause importante de la charte des Nations unies[1]. Les nouvelles doctrines militaires, fondées sur l’usage intensif des bombardements aériens sur des cibles tant militaires que civiles[2], sont contraires aux conventions de Genève, de même que les nouvelles pratiques mises en œuvre à l’égard des prisonniers de guerre (prison extraterritoriale de Guantanamo ; externalisation de la torture, etc.).

Enfin, alors qu’ils exigent un respect pointilleux des dispositifs internationaux par leurs opposants (l’Iran ou la Corée du Nord), le peu d’empressement des Etats-Unis à faire respecter les résolutions de l’ONU, ou différents dispositifs du droit international (comme le traité de non prolifération), par leurs alliés, est patent. Le cas d’Israël étant, en ce qui concerne le Moyen-Orient, l’un des cas les plus évidents (non application des nombreuses résolutions onusiennes enjoignant l’Etat israélien de se conformer à ses obligations internationales ; violation graves des conventions de Genève relatives au droit humanitaire et à la protection des personnes sous occupation ou encore des pactes internationaux de 1966, etc.)[3].

De la part de la principale puissance de la planète, ces pratiques traduisent une volonté d’émancipation des consensus internationaux et de mécanismes régulateurs qui n’ont pourtant de crédibilité que dans la mesure où ils s’appliquent aux grandes puissances. C’est à la condition de leur propre soumission à ces dispositifs que ces dernières peuvent en exiger, voire en garantir, le respect par les autres Etats.

La notion « d’Etats voyous », utilisés par les USA pour dénoncer et isoler les Etats hostiles à l’ordre international, n’a plus guère de crédibilité dès lors que celui qu’on présentait en 1990 comme le « gendarme du monde » ne respecte pas les dispositions de ce même droit international. Il n’est d’ailleurs pas anodin que, en ce qui concerne le refus de signer les traités relatifs à l’interdiction des mines antipersonnelles ou à l’instauration d’une Cour pénale internationale, les USA se soient retrouvés aux côtés de ces mêmes Etats qu’ils dénoncent comme « voyous »[4].

La perception de contraintes économiques fortes justifiant la tentative d’un contrôle direct du Moyen-Orient

Les évolutions de la politique étrangère américaine ne sont pas dissociables de deux éléments complémentaires qui structurent les nouvelles perceptions américaines de sécurité. Tout d’abord, elles sont consécutives de la disparition, même momentanée, de la seule puissance capable de rivaliser avec la leur et par conséquent de la contenir. Dès lors, l’un des enjeux pour l’appareil d’Etat américain reste bien de faire en sorte d’empêcher la résurgence d’une puissance rivale et de conserver ainsi son avantage stratégique. Aux USA, la perception des enjeux de sécurité est ensuite dominée par la conscience d’une dépendance très forte de l’économie américaine vis-à-vis des approvisionnements énergétiques en provenance du Moyen-Orient et d’Asie centrale (Golfe Persique et Mer Caspienne), c’est-à-dire des pays qui détiennent ces matières premières.

Parallèlement à l’épuisement des ressources nationales, le taux de dépendance énergétique du pays s’accroît en effet de façon continuelle depuis 1970 (52% en 2001 contre 64% en 2020)[5]. Dans le même temps, la raréfaction des gisements pétroliers accroît la dépendance vis-à-vis des pays du Golfe et de la Mer Caspienne, ces deux régions étant évaluées comme détenant les principales ressources de gaz et de pétrole. A cela, s’ajoute la montée de rivaux énergétiques, telle la Chine, connue pour ses besoins croissants en matières fossiles. La Chine est elle-même engagée dans une démarche d’élargissement et de sécurisation de ses approvisionnements énergétiques. Deux éléments se conjuguent donc depuis 1991 : la conscience d’une dépendance très forte des USA vis-à-vis du Moyen-Orient, lequel occupe une place centrale dans la perception des intérêts fondamentaux américains ; l’absence de rival stratégique dans cette région du monde, autorisant la mise en œuvre d’entreprises militaires et politiques de grande envergure.

