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La Françalgérie survivra-t-elle au « printemps algérien » ?

Pour le huitième vendredi consécutif, les Algériens sont descendus dans la rue pour exiger le départ des symboles du régime qui s’accrochent encore au pouvoir malgré et contre la volonté populaire. Les Algériens exigent le départ des « quatre B » (Bensalah, le nouveau président de l’Etat par intérim, Bélaiz, le président du Conseil constitutionnel, Bedoui, le nouveau premier ministre et Bouchareb, le patron contesté du FLN) mais au-delà de ces personnalités, c’est tout un système corrompu qui est désormais contesté par le mouvement populaire. Un système qui semble reprendre des forces après un premier moment d’incertitude et d’hésitation au lendemain de la démission du président Bouteflika.
Des signes qui ne trompent pas commencent à faire craindre aux Algériens une contre-révolution. Des personnalités impopulaires comme l’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia, le secrétaire général de l’UGTA Sidi Saïd, l’ancien secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes et le dirigeant du parti TAJ, Amar Ghoul, tous connus pour leurs liens avérés avec l’ « Etat profond » et l’appareil de l’ex-DRS dissous, ont effectué un retour inquiétant sur la scène politique et médiatique ces derniers jours. Les hommes de l’ex-président Bouteflika sont toujours en fonction à la présidence, du secrétaire général, Habba El Okbi au directeur du protocole, Mokhtar Reguig, en passant par celui qui écrivait ses discours, Zerhouni Benamar.
Mais le plus inquiétant est sans doute la dernière sortie médiatique du chef de l’armée algérienne, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, qui a dénoncé les tentatives étrangères de déstabilisation et a mis en garde contre les revendications qui pourraient paralyser le fonctionnement de l’Etat algérien. Cette déclaration qui peut interprétée diversement n’a pas manqué de susciter des interrogations et des inquiétudes.
L’armée qui s’est montrée jusqu’ici compréhensive à l’égard du mouvement populaire et qui a pesé de tout son poids en vue de faire appliquer l’article 102 de la Constitution pour pousser à la sortie le président Bouteflika et ses frères va-t-elle lâcher le mouvement populaire ?
Si les prochains jours nous diront plus sur le positionnement que prendra le commandement de l’armée algérienne par rapport aux nouvelles revendications du mouvement populaire, une chose est sûre : la révolution populaire n’aura pas seulement à affronter les risques d’une contre-révolution intérieure aux ramifications nombreuses et vicieuses. Elle risque aussi de faire face aux manœuvres des cercles néocolonialistes français qui n’ont pas cessé depuis le début de cette révolution d’interférer dans les affaires algériennes en vue de peser sur une transition jugée désormais inéluctable.
Il est normal qu’une révolution populaire de cette ampleur n’allait pas laisser indifférente la France qui a d’énormes intérêts économiques et stratégiques à défendre en Algérie.  Officiellement, le positionnement de la diplomatie française face à la crise ouverte par la contestation populaire du régime de Bouteflika était déterminée par la prise en compte de trois dossiers majeurs : l’impact d’une déstabilisation grave de l’Algérie sur les mouvements migratoires en provenance d’Algérie qui pourraient devenir ingérables, l’impact de la crise sur l’approvisionnement énergétique de la France même si pour ce dernier point la dépendance française à l’égard du gaz algérien ne dépasse pas les 10%.
Enfin, l’impact d’un changement de régime sur la sécurité régionale notamment en Libye et dans la sous-région sahélo-saharienne plus généralement. En effet, les frictions existantes entre les deux pays, dans le cadre de la gestion de ce dossier sensible, n’ont pas empêché le président Bouteflika de faire des concessions à la France lors de l’opération Serval en 2013 (ouverture de l’espace aérien algérien aux avions français, fermeture de la frontière avec le Mali), malgré les réticences de l’armée algérienne dont les positions indépendantistes et souverainistes dérangent au plus haut point Paris.
C’est ce qui explique que le gouvernement français ait cherché depuis le début de la révolution populaire algérienne à écarter l’armée algérienne du processus de transition. Dès le début du mois de mars, les services français ont lancé une opération com contre l’armée algérienne, à travers les médias qu’ils influencent et les réseaux sociaux, en collaboration avec les services marocains. Bien entendu, l’argumentaire de cette opération com n’a pas besoin d’être réinventé : il s’agit du discours démocratoïde habituel servi par les médias main stream, quand il s’agit de discréditer les forces hostiles au nouvel ordre mondial et à ses succédanés régionaux.
Mais le positionnement de la France face à la révolution en cours en Algérie ne s’explique pas seulement par la gestion des trois dossiers rappelés ci-dessus. Les relations franco-algériennes, qui relèvent avant tout de la logique qui préside aux rapports centre-périphérie, par définition inégaux, sont largement influencées par l’histoire particulière de la décolonisation de l’Algérie.
