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La police des banlieues de France sera-t-elle confiée à Israël ?

Une commission d’enquête du Parlement français le proclame (avec politesse) : la France est incapable de se défendre contre le terrorisme ! La nouvelle est rude pour Hollande et Valls qui, les cadavres chauds et gisants encore au sol, se précipitent pour féliciter l’action des services de renseignement et de police, (même si cette corporation vote à plus de 50% pour l’extrême droite)

On découvre un peu tardivement que, le 13 novembre 2015 devant le Bataclan à Paris, au moment de l’attaque de ce music-hall parisien par Daech, se tenait une escouade de militaires mobilisés dans l’opération « Sentinelle ». Et les bidasses n’ont pas moufeté. Puis c’est le général de Villiers, le chef d’Etat-major des Armées qui s’en vient cracher dans la soupe : « Ce n’est pas avec des avions et des bombes que nous allons éradiquer le terrorisme ». Et je m’étonne que ce soldat, qui dort au chaud et dans des draps de soie, ne soit pas immédiatement traduit devant le « falot », le tribunal militaire pour collusion avec l’ennemi…

Résumons : de Paris à Raqqa, Kidal ou Syrte, la guerre « antiterroriste » de François Hollande se passe très mal. Et cet échec entraine dans les médias un désir de sous-traitance qui étonne : « puisque nous ne sommes pas capables de lutter contre le terrorisme, faisons appel à Israël ».

Je n’invente rien, la souveraineté mise en berne, ce sont Netanyahou et le fasciste Liberman qui doivent venir à notre secours. Le 17 septembre, les yeux un peu étonnés, avons pu voir sur BFM-TV (propriété de l’israélo-français Patrick Drahi), un reportage nous expliquant comment adopter la stratégie de « Bibi » pour mater les terroristes français. Pas un mot pour dire qu’Israël occupe et martyrise un peuple dans le plus grand mépris de l’histoire et du droit international. Pas une syllabe pour rappeler les multiples et vaines condamnations de la politique de ce pays par l’ONU. Non, Tel-Aviv est la société de « sécurité » mondiale, le modèle du jour.

Éric Zemmour, le raciste de service, vient dans un dernier opus célébré par la « presse » en renfort de cette solution forgée en Terre Sainte : il nous révèle que l’armée française et Israël ont un plan commun pour venir à bout de ces mauvaises gens qui prospèrent dans nos « quartiers ». Des chars Merkava à Saint Denis ? Ça aura de la gueule et fera de jolies photos. Dommage que Bigeard, Aussaresses et Massu soient morts, et que Le Pen soit un brin (je dis bien « brin ») usé.

Crétin emblématique, porte étendard de ces magistrats « antiterroristes » devenus cinglés à l’usage, voici que depuis Lille où il siège maintenant, le juge frustré Trévidic fait aussi appel à Israël…

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Disons que le petit « Etat sûr de lui et dominateur » nous doit bien cela. Mitterrand et son ami Mollet n’ont-ils pas, jadis, fait cadeau de la bombe atomique tricolore au peuple de David, alors ennemi juré du FLN algérien. 

Je veux bien qu’Hollande se lance dans un marché qui semble incontournable. Mais je demande l’application de la procédure règlementaire : celle de l’appel d’offres. Je signale ainsi que, même s’ils vont parfois un peu loin, les soldats de Daech sont assez efficaces pour ramener au calme (le plus souvent celui des cimetières), des Chrétiens qui gênent, des Yazidis, des Kurdes, des Chiites. Voilà une sous-traitance qui aurait de la gueule : l’Etat Islamique pour pacifier les banlieues.

Un rêve de qatari ou de saoudien. Ce qui me surprend c’est que personne n’ose évoquer l’action de pionniers en matière de lutte anti-terroriste. Je veux parler de l’Algérie. Voilà un pays que l’on a laissé seul pendant près de 15 années face à al-Qaïda, l’Etat Islamique ou autre engeance. Non seulement seul mais couvert de boue. Ceux qui se battaient contre les barbus verts, journalistes, syndicalistes, médecins, professeurs et militaires, voyaient leur combat –et leur mort- mis en doute. Des intellectuels français, sous les applaudissements de Mitterrand qui voyait là une revanche contre sa guerre perdue en Algérie, ont osé inventer le « qui tue qui ? » Engagés dans une fausse guerre, les généraux algériens massacraient leurs citoyens dans l’unique but de masquer leur volonté de pouvoir. Honte à ces collabos du djihad, ceux du « Qui tue qui ? ».

Dans une France en état de siège et de doute, ce n’est pas un hasard si, par de bons réseaux, on nous sert aujourd’hui la « solution » israélienne sur un plateau (pas celui du Golan toujours illégalement occupé). C’est le moyen d’oublier la colonisation, les tortures, les crimes de guerre et le BDS qui sont la ligne politique de Netanyahou. Un pays qui aiderait la France, « fille ainée de l’Eglise », se verrait immédiatement lavé de tout péché.

Cet article publié avec l'autorisation de l'auteur  est paru le dernier numéro du mensuel Afrique Asie
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