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La réforme du calendrier musulman (3/3)

La proposition du Conseil du Fiqh d’Amérique du Nord (CFAN)

Utilisant comme point de référence conventionnel, pour l’établissement du calendrier islamique, la ligne de datation internationale (Greenwich Mean Time (GMT)), il déclare que désormais, en ce qui le concerne, le nouveau mois lunaire islamique en Amérique du Nord commencera au coucher du soleil du jour où la conjonction se produit avant 12 : 00 GMT. Si elle se produit après 12 : 00 GMT, alors le mois commencera au coucher du soleil du jour suivant.

La décision du CFAN est d’un grand intérêt, parce qu’elle conjugue avec une grande subtilité les exigences théologiques des oulémas avec les données de l’astronomie. Le CFAN retient le principe de l’unicité des matali’e (horizons), qui affirme qu’il suffit que la nouvelle lune soit observée où que ce soit sur Terre, pour déterminer le début du nouveau mois pour tous les pays de la planète. Après avoir minutieusement étudié les cartes de visibilité du croissant lunaire en différentes régions du globe, il débouche sur la conclusion suivante :

Si la conjonction se produit avant 12 : 00 GMT, cela donne un temps suffisant pour qu’il soit possible d’observer la nouvelle lune en de nombreux points de la Terre où le coucher du soleil intervient longtemps avant le coucher du soleil en Amérique du Nord. Étant donné que les critères de visibilité de la nouvelle lune seront réunis en ces endroits, on pourra considérer qu’elle y sera observée (ou qu’elle aurait pu l’être si les conditions de visibilité avaient été bonnes), et ce bien avant le coucher du soleil en Amérique du Nord.

Par conséquent, sur ces bases, les stipulations d’observation de la nouvelle lune seront respectées, comme le prescrit l’interprétation traditionnelle de la charia, et le nouveau mois lunaire islamique débutera en Amérique du Nord au coucher du soleil du même jour. Si la conjonction se produit après 12 : 00 GMT, alors le mois commencera en Amérique du Nord au coucher du soleil du jour suivant.

Un calendrier lunaire basé sur le calcul, à vocation « universelle » aux paramètres de la Mecque

L’Arabie Saoudite utilise depuis plusieurs décennies, à des fins administratives, un calendrier annuel, basé sur le calcul, connu sous le nom de calendrier d’Umm al Qura, qui tient compte à la fois de la “conjonction” et des horaires de coucher du soleil et de la lune aux coordonnées de La Mecque, le soir du 29è j de chaque mois. Le coucher de la lune après celui du soleil indique le début du nouveau mois. Dans le cas contraire, le mois en cours aura une durée de 30 jours.

En 2007, le CFAN modifia sa position pour s’aligner sur une décision du Conseil Européen pour la Fatwa et la Recherche (CEFR), qui utilisait les paramètres du calendrier saoudien d’Umm al Qura pour déterminer le début des mois islamiques (la « conjonction » se produisant « avant le coucher du soleil aux coordonnées de la Mecque », et “le coucher de la lune ayant lieu après celui du soleil” aux mêmes coordonnées.)

Le CFAN et le CEFR décidèrent d’utiliser leur propre calendrier, au lieu de celui d’Umm al Qura, du fait que ce dernier faisait parfois l’objet d'”ajustements” pour faire coïncider certaines dates avec celles retenues par les autorités saoudiennes pour des célébrations à caractère religieux (telles que le début et la fin du ramadan et la date du hajj en particulier). Mais, ils substituèrent les paramètres de la Mecque à ceux retenus par le CFAN en 2006 dans le but de favoriser le développement d’un consensus des musulmans à travers le monde sur cette question.

D’après le CFAN, les données du calendrier ainsi établi ne diffèrent que de manière marginale de celles obtenues par l’application de sa méthodologie d’août 2006, même si cette dernière reste la version préférée des astronomes concernés par cette question.

Les décisions du CFAN et du CEFR ont eu les retombées importantes suivantes, sur le plan institutionnel :
– Le principe d’utilisation du calendrier basé sur le calcul est officiellement parrainé par des leaders religieux connus et respectés de la communauté musulmane ;
– Il est adopté officiellement par des organisations islamiques dont nul ne conteste la légitimité ;
– Les communautés musulmanes d’Europe et d’Amérique sont disposées à l’utiliser pour la détermination du début de tous les mois, y compris ceux associés à des occasions à caractère religieux.

“L’état des lieux” au 1er Ramadan 1433 (juillet 2012)

Cinq ans après l’adoption des décisions du CFAN et du CEFR, il est possible de dresser un état des lieux, sur la base des annonces faites par différents Etats et organismes musulmans, à l’occasion du 1er ramadan 1433 (Juillet 2012). Il en ressort qu’il subsiste des différences majeures entre les principaux États et organisations musulmanes concernées, au sujet des paramètres et spécifications d’un calendrier musulman à vocation universelle.