Une décolonisation inachevée dans la mesure où, même si elle n’a pas réussi à faire respecter à la lettre toutes les clauses des Accords d’Evian, la France a pu néanmoins laisser derrière elle des élites formées à la hâte dans le cadre du Plan de Constantine (1958), qui ont pris le contrôle de l’Administration de l’Etat algérien naissant et ont influencé par la suite le processus de reproduction sociale des élites dirigeantes. Ce phénomène social complexe ne saurait être réduit schématiquement au clivage francophones/arabophones, comme l’illustre le fait que le système a réussi à incorporer aisément un segment important des élites arabophones, à travers l’arabisation du système judiciaire.
Il n’en demeure pas moins que le noyau dur du système continue d’être sous influence d’une élite, politique, économique, médiatique et culturelle, liée organiquement aux intérêts français en Algérie, à travers la mise en place d’un réseau solide d’interdépendances à tous les niveaux. C’est ce réseau qu’il a été convenu d’appeler « Françalgérie », même si parfois cette notion a été limitée au volet relatif à la coopération sécuritaire entre les deux services de renseignements, dans leur guerre commune contre la menace terroriste islamiste durant les années 1990.
C’est cette « Françalgérie » qui a eu peur dès le début de la révolution populaire en Algérie dans la mesure où, en mettant en cause radicalement le système, cette dernière allait inévitablement affronter la logique néocoloniale qui continue à présider aux rapports franco-algériens. C’est ce qui explique que le mouvement populaire contre le régime autoritaire et corrompu de Bouteflika ait pris une coloration nationaliste avec, notamment, la forte présence du drapeau national et le retentissement des chants patriotiques lors des manifestations avec des slogans clairement antifrançais, ce qui a poussé les dirigeants français à se faire plus discrets.
Mieux, le mouvement populaire a étonné plus d’un observateur quand il a sorti dans plusieurs wilayas le drapeau palestinien aux côtés du drapeau algérien. C’est un clin d’oeil politique et diplomatique qui en dit long sur la conscience aiguë qu’ont les jeunes générations algériennes du lien existant entre le système corrompu et ses amis de l’extérieur, qui se recrutent généralement dans une mouvance connue pour ses sympathies pro-israéliennes.
En apparence, la France manœuvre aujourd’hui contre l’armée algérienne accusée de vouloir prendre le pouvoir. Mais dans la réalité, les dirigeants français cherchent à sauver ce qui reste de la « Françalgérie ». En effet, les dirigeants français et leurs services de renseignement savent pertinemment que l’armée algérienne ne voudra pas de ce pouvoir si encombrant, même si on le lui offrait sur un plateau d’argent. Bien-sûr, les généraux algériens ne sont pas des enfants de chœur. Ils ont des intérêts à défendre, à commencer par leur droit de regard exclusif sur les questions militaires et les dossiers diplomatiques qui touchent directement la sécurité régionale. Ils essaieront sans doute, dans la transition actuelle, d’obtenir des garanties des futurs dirigeants pour que la gestion des questions de défense et de sécurité soit partagée avec l’état-major de l’armée, un peu à la manière de ce qui s’est passé dans le cadre du modèle Turc.
Au demeurant, la culture politique farouchement souverainiste de l’état-major de l’armée, héritée de son histoire, ne pose pas de problème à l’opinion publique algérienne majoritairement acquise à cette ligne diplomatique. En revanche, elle contrarie énormément les velléités interventionnistes de la France dans la région. On comprend mieux, dans ce contexte, pourquoi Alain Juppé a conseillé au président Macron de soutenir jusqu’au bout le président Bouteflika contre le chef de l’armée algérienne, Ahmed Gaïd Salah.
Le peuple algérien s’est insurgé pour arracher sa liberté confisquée par un pouvoir de type mafieux, dont les liens avec la France étaient un secret de polichinelle, un pouvoir qui n’a pas hésité, quand il s’est senti en danger, à faire appel au secours des puissances étrangères.  Le peuple algérien n’est pas dupe. Il ne se trompera ni d’enjeu ni d’adversaire.
Le peuple sait que le président Bouteflika est parti, mais que les clans mafieux qui ont pris en otage l’Etat algérien sont toujours là et continuent de résister, non seulement en s’accrochant à leurs postes, mais en cherchant également à instrumentaliser une partie de l’opposition dite « démocratique », celle-là même qui a réclamé l’intervention de l’armée en janvier 1992 pour arrêter le processus électoral et qui fait semblant aujourd’hui de se mobiliser contre le danger supposé d’une « dictature militaire », dans le cadre d’une opération de diversion politique qui ne trompera pas le peuple algérien.
L’armée algérienne se trouve aujourd’hui devant un dilemme. Soit elle continue de rester rigidement accrochée à la lettre de la Constitution, au risque d’apparaître complice des manœuvres de l’ancien régime qui cherche à se succéder à lui-même et de perdre ainsi son crédit auprès de l’opinion populaire, soit elle s’aligne sur la volonté populaire et met tout son poids pour que le dernier mot revienne enfin au peuple souverain, dans des modalités et des formes qui réunissent le plus large consensus populaire.
 
