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La télévision généraliste américaine met à l’antenne sa première présentatrice voilée

Passer derrière l’écran fascinant de ses rêves d’enfant, parée de son voile que d’aucuns considèrent comme pas très cathodique, surtout sur la petite lucarne « mainstream », tel est le challenge qu’est en passe de relever haut la main et avec une télégénie qui capte merveilleusement bien la lumière, Noor Tagouri, la première journaliste voilée de la télévision américaine.

Il y a de la graine de star télévisuelle dans cette jeune femme de 21 ans, d’origine libyenne, qui a toujours des étoiles plein les yeux à l’évocation du métier de journaliste, une véritable vocation née très tôt, n’ayant jamais renoncé à toucher du doigt ce rêve qui paraissait inatteignable pour beaucoup, parmi les siens comme au-delà du noyau familial.

Dotée d’un talent qui crève l’écran, et sous son voile qui symbolise un autre modèle féminin, cassant l’image stéréotypée des femmes musulmanes véhiculée par les médias généralistes, Noor Tagouri avait été remarquée, il y a trois ans de cela, par la directrice de CBS Radio. Celle-ci, très impressionnée par sa couverture de la Journée mondiale du Sida réalisée dans le cadre de ses études journalistiques, lui avait offert un stage pour lui mettre le pied à l’étrier.

"J’ai grandi en sachant que je voulais être journaliste, ce métier passionnant qui permet de relater des parcours de vie et de poser les bonnes questions", a-t-elle déclaré dans une vidéo postée le 10 avril dernier, en précisant : "Quand j’ai décidé de porter le hijab, il était hors de question pour moi de renoncer à mon objectif professionnel. Même si j’étais consciente des difficultés qui m’attendaient, je restais convaincue que mon choix vestimentaire et de carrière étaient conciliables."

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Après l’étape cruciale de CBS, dont elle reconnaît, pleine de gratitude, que "ce stage a littéralement changé sa vie", c’est Facebook qui fut son tremplin vers les plateaux de télévision et les premiers frémissements de la gloire médiatique, grâce à une campagne qu’elle a lancée sur sa page personnelle en 2012, intitulée #LetNoorShine ou « laisser briller la lumière ». Une accroche subtilement pertinente, incitant à aller au bout de ses rêves, mais aussi à la soutenir dans sa volonté de parachever le sien, en sa qualité de figure de proue d’une nouvelle génération d’Américaines de confession musulmane.

"Il y a tellement de fois où j’ai été abattue, où j’ai failli baisser les bras, envahie par le doute à force d’écouter les commentaires négatifs des uns et des autres, musulmans comme non musulmans, fragilisée par leurs propres doutes et réticences", explique-t-elle. "Mais ils n’ont pas encore réalisé que cette génération que je représente aspire à changer le cours des choses, à faire évoluer les mentalités, quitte à les bousculer, d’un côté comme de l’autre de la barrière, au nom du pluralisme de la société américaine", s’est-elle exclamée avec l’ardeur de celle qui a démontré qu’elle avait eu raison de s’accrocher à son rêve, sous son voile qui finira peut-être par triompher du sectarisme qui règne d’un côté comme de l’autre du petit écran.

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