Ainsi, en application de sa politique déclarée, le Conseil du Fiqh d’Amérique du Nord (CFAN) a annoncé au début de Juillet 2012, donc bien à l’avance, que « le premier jour du Ramadan 1433 correspondrait au vendredi 20 Juillet, 2012 et l’Aïd al -Fitr, au dimanche 19 Août 2012. »

Le CFAN a expliqué que :
a) il reconnaissait le calcul astronomique comme une méthode acceptable, dans le cadre de la charia, pour déterminer le début des mois lunaires, y compris ceux de Ramadan et Shawwal ;
b) il utilisait Makkah Al-Moukarrama comme le site au niveau duquel les calculs astronomiques devaient être effectués, et
c) la conjonction devait avoir lieu avant le coucher du soleil à La Mecque et la lune devait se coucher après le soleil. “Sur la base de cette méthode, les dates du ramadan et Eid Fitr pour les 1433 ans AH étaient établies comme suit: 1er Ramadan le vendredi 20 Juillet 2012 et le 1er Shawwal le dimanche 19 Août 2012 “.

Mais, le Conseil européen pour la Fatwa et la Recherche (CEFR), qui est basé à Dublin, semble avoir changé de position, du moins pour le moment, par rapport à sa décision de 2007. Il a également annoncé, bien à l’avance, que le 1er Ramadan 1433 serait le vendredi 20 Juillet 2012, mais a expliqué que cette conclusion était « fondée sur des critères de calcul postulant qu’il doit y avoir la possibilité d’observer le croissant à l’oeil nu ou à l’aide d’un télescope en un endroit quelconque de la Terre.

Pour que cette possibilité d’observation du croissant dans un quelconque endroit de la Terre puisse être vérifiée, les conditions suivantes doivent être réunies :
a) La lune doit se coucher après le coucher au site où cette observation doit être possible ;
b) L’altitude de la lune au coucher du soleil doit être d’au moins 5 degrés ; et
c) L’élongation (angle virtuel formé entre le Soleil, l’observateur et la Lune) doit être d’au moins 8 degrés. »

Les autorités saoudiennes, quant à elles, continuent d’affirmer qu’elles s’appuient exclusivement sur l’observation visuelle de la nouvelle lune afin de déterminer les dates de événements associés à des cérémonies religieuses. Elles ont ont ainsi annoncé, dans la soirée du jeudi 19 Juillet, 2012, que la nouvelle lune avait été observée et que le jeûne du Ramadan débuterait le vendredi 20 Juillet.

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La déclaration saoudienne contredisait les déclarations faites par les astronomes dans les sites spécialisés, affirmant qu’il serait impossible d’observer la nouvelle lune dans la région du Moyen-Orient dans la soirée du jeudi 19 Juillet. Toutefois, sur la base de l’annonce saoudienne, quelques 70 pays et communautés musulmanes à travers le monde ont entamé le jeûne du Ramadan le vendredi 20 Juillet. Cela constituait un record historique du nombre de pays musulmans commençant le jeûne à la même date. 32 pays et communautés entamèrent le jeûne le samedi 21 juillet, après avoir observé la nouvelle lune la veille au soir.

Pour leur part, les principales associations musulmanes de France ont annoncé, elles aussi, que le 1er Ramadan 1433 serait le vendredi 20 Juillet 2012. Elles se sont fondées sur un calendrier basé sur le calcul astronomique, en tenant compte des critères de la possibilité d’observation de la nouvelle lune en quelque endroit que ce soit sur Terre.

Les musulmans turcs d’Asie Mineure et de nombreuses communautés musulmanes d’Europe de l’Est ont également entamé le jeûne du Ramadan 1433 le vendredi 20 Juillet 2012, sur la base du calendrier musulman de la Turquie. Ce dernier est calculé des années à l’avance (actuellement jusqu’à 1437 AH/2015 CE) par la présidence turque des affaires religieuses (Diyanet Isleri Baskanligi).