 

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25 commentaires

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  1. @lamine. Le colonialisme, c’est fini. Penser que la situation algérienne aujourd’hui s’y réduirait c’est denier finalement au peuple algérien sa capacité à s’autodeterminer. C’est cela qui relèverait véritablement d’une pensée coloniale. La jeunesse algérienne montre qu’un peuple sait se soulever contre un gouvernement qui a enfoncé son pays dans le tiers mondisme. Qu’attendent d’ailleurs ceux qui se réclament algériens en France pour aller les soutenir et contribuer à développer leur pays ? Que d’autres aient versé du sang et des larmes pour moderniser l’Algérie quand eux s’exaltent dans un patriotisme d’opérette sur une terrre qui a accueilli leurs parents et qu’ils méprisent. D’autres peuples ont subi bien pire dans l’histoire. Il n’y a qu’à penser au Japon dévasté par le feu nucléaire à 2 reprises. Ou encore au peuple juif et à la Shoah. Quant à la Turquie, c’est le peuple français qui n’en veut pas. Qu’avons nous à voir avec la Turquie d’Erdogan ?

  2. @ plippe
    Merci pour votre généreuse leçon d’histoire sur mon pays l’Algérie. Merci , professeur !
    Massinissa , Jugurtha étaient Suédois ? Marsiens ?
    Je sais que c’est depuis que Christophe Colomb a posé ses ” nobles” yeux sur l’amérique que cette dernière grâce au “miracle” de l’intrus que l’amérique : Le nouveau monde existe.
    Les amérindiens c’est une “vieille” légende.
    Si vous voulez dire , sous entendre que le fait d’avoir été colonisée font de l’ Algérie comme l’a dit l’autre
    ” un pays qui n’est pas rentrée dans l’histoire”.L’histoire de l’Algérie et des Algériens en tant que peuple et nation est là pour vous prouver leur existante durable et indéboulonnable.

