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La « mal-croyance »

Où en sommes-nous et quoi faire ?

Les institutions religieuses musulmanes n’ont plus les moyens de remédier à cette mal-croyance, qui parfois dégénère en acte terroriste tuant des innocents partout dans le monde. Nous ne parlons pas des anciens athées de l’ancienne armée de Saddam Hussein, convertis dans le crime organisé international et devenus des narcotrafiquants et mercenaires de la mort et qui sont à la tête de DAESH.

Il y a dans la communauté musulmane des esprits ayant une croyance, même s’il s’agit de croire en l’immonde, et qui ne peut, si l’on fait une analyse de la psychologie de cette nouvelle forme de déformation religieuse, être une croyance ordinaire mais tout simplement une inversion que nous avons appelée la « mal-croyance ».

Disons sommairement, que la croyance est le principe de la connaissance, elle est « la condition première de la raison » ; selon nous ce n’est pas la raison « qui est le fondement de la croyance ». La croyance est pour nous « l’action du moi sur les choses. Elle est la connaissance réelle, totale et vécue ». La croyance est « la possession des choses par le moi, l’union du moi avec les choses. (…) Une vraie connaissance, une connaissance personnelle et non imitée ».

Il faut d’abord un connaissant qui pose au préalable comme acquis, sa propre personne, il a donc besoin d’une aperception, il doit croire avant tout à sa propre réalité avant de connaître les choses. Avant de connaître, l’homme doit croire en sa propre existence et en ses propres capacités sensorielles et intellectuelles.

La croyance est donc bien plus fondamentale que la connaissance. Sur tout cela il faudra y revenir afin d’y consacrer une étude à part entière. A partir de ce qui vient d’être dit, l’on comprend aisément qu’une bonne partie de la jeunesse musulmane ne peut disposer d’une croyance au sens de fondement de la connaissance dès lors qu’il y a une déprise de soi, une méconnaissance de son être, au point de chercher à s’annihiler comme être par le suicide. 

Une bonne partie des mosquées en France sont, et c’est le signe des temps, devenues purement et simplement des propagatrices (malgré elles souvent) de la « mal-croyance ». D’où l’absolue nécessité d’une esquisse de la psychologie de cette « mal-croyance » afin de remédier au mal de ce nouveau siècle. La tâche est difficile et périlleuse. 

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Si l’on veut, par exemple, révivifier la théologie islamique, l’œuvre est si gigantesque qu’elle désespère les plus courageux parmi nous. Lorsque l’on se retrouve devant « l’opus magnum » de l’imam al Acha’ri, de Nasr-Dine al Tusi, de l’imam al Jubba’i, de Ghazali, de Juwayni, de l’imam al Razi ou d’un Baqillani, il y a de quoi avoir le vertige pour qui connaît ces « géants » de l’œuvre théologique islamique.

Il ne suffit pas d’aller devant les médias pour répéter ses mantras en disant qu’il « faut décongeler les glaciations idéologiques » ou « sortir des clôtures dogmatiques » ; c’est si simple à dire mais si difficile à réaliser. Il faut de la part du téméraire révivificateur un certain génie et une connaissance qui soit à la fois réelle et profonde des théologies musulmanes encore opératives de nos jours malgré une effective obsolescence.

Si maintenant nous nous tournons vers la discipline la plus efficace malgré une relative obésité qu’est la jurisprudence (fiqh), l’édifice est encore plus grand étant donné son volume, c’est dire l’ouvrage qui nous attend. Enfin, si nous pénétrons la demeure du soufisme pour tenter de lui insuffler son élan originel, nous sommes au seuil du découragement, car il est l’océan sans fond devant lequel nous n’osons plonger de peur de ne pas revenir.

Ceux donc, qui disent sur les plateaux télévisuels – « il n’y a qu’à réformer l’Islam » – sans vraiment connaitre l’immensité de la tâche sont au mieux de « faux-prophètes » au pire des menteurs. Aussi, l’on peut se demander s’il y a en France, des hommes assez courageux pour s’atteler à la tâche ? Aurons-nous dans la communauté musulmane française un Maurice Blondel, un Gaston Berger ou un Michel Henry à venir afin de poursuivre l’œuvre initiée par Iqbal, Topçu, Draz et d’autres ?

Hakim FEDAOUI

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