Ainsi s’opère dès 1991 avec la première guerre d’Irak, et plus encore depuis 2001, une véritable révolution géopolitique : jouant sur la désagrégation de l’URSS en Asie centrale, l’invasion de l’Irak et de l’Afghanistan, l’alliance avec Israël et les monarchies du Golfe, les Etats-Unis opèrent un repositionnement spectaculaire de leurs troupes autour du Golfe et de la Caspienne. En Asie centrale, la « guerre contre le terrorisme » a permis de mettre en place un dispositif d’encerclement de la Mer Caspienne et de ses ressources gazifières mais aussi de la Russie, de la Chine et de l’Iran (présence de troupes au Pakistan, en Afghanistan, au Tadjikistan, au Kirghizstan, en Ouzbékistan, en Azerbaïdjan).

La position centrale de l’Irak dans l’échiquier géopolitique proche-oriental, l’importance de ses ressources pétrolières et la proie facile qu’il constituait en 2003 (après une guerre et un embargo dévastateurs) en faisaient, par ailleurs, une cible de premier choix. Le contrôle de ce pays par les USA permet en effet d’isoler l’Iran et la Syrie (deux régimes perçus comme hostiles, en particulier envers Israël), de contrôler d’importantes ressources pétrolières, de faire contrepoids au puissant allié saoudien et de contrôler l’OPEP de l’intérieur.

Ce repositionnement militaire s’accompagne par ailleurs d’une volonté affichée de « remodeler le Moyen-Orient », c’est-à-dire de modifier en profondeur ses équilibres politiques, voire les frontières des Etats qui le constituent. C’est ce projet que Georges Bush désigne sous le terme de « Grand Moyen-Orient »[6]. Tout un courant intellectuel, très influent chez les néoconservateurs, prônait effectivement la création de nouveaux Etats, issus de l’éclatement des Etats actuels – en particulier de l’Irak, de la Syrie et du Liban, sur des bases ethnico-religieuses (sunnites, chiites, chrétiens, etc.)[7]. Ces projets répondent en cela à des grilles de lecture communautaires ou religieuses de la réalité moyen-orientale : on surdimensionne l’importance des clivages intercommunautaires au détriment, par exemple, des sentiments nationaux ou des clivages sociaux.

Dans ce cadre, l’Irak ou le Liban ne sont plus appréhendés que comme une juxtaposition de groupes ethnico-religieux voués à une séparation qu’il convient alors d’accélérer en entretenant l’agitation confessionnelle ou séparatiste. C’est le sens de la notion « d’instabilité constructive » en vogue chez les néoconservateurs[8]. Les pratiques américaines contemporaines à l’égard du Moyen-Orient rejoignent en grande partie, en ce sens, celles des empires coloniaux britanniques et français à la veille de la première guerre mondiale[9].

Les repositionnements effectués dès 1991 et plus encore après les attentats du 11 septembre s’inscrivent donc dans une offensive géopolitique de grande envergure qui se fait néanmoins au mépris de principes essentiels du droit international : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats, l’intangibilité des frontières existantes, la prohibition des opérations militaires unilatérales, etc. Ils ne peuvent donc s’effectuer sans la mobilisation d’un discours visant à les justifier et à leur conférer un caractère vertueux.

Les différents registres de justification mobilisés

Le troisième élément permettant d’accréditer la thèse d’une « tentation impériale » réside dans la nature et le contenu des registres discursifs utilisés pour légitimer, ou normaliser, les processus décrits plus haut. Ces registres sont de deux ordres principalement : la thématique de la « lutte contre le terrorisme » ; la promotion de la « démocratie » et des idéaux américains, eux-mêmes appréhendés comme universels.

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La « lutte contre le terrorisme » a pour objet de justifier les interventions militaires sur un plan sécuritaire et moral (lutter contre le terrorisme, c’est lutter contre le mal mais aussi œuvrer pour la protection des populations civiles) tout en permettant de s’extraire des obligations internationales relatives au droit de la guerre et au traitement des combattants faits prisonniers[10]. Ce registre n’est pas nouveau. Récemment, il a été mobilisé par la Russie à l’encontre des mouvements tchétchènes ou encore par Ariel Sharon à l’encontre des mouvements palestiniens.

