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La grand-mère anglaise qui, depuis la tragédie de Christchurch, veille sur les musulmans

A des milliers de kilomètres d’une Nouvelle-Zélande qui s’apprête, mardi 15 mars 2022, à commémorer le troisième anniversaire du massacre de Christchurch, au coeur d’une campagne anglaise doucement vallonnée, à travers laquelle serpentent de jolis ruisseaux, vit une pétillante grand-mère qui, au lendemain du drame, s’est sentie l’âme d’une sentinelle… Une sentinelle des plus bienveillantes envers ses concitoyens musulmans.

Frappée de plein fouet par la puissante onde de choc émotionnel qui, en mars 2019, traversa les océans, se faisant sentir jusque de l’autre côté de la Manche, dans son hameau paisible niché dans le comté verdoyant du Berkshire, Jean Scott-Bar, 74 ans, perdit brutalement le sourire radieux qui illuminait son visage. 

Ce beau sourire, dont elle ne se départit que rarement, disparut sous les larmes d’effroi qui la submergèrent, à l’annonce de l’abominable attentat qui fit couler le sang de 51 victimes musulmanes, et en blessa grièvement de nombreuses autres, dans les mosquées Al Noor et Linwood.

Jacinda Ardern, la Première ministre néo-zélandaise, dévoilant la plaque en mémoire des 51 victimes musulmanes

Face à l’horreur de la barbarie islamophobe survenue à l’autre bout du monde, et après avoir fini par surmonter l’immense émotion qui l’avait envahie, l’attachante grand-mère anglaise estima que le temps était venu pour elle d’agir localement, à son petit niveau, en délaissant, chaque vendredi, ses rosiers et ses fourneaux… 

A la surprise générale, forçant l’admiration des uns, et suscitant les railleries des autres, Jean Scott-Bar, n’écoutant que ce que lui dictait son coeur, quitta le havre de paix de son cottage pour aller monter la garde aux abords du… Centre islamique de Reading. 

Ainsi, tous les vendredis, lors de la grande prière collective, quels que soient les caprices du ciel, une sentinelle très vigilante, dont le doux visage souriant est désormais familier à tous les fidèles, s’est postée devant la mosquée, déterminée à faire rempart contre la haine, munie de sa pancarte : « Je m’appelle Jean. Je suis votre amie. Je veillerai sur vous pendant que vous prierez ».

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La mosquée Aisha Masjid et le centre islamique de Reading

Portée aux nues par les responsables du Centre islamique de Reading qui, bien qu’ayant été au début interloqués par la démarche de la septuagénaire, louent aujourd’hui la constance de son extraordinaire soutien témoigné à la communauté musulmane, Jean Scott-Bar, qui fut longtemps l’objet de moqueries acerbes, voire offensantes, de la part de certains de ses concitoyens non musulmans, a fini par faire l’unanimité. 

Décorée de la médaille de la Ville pour ses remarquables efforts en faveur de la tolérance religieuse, de la fraternité et d’un vivre-ensemble harmonieux, elle est devenue une vraie gloire locale.

 « J’ai été émerveillée d’être ainsi mise à l’honneur, je ne m’attendais vraiment pas à ça quand j’ai décidé d’entreprendre cette démarche. A mes yeux, c’était une petite action, faite à mon petit niveau. Mais elle a eu un impact incroyable qui a dépassé toutes mes espérances. Et ça c’est fantastique ! », s’exclame-t-elle, à l’orée de ce mois de mars 2022, avec un enthousiasme intact.

A l’approche de la troisième Journée poignante du Souvenir à Christchurch, et pour qu’il n’y ait plus jamais de vendredi 15 mars funeste, la formidable mamie gâteau du Berkshire, qui fait la fierté de ses petits-enfants, sera cette année encore fidèle au poste, non sans faire des émules…

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