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La ministre tunisienne de la Femme dit non au mariage des jeunes filles de 13 à 15 ans

Si pour le poète inspiré par la force évocatrice du verbe «la femme est l’avenir de l’homme», pour ceux que seule l’étendue de leur pouvoir inspire, la condition de la femme, chèrement conquise et toujours fragile, est au cœur d’âpres enjeux socio-politiques, sur lesquels plane constamment l’ombre d’un retour en arrière.

Dans une phase transitoire délicate, la Tunisie, qui s’attelle à réécrire son histoire constitutionnelle, est mise à l’épreuve par certains mouvements salafistes, parmi lesquels le "Parti Ouverture et Fidélité" s'est engouffré dans la brèche pour tenter d’imprimer son empreinte patriarcale sur un pays en pleine reconstruction.  

Alors que les préoccupations économiques taraudent les esprits, son leader El Bahri Jlassi n’a rien trouvé de mieux que d’appeler à autoriser le mariage pour les jeunes filles en fleur de 13 à 15 ans. Outre sa vacuité, cette demande, extrêmement choquante, serait fatale à l’émancipation de la femme et ferait injure aux Tunisiennes de 2012.

A ces mots, Sihem Badi, ministre de la Femme et de la Famille, s’est immédiatement fendue d’un communiqué pour s’insurger contre une telle perspective. Condamnant vivement la proposition émise par El Bahri Jlassi, la ministre a fustigé ses déclarations, qualifiées d'"irresponsables et portant atteinte aux droits des enfants", tout en égratignant la démagogie dont ce dernier use et abuse pour conquérir un large public, très ciblé.

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Ironisant sur son "bien beau" projet de société qui promet "monts et merveilles", afin de fédérer un certain électorat populaire, Sihem Badi a rappelé quelques unes des mesures phares du "Parti Ouverture et Fidélité", un subtil mélange de machisme et d'utopie : "l’instauration de la polygamie, Un pain à 100 millimes, des légumes à 500 millimes, une aide financière de 5.000 dinars pour chaque citoyen qui s'apprête à se marier (donc 10.000 DT pour le couple), un terrain de 400 m² pour chaque famille, dans sa ville natale, la gratuité des factures d'électricité, d'eau et de gaz pour chacune d'entre elles, et des restaurants offrant des repas gratuits dans toute la Tunisie. Sans oublier la  création de 800 000 emplois en deux ans". Tout un programme, assurément !

 

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