La notion de guerre au terrorisme se fonde sur des faits réels (les actes de terreur à l’encontre de population civile des pays en question) mais fonctionne en fait de manière extensive et totalisante. Elle aboutit d’une part à disqualifier l’ensemble des mouvements opposés au pays qui mobilise ce registre (c’est-à-dire tous les mouvements palestiniens ou Tchétchènes) et d’autre part à faire abstraction des conditions concrètes de production de la violence politique dans un contexte donné (l’occupation de la Cisjordanie ou de Gaza ; l’oppression soviétique puis russe sur la Tchétchénie).

Elle aboutit ainsi à disqualifier, non pas seulement les formes ou moyens d’une opposition à un projet politique ou militaire donné, mais le principe même de cette opposition[11]. C’est en ce sens qu’elle fonctionne comme registre idéologique. Telle qu’elle est utilisée, la notion de « terrorisme » est un donc un concept « fourre-tout » pour reprendre les termes d’A. Joxe, sans profondeur analytique.

Les documents officiels américains font par exemple abstraction des profondes différences de nature et de pratiques existant entre, d’une part les manifestations de résistances territoriales et nationales bénéficiant d’important soutiens sociaux et maîtrisables par la négociation internationale (la résistance à l’occupation israélienne des territoires occupés par le Hamas ; la résistance aux prétentions israéliennes sur le Liban par le Hezbollah), et d’autre part l’expression d’une lutte radicale, sectaire et déterritorialisée contre les offensives occidentales sur le Moyen-Orient depuis 1991, non maîtrisable par le biais classique de la négociation interétatiques (le cas Alqaida ou Fatah-Al-Islam au Liban)[12].

La « promotion de la démocratie » renvoie à une rhétorique en apparence plus positive. Ce registre fonctionne cependant à l’image des entreprises coloniales du XIXème siècle, en justifiant une entreprise politique ou militaire par le recours à des idéaux à prétention universaliste : les guerres contemporaines se font au nom de la « démocratie » et de la « liberté » comme les guerres coloniales se faisaient au nom de la « civilisation » il y a quelques dizaines d’années. Le registre est en réalité profondément ethnocentrique, opérant un double réductionnisme : les entités dominantes sont parées de toutes les vertus tandis que les entités dominées ne sont perçues qu’en négatif. Renvoyé dans de nombreux discours à une réalité à la fois artificielle et caricaturale, la perception de l’Islam apparaît de ce point de vue comme un exemple typique de ces processus.

Aux Etats-Unis et dans d’autres Etats occidentaux, la résurgence des discours à la fois impériaux et messianiques (le droit et le devoir de dominer des entités pour leur bien et au nom de la supériorité morale de l’entité dominante) depuis les années 1980 est en ce sens caractéristique[13]. Ils rappellent, sur des bases différentes, les mécanismes de l’impérialisme européen, lui-même justifié au nom du « fardeau de l’homme blanc ».

Ce sont ces proximités entre l’impérialisme européen des XIXème et XXème siècle et les perspectives actuelles de la politique américaine au Moyen-Orient qui justifient à son égard le terme de « néo-impérialisme ». Si ce tournant néo-impérial de la politique étrangère des Etats-Unis apparaît donc comme une réalité palpable, particulièrement au Moyen-Orient, elle n’est cependant pas sans soulever un certain nombre de problèmes et de conséquences sur lesquelles nous allons maintenant nous attarder.



[1] On se reportera par exemple au texte de J. Torreiro et D. Nanopoulos, « La doctrine américaine de guerre préventive : une approche juridique et sociologique », in Hauger Sébastien (dir.), Nature, Société, Technologie : Le décryptage du réel par les nouveaux chercheurs, Paris, Vuibert, 2005, p. 23-46.

