in ,

La fraternité Adamique et Abrahamique du Coran (partie 2 et fin)

Le Coran indique aussi qu’il a été révélé confirmant la Torah de Moïse et la Bible du Christ :

« Il y a dans la Torah la lumière et la voie que nous avons révélées. »

T.C., Sourate 5, (La Table), Verset 44.

Nous lisons aussi :

« Nous avons envoyé Jésus….et lui avons donné la Bible dans laquelle il y a la lumière et la voie. »

T.C., Sourate 5, (La Table), Verset 46.

Le Coran marque beaucoup de respect envers les religions révélées. Il dit :

« Croyant, Juif, Sabéen ou Chrétien, quiconque croit en Dieu et au Dernier Jour et fait le bien, n’aura rien à craindre ni à regretter. »

T.C., Sourate 5, (La Table), Verset 99.

Quand les Chrétiens de Nejran lui rendirent visite, Mouhamed leur laissa respectueusement et avec bienveillance dire leurs prières dans sa mosquée. Quand l’Empire de l’Islam s’étendit de la Chine à la France, le temple romain de Damas appartenait aussi bien aux Musulmans qu’aux Chrétiens qui y entraient et sortaient pour dire leurs prières librement et dans la tolérance. En raison de la conversion d’un grand nombre de Chrétiens à l’Islam en Syrie, il se fit que la partie musulmane n’avait pas assez de place pour ses fidèles, de sorte que le Calife Al-Waleed demanda aux Chrétiens de céder la moitié de leur temple, pour dix fois son prix, aux Musulmans, ce qu’ils acceptèrent volontiers. Le Calife, qui régnait sur la moitié de l’ancien monde en ce temps, aurait pu s’emparer du temple par la force, mais comme l’Islam est une religion de liberté, de justice et de respect pour les religions révélées, il ne pouvait pas agir autrement qu’il ne l’a fait.

L’attitude de l’Islam à l’égard des Juifs et des disciples de toutes les religions révélées se déduit de cette tradition prophétique : « Quiconque moleste un citoyen non Musulman sera mon adversaire le Jour du Jugement et je le vaincrai. » (Ibn Majah, p 7). Le Coran défend le Juif innocent contre le Musulman coupable :

« Celui qui commet une offense ou un crime et accable un homme innocent sera coupable de calomnie et d’une grande injustice. »

T. C., Sourate 4, (Les Femmes), Verset 112.

Ceux qui désirent plus de détails sur le respect de l’Islam envers les autres religions révélées et la liberté de leurs disciples peuvent se reporter au Coran où ils en trouveront des centaines d’exemples.

Les sources Islamiques encourageant le dialogue entre les religions sont :

1 -Le Coran est un dialogue à flot continu entre Mouhamed et Dieu au cours duquel se discutent les vies de Mouhamed et des prophètes qui l’ont précédé. Ce dialogue est généralement rhétorique dans sa forme et témoigne d’intelligence et de patience envers les prophètes, tout à fait à l’opposé du dialogue que les peuples des autres religions entretiennent avec leurs prophètes. Quand l’autorité et le pouvoir ont favorisé la prophétie de Mouhamed, Dieu a révélé le Verset :

« Il n’y aura pas de contrainte dans la religion. »

T.C., Sourate 2, (La Vache), Verset 256.

De plus, la Sourate de la Table, comme beaucoup d’autres sourates, illustre bien la liberté de foi et de croyance sous la souveraineté de l’Islam.

2 -La deuxième source est la Sunnah, collection d’affirmations et actions, méticuleusement authentifiées, du Prophète Mouhamed. C’est le sommet de son appel à la liberté de la foi et du libre dialogue, dans la dignité et à la lumière du jugement rationnel, c’est la preuve évidente du souci de vérité et de joie qui l’anime. Nous avons déjà souligné les applications de sa prophétie au dialogue et sa volonté de la mettre en pratique selon les préceptes du Coran.

3 -L’histoire de l’Islam est la troisième source. Les Califes et beaucoup de Musulmans ont enseigné aux hommes d’avoir des séminaires religieux où se tiendraient librement des discussions et des débats, en plus de ce qui est mentionné dans le Coran et la Sunnah. Il en a été ainsi sous les Califats Ommeyades et Abbasides.

Aujourd’hui, nous disposons de plusieurs moyens pour opérer la réconciliation religieuse des croyances révélées :

1 – Réunir la matière sur laquelle toutes les religions, dans leurs formes originelles et leurs textes, s’accordent : telle que l’unité de Dieu Miséricordieux et Tout Puissant, Créateur de toutes choses dans leur forme la plus parfaite, et la fraternité de l’homme.