Depuis 1 Muharram 1400 AH (21 Novembre 1979), le calendrier lunaire turc est basé sur la règle suivante: « Le mois lunaire est supposé commencer le soir où, quelque part sur Terre, le centre calculé de la nouvelle lune au coucher du soleil local est de plus de 5 ° au-dessus de l’horizon et l’élongation de plus de 8 °. “

On peut tirer les conclusions suivantes à partir des remarques précédentes :
a) l’utilisation d’un calendrier lunaire musulman basé sur le calcul ne cesse de gagner des adhérents, en particulier au sein des communautés musulmanes d’Amérique du Nord et d’Europe occidentale. Mais il ya encore des différences importantes quant aux spécifications du calendrier lunaire à utiliser, comme en témoignent les différentes méthodologies utilisées par CFAN, CEFR, les associations musulmanes de France ou les musulmans turcs ;

b) le nombre d’États qui ont entamé le jeûne du ramadan sur la base de l’annonce saoudienne a connu un développement considérable ;

c) la stratégie et les objectifs de l’Arabie saoudite en matière de détermination des mois lunaires associés à des pratiques religieuses continuent d’être déroutants pour l’observateur. Les autorités saoudiennes annoncent régulièrement l’observation d’une nouvelle lune à des dates où les astronomes professionnels indiquaient clairement, longtemps à l’avance, qu’une telle observation serait impossible à réaliser. Elles utilisent le calendrier d’Umm Al Qura (qui est basé sur le calcul astronomique) à des fins civiles et administratives mais, assez régulièrement, elles avancent ou reculent d’un jour la date du début d’un mois associé à des célébrations religieuses, pour des raisons inexpliquées.

Ces manipulations du calendrier d’Umm al Qura en réduisent la crédibilité et amenuisent ses chances de servir comme un calendrier musulman à vocation universelle, susceptible d’être adopté par les différentes communautés musulmanes du monde entier. C’est ce qui explique que les communautés musulmanes d’Amérique du Nord et d’Europe ont préférer établir leur propre calendrier musulman basé sur le calcul astronomique, en utilisant les paramètres de leur choix.

La confrontation rituelle entre les traditions et la modernité

Sur la base de tout ce qui a été dit, il est clair que le calendrier musulman fondé sur l’observation mensuelle de la nouvelle lune à l’œil nu ne peut guère remplir les fonctions qu’on attend d’un calendrier. Il ne permet pas de gérer des activités à long terme, de prévoir, de programmer et d’organiser à l’avance tout ce qui doit l’être. Ces faiblesses ressortent encore plus nettement lorsque chaque Etat et communauté musulmane de la planète procèdent à leur observation mensuelle individuelle de la nouvelle lune, débouchant sur une panoplie de calendriers dont les données pour le même jour diffèrent d’un pays à l’autre.

Par contre, un calendrier lunaire basé sur le calcul peut répondre à tous les besoins des musulmans du monde, au même titre que le calendrier grégorien qu’ils utilisent actuellement. Le seul problème à résoudre concerne la détermination des paramètres qui seraient acceptables pour tous les utilisateurs potentiels du calendrier musulman. Le CFAN et le CEFR ont présenté, à cet égard, deux versions fondamentales d’un tel calendrier, toutes les deux également valables. Elles méritent d’être étudiées avec le plus grand soin.

Dans le sillage du cadi Shakir, de Yusuf al-Qaradawi, et des maîtres à penser du CFAN et du CEFR, une nouvelle génération de penseurs musulmans ne voit aucun obstacle religieux à l’adoption d’un tel calendrier. Elle ne constitue encore qu’une minorité, comparée à l’ensemble de la population musulmane du monde, et se situe principalement en Amérique du Nord, en Europe et dans certains pays d’Afrique du Nord, aujourd’hui. Mais, elle ne cesse de gagner du terrain, avec l’appui de quelques penseurs, leaders politiques et sociaux, juristes influents et théologiens célèbres du monde musulman.

Cette minorité musulmane sera-t-elle en mesure de convertir à ses propositions la grande majorité de ceux qui, aujourd’hui, continuent de défendre l’approche traditionnelle pour la détermination du début des mois lunaires ? Ou bien, ces derniers resteront-ils fidèlement au côté des mouvements conservateurs qui, aujourd’hui plus que jamais, prêchent vigoureusement le respect de l’orthodoxie et des traditions en matière religieuse ?

Dans ces premières années du 21ème siècle, le calendrier basé sur le calcul devient, à son tour, un symbole et un enjeu dans la confrontation rituelle, récurrente entre ceux qui défendent les traditions et ceux qui veulent promouvoir la modernité dans les sociétés musulmanes.