    • @Taous. Moi j’espère bien que l’Algérie va sortir du tiers-mondisme dans lequel ses dirigeants incapables l’ont jetée. Vous dites l’Algérie votre pays. J’espère donc que vous nous parlez de là-bas et que vous manifestez aux côtés de la jeunesse algérienne. Comment ça se passe ?
      Par contre si vous nous parlez de la France bien au chaud avec éventuellement la nationalité française, eh bien ce n’est que du discours qui ne vaut pas grand chose et du patriotisme opportuniste dont je ne me vanterai pas. Moi j’admire la jeunesse algérienne qui a souffert et qui se bat en Algérie pour son avenir. Les autres en France qui sortent le drapeau algérien surtout le soir des matchs de foot ne sont que des grandes gueules au mieux, des couards au pire.

    • Vous n’avez aucune notion de la relativité des choses humaines, vous imaginez que ce qui est a toujours été !
      La France n’est plus le royaume de France que depuis 1789. Ces deux notions ne sont pas identiques.
      Nice était française à partir de 1860 et l’est toujours, Alger était donc français avant et ne l’est plus … mais beaucoup d’algériens veulent des visas … comprenne qui pourra aux humains

  3. @ repondan
    Je suis musulmane , soumise à dieu et uniquement à dieu .
    Je refuse un islam instrumentalisé comme je refuse que ma langue kabyle soit utilisée contre moi et mon peuple par des personnes “maquées” avec le diable.
    Le peuple Algérien est musulman il n’a jamais colonisé , volé , bombardé d’autres peuples.
    Il n’a pas besoin de label de quiconque ni pour sa berbérité ni pour son islamité ni pour son arabité.
    La terre appartient à tout le monde ….il faut le dire à ceux qui chassent les peuples de chez eux.
    En tant qu’Algérienne, je n’ai pas le sang des peuples dans les mains.
    Je suis pour “AIMER VOUS LES UNS LES AUTRES ET PAS LES UNS SUR LES AUTRES.PAS DE DOMINATION PAS D EXPLOITATION NI DE SPOLIATION.JUSTICE JUSTICE JUSTICE POUR TOUTES ET TOUS ICI ET AILLEURS

    • L’Algérie existe depuis peu … 1962, c’est un peu court pour faire des comparaisons.
      Mais en ce qui concerne l’histoire des divers États qui ont existé au Maghreb avant 1830 … c’est une autre histoire … Al Andalus, la piraterie, les enlèvements, l’esclavage etc.
      Les habitants du Maghreb étant des humains ils en ont toutes les qualités mais aussi les défauts !

      • Al Andalus a quand même libéré les espagnols des wisigoths tortionnaires et pilleurs. Après Al Andalus, l’horreur a de nouveau régné un temps (nettoyage ethnique et oppression) puis s’est exportée (colonisation). On parle de colonisation à cause du racisme et de la ségrégation. Al andalus n’a jamais été raciste. Les esclaves avaient des droits sans nul équivalent ailleurs et ne concernaient pas une race spécifiquement. Les peuples d’Europe ont toujours été écrasés et malheureux. C’est très récent que leur élite les prend en considération. Pour combien de temps encore? Je ne sais pas.

        • 1-“Al Andalus : la notion de nettoyage ethnique est dans ce cas précis un peu exagéré ! la plupart des habitants sont passés de la religion musulmane à la chrétienne, ce sont les riches familles qui ont émigré vers le Maghreb, les gens ordinaires l’écrasante majorité a changé de religion, les “conversos” ! Idem qq siècles plus tôt les gaulois sont devenus chrétiens quand la Rome de Constantin et Cie en a décidé ainsi par le glaive de la répression.
          2-Je parlais de la traite négrière “musulmane” tournée vers l’Afrique qui a malheureusement été copiée voire industrialisée par la traite “chrétienne” avec sans doute dans les deux cas la complicité de certains royaumes africains jouant le rôle de fournisseurs.
          3-“Les peuples d’Europe ont toujours été écrasés et malheureux”.
          Je suis d’accord à 100% sur ce point avec vous … dans le jargon gauchissant cela s’appelle la “colonisation interne”, mes ancêtres proches qui vivaient parqués dans les corons et qui mourraient à 35/40 ans de silicose n’étaient pas mieux considérés que les maghrébins de la même époque. Les mineurs en grève après la catastrophe de Courrière en 1906 ont été réprimés par les hussards sabre au clair!