2 – Les clergés de toutes les religions devraient examiner le code moral qui rendrait le monde heureux et l’unirait. L’enseignement de ces recommandations et règles éthiques serait alors diffusé partout. Les êtres humains auraient alors non seulement la paix mais ils seraient aussi membres d’une seule famille où régnerait l’amour, vivant dans la fraternité telle que le Prophète Mouhamed la propose : « Par leurs relations cordiales et leur amour miséricordieux, les vrais croyants sont comme un seul corps dont chaque membre ou organe partage la souffrance de tout le reste ; sinon, ce corps serait plein de fièvre et d’inquiétude. » (Sahih Bukhari, p 27)

3 – Nous devons garder hardiment, sincèrement et fidèlement à l’esprit qu’au cours du temps d’innombrables traductions et l’intérêt d’hommes avides et fantaisistes ont distordu et corrompu certaines des origines des religions révélées et leur enseignement fondé sur l’amour et l’entraide. Il en est résulté une semence de fanatisme et d’antipathie opposant ceux qui croient en un Seul Créateur. Tout ceci doit être examiné et corrigé. Des cerveaux brillants et une recherche scientifique solide doivent éliminer et revoir des interprétations qui s’opposent à la conciliation religieuse. Cela peut s’obtenir par le dialogue et des débats ouverts lors de congrès consacrés à cet effet.

L’essence de l’Islam se fonde sur la liberté de la foi et l’appel des hommes à Dieu dans la sagesse et l’exhortation amicale. Dieu a commandé à Mouhamed de dire à ses adversaires :

« Vous avez votre religion et j’ai la mienne. »

T.C., Sourate 109, (Les Incroyants), Verset 6.

Il lui a aussi commandé de dire :

« Il n’y a pas de contrainte dans la religion. »

T.C., Sourate 2, (La Vache), Verset 256.

Quand les Musulmans se sont mis en route pour répandre leur religion face aux puissances impériales de la Perse et de la Rome Byzantine, un commandement bien connu de Mouhamed leur disait : « Ne détruisez aucune église ni ne tuez aucun moine. » En s’approchant d’un monastère chrétien ou d’une synagogue juive, les conquérants musulmans avaient l’habitude de dire et de répéter : « Il nous a été ordonné de vous laisser libres en ce que vous croyez. »

Publicité
Publicité
Publicité

Beaucoup de réformateurs et propagandistes modernes manquent trop souvent de ce respect des Musulmans à l’égard des autres religions, qui combine la raison et le bon sens, l’alliance entre la rationalité et une solide connaissance.

« Croyants, Juifs, Chrétiens et Sabéens, tous ceux qui croient en Dieu et au Jour Dernier et font ce qui est droit, seront récompensés par leur Seigneur ; ils n’ont rien à craindre ni à regretter. »

T.C., Sourate 2, (La Vache), Verset 62.

Les règles à observer par toutes les religions partageant une même origine sont exprimées dans le Coran :

« Il a ordonné aux hommes la foi qu’Il vous a révélée et commandée auparavant à Noé et Abraham, à Moïse et Jésus, en disant : Observez cette foi et n’y soyez pas en discorde. »

T.C., Sourate 42, (Le Conseil), Verset 13.

Exhorter les serviteurs de Dieu, le Seul Dieu Unique, à collaborer et à s’entraider est une des obligations que les Prophètes nous ont imposées. Le besoin s’en fait maintenant pressant pour tous les hommes de toutes les nations, du fait qu’une civilisation matérialiste s’est installée à grands pas, insouciante et esquivant toute conscience religieuse.

Par la technologie, la bougie est devenue une lampe électrique, l’âne et le cheval sont devenus une auto confortable, et le pigeon voyageur s’est mué en un système moderne de communications : toutes ces transformations font partie de notre vie quotidienne. L’homme n’a malheureusement pas fait de progrès comparables dans sa conduite ni dans son comportement. En fait, il s’est détérioré et est retombé dans un sombre état d’ignorance et de barbarie. La course aux armements, y compris l’invention de bombes et armes destructives et leur stockage à grande échelle bien que quelques unes d’entre elles puissent mettre fin à l’existence entière de l’homme, en est une manifestation. Si les religieux, sincères, libres de bigoterie et d’inclinations fantaisistes et vivant en accord avec la raison et la science, ne portent pas remède à ce défaut monstrueux de la civilisation moderne, personne ne peut dire le sort terrible qui attend l’humanité dans ces prochaines années.