Ouvrages et documents utilisés  
•    http://www.moonsighting.com/1427rmd.html
•    Ahmad Shakir: « Le début des mois arabes … est-il licite de le déterminer sur la base du calcul astronomique ? ». (publié en arabe en 1939) reproduit par le quotidien « al-madina », 13 octobre 2006 (n° 15878):
http://ahmadmuhammadshakir.blogspot.com/
•    Yusuf al-Qaradawi: « Calcul astronomique et détermination du début des mois » (en arabe)  :  http://www.scribd.com/doc/102861247/Qaradawi-Astronomical-Calculations-and-the-Islamic-Calendar-in-Arabic
•    Fiqh Council of North America: http://www.moonsighting.com/calendar.html
•    Abderrahman al-Haj: « Le faqih, le politicien et la détermination des mois lunaires » (en arabe):
http://www.scribd.com/doc/102861233/al-Haj-Le-theologien-le-politicien-et-le-debut-des-mois-lunaires-10-10-2004
•    Allal el Fassi: « Aljawab assahih wannass-hi al-khaliss ‘an nazilati fas wama yata’allaqo bimabda-i acchouhouri al-islamiyati al-arabiyah » (… concernant le début des mois islamiques arabes), rapport préparé à la demande du roi Hassan II du Maroc, Rabat, 1965 (36 p.), sans indication d’éditeur
•    Robert Harry Van Gent: The Umm-al-Qura calendar of Saudi Arabia http://www.staff.science.uu.nl/~gent0113/islam/ummalqura.htm
•    Anver Saad: « The Untold Story of Ramadhan Moon Sighting » Daily muslims, October 07, 2005 : http://www.scribd.com/doc/102861269/Saad-Untold-Story-of-Ramadhan-Moon-Sighting-Oct-07-2005
•    Ahmad Muhammad Shakir: http://fr.wikipedia.org/wiki/Ahmad_Muhammad_Shakir
•    Abi alfayd Ahmad al-Ghomari: Tawjih alandhar litaw-hidi almouslimin fi assawmi wal iftar, 160p, 1960, Dar al bayareq, Beyrouth, 2nd ed. 1999
•    http://www.moonsighting.com/
•    http://www.moonsighting.com/1427zhj.html
•    Zulfikar Ali Shah: The astronomical calculations: a fiqhi discussion
•    Fiqh Council of North America: http://fiqhcouncil.org/  Announcements – Ramadan & Eid Mubarak 1433 (2012):
•    European Council for Fatwa and Research (ECFR) announcement: http://www.moonsighting.com/1433rmd.html
•    Conseil Français du Culte Musulman (CFCM): Ramadan moubarak http://oumma.com/13434/ramadan-moubarak et Nidhal Guessoum: Quel sera le premier jour du mois de Ramadan 2012 ? http://oummatv.tv/13306/sera-premier-jour-mois-de-ramadan
•    Gouvernement de Turquie: http://www.diyanet.gov.tr/turkish/dy/default.aspx
•    Robert Harry van Gent: The Islamic calendar of Turkey http://www.staff.science.uu.nl/~gent0113/islam/diyanetcalendar.htm
Mohammed al-Bukhari, Recueil de hadiths (3/119)
Nidhal Guessoum, Mohamed el Atabi et Karim Meziane : Ithbat acchouhour alhilaliya wa mouchkilate attawqiti alislami, 152p., Dar attali’a, Beyrouth, 2è éd., 1997
Muhammad Mutawalla al-Shaârawi : Fiqh al-halal wal haram (édité par Ahmad Azzaâbi), Dar al-Qalam, Beyrouth, 2000
Emile Biémont : Rythmes du temps, Astronomie et calendriers, De Borck, 2000, 393p
Karim Meziane et Nidhal Guessoum : La visibilité du croissant lunaire et le ramadan, La     Recherche n° 316, janvier 1999
Jamal Eddine Abderrazik : « Calendrier Lunaire Islamique Unifié », Editions Marsam,     Rabat, 2004.
Louisg : Le Calendrier musulman
Louisg : Le début des mois dans le calendrier musulman
Nidhal Guessoum : Le problème du calendrier islamique et la solution Képler
Mohamed Nekili : Vers un calendrier islamique universel
Khalid Chraibi: 1er muharram, calendrier lunaire ou islamique ?
Khalid Chraibi : La problématique du calendrier islamique
Khalid Chraibi : Le calendrier musulman en 10 questions
Khalid Chraibi : La charia et le calendrier http://oumma.com/L-astronome-le-alem-et-le
Moonsighting.com website
Moonsighting.com: How Islamic months begin
Moonsighting.com: Selected articles on the Islamic calendar
Islamic Crescent’s Observation Project (ICOP): Selected articles on the Islamic calendar
Saudi Arabia High Judiciary Council: Announcement of beginning of months 2000-2012
Helmer Aslaksen: The Islamic calendar
Mohammad Ilyas: Lunar crescent visibility criterion and Islamic calendar
Mohamed Odeh: The actual Saudi dating system
Robert Harry van Gent: Predicting the First Visibility of the Lunar Crescent (comprend une bibliographie importante : bibliography on lunar crescent visibility)
Fiqh Council of North America: Islamic lunar calendar decision of 2006
Islamic Center of Boston, Wayland: Moonsighting Decision documents
Khalid Chraibi: Issues in the Islamic Calendar, Tabsir.net
Khalid Chraibi: Towards a global Islamic calendar, SaudiDebate.com
Khalid Chraibi: Can the Umm al Qura calendar serve as a global Islamic calendar? Tabsir.net

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