  4. Le peuple Algérien c’est battu pour son indépendance.
    Militairement la France est sortie mais politiquement l’Algérie reste une colonie française.
    Le peuple demande simplement son indépendance comme les Palestiniens.

  5. Bouteflika a été mis au pouvoir par la France ? C’est nouveau ça ? Bouteflika était bien un ancien du fln ?Donc vous vous êtes auto-niqués… Il y a bien des élections en algérie ? Vous aviez voté pour lui ? Oui non ? Alors qu’est ce que la France à avoir là dedans ? On a un peu de mal à comprendre votre logique… Enfin si, pour de vrai, on a compris. Mais ça ne vous grandit pas…

  6. Algérienne de Kabylie , je dois dire mon émotion , le battement de mon cœur à une vitesse folle à la vue des drapeaux et des chants patriotiques Algériens. Ces chants clament l’amour de notre peuple , à notre beau et grand pays ne sont contre aucun peuple non belliqueux à notre égard. Les Algériens ont construit leur drapeau “identité” avec leur chair et leur sang , CE DRAPEAU ET LEUR PEAU qu’ils défendront pour vivre dignement sur leur terre. Alors peut leur importe le nom , la raison de ceux , celles qui se mettront sur leur chemin pour les empêcher de vivre dignement sur leur terre arrosée de sang de leurs dignes enfants: frères , sœurs , pères , mères ils le DÉGAGERONT. Nous n’avons de frères que ceux qui pleurent notre douleur avec nous et ceux qui fêtent notre joie avec nous .NI BERBÉRITÉ , NI ISLAMITÉ NI ARABITÉ NE PEUT ETRE UTILISÉE POUR NOUS ANESTHÉSIER.

  7. Le seul truc qui marche en Algérie c’est “c’est la faute des Français”, à chaque fois , à chaque élection, ils ressortent le slogan magique et tout le monde suit.
    Ca fait bientot 60 ans que l’Algérie est independante, il est temps de chercher les vrais responsables.
    Les Français s’en foutent de l’Algérie et subissent les Algériens chez eux.

  8. Permettez moi de penser que la France, dans sa rapports avec l’Algérie, est soumise au phénomène palo altien de la double-contrainte (double-bind) quelle que soit la réaction de son jeune président. Ne pas avoir prévu le pussant mouvementlibérateur de la jeunesse, reconnu pourtant tardivement par le général major, en invitant à une transition rapide c’est lui reconnaître un soutien à l’ancien régime, et si le président français s’était abstenu de parler de transition rapide on aurait interprété cela comme un soutien à l’ancien régime en acceptant implicitement le calendreir de l’ancien régime dont l’intention de prolonger le 4ème mandat. En d’autres termes l’article ne fait que des conjectures dans les paragraphes abordant la FrançAlgérie.. Ne faut-il pas arrêter une fois pour toutes de charger la France de tous les problèmes que connaît l’Algérie depuis le 5 juillet 1962 ? Je sais que ce n’est pas facile car une partie de la population peu informée des réalité, mais soumise à des discours d’une autre époque que partagent les marxistes et les islamiste , adhère à ces dénonciations répétées de l’ancienne puissance coloniale et qui,pour faire bon poids, est associée au Maroc. Il est temps que l’intelligentsia algérienne s’investisse sérieusement dans l’analyse des causes des problèmes internes en abandonnant le recours au phénomène du bouc-émissaire.

