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La mairie de Bagneux « en a marre des femmes voilées ! »

Nacéra vit avec son mari et ses deux enfants dans un appartement de 30 m2 en banlieue parisienne. Depuis 1996, elle dépose chaque année une demande de logement auprès de sa commune de résidence habituelle, Bagneux (92) dans les Hauts de Seine, mais sans succès. Elle décide de prendre directement rendez- vous avec la responsable du service concerné. Nacéra qui porte le hijab, a toujours été reçue poliment à la mairie. Mais en ce mois d’octobre, un tout autre accueil lui sera réservé…

Dès son entrée dans le bureau du logement, une femme agent administratif apostrophe Nacéra et lui suggère de « retirer son voile qui la « gène personnellement », elle « en a marre des femmes voilées… » (…) «  il y en a trop des comme elle à Bagneux..  » ! Une discussion s’engage, l’employée s’entête. Nacéra est contrainte de retirer son voile pour être reçue. C’est un « ordre de la direction ! », affirme l’employée en question.

Combien d’autres jeunes femmes cette employée a-t-elle intimidées ? Combien d’autres jeunes femmes voilées ont préféré se taire en retournant directement dans leurs foyers ?

Nacéra, elle, ne s’en laisse pas conter. Consciente de ses droits et confiante dans les institutions de l’Etat, elle décide de porter plainte pour « discrimination religieuse » au commissariat de Bagneux. Mais là encore une nouvelle surprise l’attend.

L’agent de police affirme à Nacéra qu’aucune plainte ne peut être déposée contre l’employée communale puisqu’elle est dans son droit !!!! Seule une main courante sera enregistrée. Le recours ultime au procureur de la République n’a pour l’instant donner aucun résultat.

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Cependant Nacéra insiste, en adressant plusieurs courriers à Madame Janine Jambu, députée maire communiste de Bagneux, dans l’espoir d’obtenir un rendez-vous, mais en vain. Seule une réponse de la mairie lui parvient. Madame le maire lui dit simplement regretter « une attitude qui ne peut être tolérée dans le cadre d’un service public ». Piètre consolation ! Nacéra attendait pour le moins des excuses publiques à défaut de sanctions administratives contre l’agent administratif.

Cet acte de discrimination mérite toute notre attention et doit accroître notre vigilance. Il est le résultat d’une campagne de stigmatisation permanente de la femme musulmane présentée comme « soumise », « aliénée », « manipulée », voire dangereuse. Elle est l’éternelle enfant issue de l’immigration, vivant recluse dans son ghetto urbain, martyrisée par son père puis par son grand frère et enfin par son mari ! Que d’adjectifs, de superlatifs n’a-t-on pas employé pour désigner la femme musulmane ces derniers mois ?

Aussi à tous ceux qui jugent, parodient, caricaturent, nous souhaitons simplement dire : Cette religion est pratiquée dans notre pays par des communautés d’origines géographiques diverses, africaines, asiatiques et européennes qui partagent dans la fraternité les valeurs universelles de l’islam. Ces hommes et ces femmes sont des ouvriers, des employés, des médecins, des ingénieurs, des commerçants qui sont attachés aux valeurs républicaines de notre pays. Quand cessera-t-on de les sommer de se justifier à chaque fois sur la compatibilité de leur religion avec la société française ?

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