[2] Ces doctrines ont été mises en ouvre lors du bombardement de l’Irak ou encore du Liban par Israël au cours de l’été 2006.

[3] Voir par exemple, sur les pactes internationaux de 1966, M. Mendès-France, « Droits des peuples, droits humains face au nouvel ordre mondial », http://www.france-palestine.org/imprimersans.php3 ?id_article=832. Du même auteur, on lira avec intérêt, depuis le site de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), la plainte déposée par l’UJFP et le Centre d’information alternative (AIC) de Jérusalem auprès du procureur de la Cour pénale internationale contre les crimes de guerre commis par l’armée israélienne au Liban en 2006. http://www.ujfp.org/modules/news/article.php ?storyid=226

[4] Voir à ce propos les développements de N. Guyatt, Encore un siècle américain ?, Enjeux Planète, 2002

[5] Our projected growing dependence on oil imports is a serious long-term challenge. U.S. economic security and that of our trading partners will remain closely tied to global oil market developments. Without a change in current policy, the share of U.S. oil demand met by net imports is projected to increase from 52 percent in 2000 to 64 percent in 2020”, National Energy Policy, Report on the National Energy Policy Group, http://www.whitehouse.gov/energy/National-Energy-Policy.pdf, May 2001, p.27.

[6] Cf. le discours de G. Bush le 9 mai 2003, http://www.whitehouse.gov/news/releases/2003/05/20030509-11.html En juillet 2006, au cours de la guerre entre Israël et le Hezbollah, C. Rice affirmait qu’il s’agissait là de « l’accouchement douloureux » de ce nouveau Moyen-Orient. Cf. G. Corm, Le proche orient éclaté, Paris, Folio, 2007.

[7] Des auteurs tels Nathan Sharansky et Bernard Lewis.

[8] Voir par exemple W. Charara, « Instabilité constructive », Le Monde Diplomatique, juillet 2005.

[9] Pour mieux la contrôler, ces dernières avaient en effet organisé un bouleversement politique de la région à partir de deux objectifs : organiser le dépeçage de l’Empire ottoman qui la contrôlait jusqu’alors ; empêcher la constitution d’un grand royaume arabe en favorisant l’éclatement de la zone en multiples Etats plus ou moins fortement opposés les uns aux autres et structurellement dépendants des puissances tutélaires.

[10] En effet, les prisonniers étant considérés comme « terroristes », ils ne bénéficient pas des protections et régimes très particuliers réservés aux prisonniers de guerre. C’est l’origine de la prison de Guantanamo.

[11] Les organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme, tel Human Right Watch aux Etats-Unis tendent au contraire à faire un usage restrictif de la notion de terrorisme. Ces organisations dénoncent toute violence visant aveuglement les civils, sans pour autant juger de la légitimité des causes politiques en question. Les rapports de ces organisations n’épargnent d’ailleurs ni les mouvements de guérillas, ni les armées régulières.

[12] Voir le Rapport sur le terrorisme dans le monde 2001 du département d’Etat américain, reproduit dans l’article « les 7 Etats qualifiés par les Etats-Unis de commanditaires du terrorisme » du Monde Diplomatique. Alain Joxe note que, en amalgament des situations extrêmement diverses, elle permet de faire abstraction des processus (comme l’occupation ou encore la désagrégation des structures étatiques) générateur de la violence politique. Toujours selon cet auteur, la notion de « terrorisme » permet aussi d’éviter de distinguer entre différentes formes de violence politique extrême qui, pour certaines, relèvent moins du « terrorisme » que « d’actes de guerre ». Enfin, elle évite de souligner le fait que les actes terroristes ainsi redéfinis (c’est-à-dire les actes visant des civils de façon indiscriminée) furent aussi et sont toujours le fait des Etats ou armées occidentaux. A. Joxe, « Un concept fourre-tout : le terrorisme », Le Monde Diplomatique, Avril 1996.

[13] Cf. P. Golub, « Rêves d’Empire de l’administration américaine », Le Monde Diplomatique, juillet 2001.

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