Le progrès de l’enseignement et de l’éducation a permis de surmonter, bien que tardivement, beaucoup de difficultés et d’obstacles qui barrent la route au dialogue et à l’entraide internationale. Néanmoins, il en subsiste encore d’importants qui s’opposent à l’accomplissement complet de ce dialogue et de cette entente :

a – Le fanatisme, la bigoterie et l’intolérance, qui caractérisent beaucoup de membres des clergés, les rendent aveugles à la vérité et les éloignent du droit chemin. Le Coran le mentionne :

« Quand il leur est dit : ’Suivez ce que Dieu a révélé’, ils répondent : ’Nous ferons ce que nos pères ont fait’, même si leurs pères étaient des hommes ignorants, manquant de bon sens. »

T.C., Sourate 2, (La Vache), Verset 170.

b – D’autres obstacles au dialogue et à l’entraide viennent des adeptes des religions qui interprètent les Ecritures de façon à établir des distinctions entre les Prophètes, à remplir les hommes d’aversion pour leurs semblables et à semer la malice et la discorde parmi les autres. Je crois que la responsabilité d’écarter ces mensonges revient à des clergés clairvoyants et éclairés. Ils doivent remplacer ces interprétations erronées par d’autres, en accord avec les révélations originales, afin de chérir la fraternité et l’entraide humaines.

c – Certains rites religieux et certaines explications contredisent le bon sens et ne s’accordent pas avec la logique. Ils ne sont pas en accord avec les données admises par la science, ce qui a conduit à des divorces et à des aliénations entre les acquis intellectuels et scientifiques, d’une part, et la religion, d’autre part. Ce désaccord entre la raison et la religion s’est avéré désavantageux pour la foi, et a été utilisé par les adversaires de la religion comme arme pour financer des guerres contre la vraie foi.

Le Prophète Mouhamed est revenu avec insistance sur le respect de l’enseignement et a attaché une grande importance à l’esprit et au raisonnement. C’est pourquoi sa révélation s’est adressée aux talents mûrs et de bon jugement :

« Ne voyez-vous pas que Dieu fait descendre l’eau du ciel et la fait pénétrer dans la terre et se réunir dans les sources ? Il produit des plantes de toutes sortes. Celles-ci à leur tour jaunissent et Il les réduit ensuite en poussière. Il y a certainement en cela un avertissement pour des hommes de bon entendement. »

T.C., Sourate 39, (Les Foules), Verset 21.

et

« Dieu envoie l’eau du ciel et avec elle Il ravive la terre morte. Un signe s’y trouve sûrement pour les hommes prudents. »

T.C., Sourate 16, (L’Abeille), Verset 67.

Le Coran voit dans l’enseignement et la raison le porche vers la vraie foi et non un obstacle sur son chemin.

« Personne ne craint Dieu si ce n’est le sage parmi ses serviteurs ; mais, en vérité, Dieu est puissant et pardonne. »

T.C., Sourate 35, (Les Anges), Verset 26.

Le remède à tout ceci dépend de la sincérité des clergés, de leur soumission à la vérité et de leur attachement à distinguer entre ce qui est correct et faux dans l’interprétation des textes Bibliques et de l’héritage religieux, afin qu’ils aident les peuples à acquérir une foi intellectuelle nourrie par l’enseignement.

Je réitère devant cette honorable assemblée ce que j’ai déjà souvent affirmé, en particulier au Kremlin au cours d’un entretien avec André Gromyko de l’Union Soviétique en 1987. J’ai invité tous les philosophes communistes du monde à un dialogue entre la religion et la science dans le but de réaliser un compromis de conciliation entre ces époux récalcitrants. De cette manière, la vie serait prospère, se fondant à la fois sur l’éducation et la religion. M. Gromyko accepta volontiers cette proposition et promit de contribuer à la mettre sur pied. C’est pourquoi, je fais appel à vous tous afin que ce projet puisse se réaliser.

En dépit des trois obstacles majeurs que je viens de mentionner, la route vers le dialogue et l’entraide est mieux pavée maintenant que dans le passé. Les chances de succès sont réunies pour autant que des hommes sans défaut, sincères et sages, fassent le travail.

Sa Sainteté, le Pape Jean Paul II, me dit au cours d’un entretien qu’il lisait le Coran tous les jours. Ma réponse fut que : « Je suis, de mon côté, bien versé dans la lecture de la Bible ». C’est cet esprit franc et ouvert qui peut apporter la fraternité humaine et éliminer la malice et la discorde de sorte que les croyants en un Seul Dieu puissent coexister dans l’affection et l’harmonie. Le Coran le mentionne depuis longtemps : « Adhérez chacun et tous à la foi de Dieu et ne laissez rien vous séparer. Souvenez-vous des faveurs dont Il vous a comblés : comment Il a uni vos coeurs quand vous étiez ennemis de sorte que par Sa grâce vous êtes maintenant frères. »

T.C., Sourate 3, (La Famille Imran), Verset 103.

Que la paix soit sur vous tous.

Cheikh Ahmed Kuftaro

Publicité
Publicité
Publicité

Laisser un commentaire

Chargement…

0

Futurs du Monde Islamique : nécessités, réalités et horizons (partie 1/2)

Droit de réponse au pamphlet de Monsieur Hilout