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La levée de l’immunité parlementaire de Marine Le Pen en bonne voie

Marine Le Pen va-t-elle finir par se mordre les doigts de son analogie nauséeuse qui avait établi, au pic des propos ignominieux sur l’islam, un parallèle entre les prières de rue et l’Occupation allemande, même si l’on sait pertinemment que, dans son cas, ce ne sont pas les remords qui l’emporteront sur les regrets amers ?

On peut à tout le moins subodorer que la présidente du FN doit l’avoir mauvaise à l’annonce, mercredi, de la décision des Affaires juridiques du Parlement européen d’adopter à une large majorité un rapport recommandant la levée de son immunité parlementaire, un précieux privilège dont elle jouit en sa qualité d’eurodéputée. C’est à l’issue d’un vote à huis clos que l’arbitrage est tombé comme un couperet sur la digne fille de son père, laquelle en matière de dérapages verbaux n'arrive pas encore à la cheville du patriarche de l'extrême droite française, en dépit de ses très grandes dispositions…

La langue de l’héritière de la dynastie Le Pen n’avait pas fourché lorsqu’elle décocha sa flèche empoisonnée censée « lepéniser » les esprits, mais c’était sans compter la houle d’indignation qu’elle souleva, le parquet de Lyon ayant ouvert en janvier 2011 une enquête préliminaire pour « incitation à la haine raciale » consécutivement au dépôt d'une plainte du MRAP.

Loin de faire amende honorable, Marine Le Pen plastronnait alors en affirmant que l’enquête avait été classée sans suite, jusqu’à ce qu’une plainte avec constitution de partie civile pour « provocation à la discrimination, à la violence et à la haine envers un groupe de personnes en raison de leur religion », émanant du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), ne lui rabaisse le caquet.

Véritable épée de Damoclès qui pèse plus que jamais sur ses épaules, la demande de levée de l’immunité parlementaire de Marine Le Pen sera examinée le 2 juillet lors d’une session plénière du Parlement européen à Strasbourg. Traditionnellement, le Parlement suit les recommandations de la commission des Affaires juridiques.

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C’est la France qui a demandé en novembre 2012 au Parlement européen d’autoriser la levée de l’immunité parlementaire de celle qui excelle dans l’art de faire passer le FN pour plus respectable qu’il n’est, tout en vouant aux gémonies ces " musulmans de France à qui l’on accorde trop de droits".

Marine Le Pen a certes été à bonne école en matière de roublardise et de cynisme, mais elle aurait vraiment de qui tenir si elle perdait la prérogative qui la protège aujourd’hui d'une mise en examen pour « incitation à la haine raciale », car elle connaîtrait alors le même sort que son président d’honneur de père, Jean-Marie Le Pen, qui avait été déchu de la sienne en 1998 pour son révisionnisme à peine voilé qui lui fit comparer les chambres à gaz  à « un détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale ». Bon sang ne saurait mentir !

 

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