    • A partir de 1962 nombre des futurs cadres militaires et autres ont été formés dans les académies de l’ex-URSS. J’ai vécu cette période en Algérie. J’ai été gentiment invité à plusieurs reprises quand une ou l’autre famille fêtait le retour de l’un des siens après une formation technique en URSS de longue durée.
      Tout mettre sur le dos de l’ex colonisateur me semble abusif.
      Il est d’ailleurs normal que l’Algérie de l’époque ait voulu desserrer ses liens avec la France mais en contre partie d’autres pays que la France ont joué à leur tour leur partition parfois intéressée.
      Par ailleurs en général trouver un ennemi extérieur a toujours été un invariant dans le maniement des foules. Cela permet de ne pas pratiquer l’auto-critique.
      Les pays de l’Est européen colonisés par la Turquie n’ont cette habitude de mettre toutes leurs imperfections sur le dos de l’ex-colonisateur, comme le font certains algériens vis à vis de la France …. plus personne n’évoque d’ailleurs tous ceux qui étaient, en France, contre la sale guerre coloniale de 54 à 62 !

    • Je crois que l’analyse ne prend aucun bouc-émissaire mais justement cible ce qu’il faut améliorer en interne et c’est à partir de l’analyse interne qu’on tire deux trois ficelles qui sont toujours les mêmes. Il ne sert à rien de le nier. C’est un secret de polichinelle.

    • En 2005 c’est l’algérie qui a fait voter la loi sur la positivité du colonialisme?! Si il n y avait pas aux commandes hizb frança on aurait du faire adopter par le faux parlement algérien une loi assimilant les exactions ,le génocide du peuple algérien comme étant des crimes contre l’humanité et on aurait du rappeler et insister auprès de l’élite du peuple français pour reconnaître le génocide du peuple algérien; comme ils sont entrain de persécuter le peuple turc,ils lui dénient même l’appartenance à l’Europe parce que l’élite du peuple turc ne veut pas reconnaître le “génocide” du peuple arménien.L’élite du peuple français a toujours été viscéralement raciste.Petit rappel historique:victor hugo ne claironnait -t- il pas au parlement “la mission “”civilisatrice”” de la france” en algérie;lui le laïc,l’homme de gauche ne savait- t- il pas que derrière le sabre il y avait le goupillon?(des mosquées ont été transformées en écuries)Les peuples “”barbares”” ne font pas partie de l’humanité?!Quia redoublé la férocité du colonialisme:la “gauche” quel anti impérialisme!quel anticolonialisme!quelle égalité des peuples civilisés ou pas en droit et le plus fondamental,celui de disposer de leur destin!Qui a assassiné Yveton: mitterrand le socialiste et surtout le p.”c”.f en votant les pouvoirs spéciaux en 1957;Yveton le militant communiste sincère du p.f.c.qui a décolonisé?: la Droite du grand général Degaulle Je parle de la majorité de l’élite française;heureusement il y avait une faible minorité de cette élite les Yveton,Maillot qui se sont sacrifiés pour leurs nobles principes et pour leur patrie,oui leur patrie; le peuple algérien leur est éternellement reconnaissant ils font partie intégrante de nos Chouhadas;je n’oublie pas Audin et le réseau Jansson;ces nobles parmi les nobles ont sauvé l’honneur du peuple français;malheureusement,cette Élite n’est pas aux commandes de la France. je termine par ce qu a dit Boumediene rahimahouALLAH:”le Peuple Algérien tourne la page du colonialisme,mais ne la déchire pas” L’élite du peuple français a la rancune tenace cela fait 2 siècles qu elle nous poursuit de sa haine!

  9. Cette analyse rejoint la mienne et c’est exactement ce qui me fait croire que l’Algérie est en bonne route pour une indépendance à 100%. Je suis vraiment content de lire cet article et de voir que l’éveil du peuple est clairvoyant. La transition va être une affaire d’équilibriste pour l’armée qui a intérêt (aucun doute à ça) à faire gagner le peuple.
    Que le peuple en soi conscient et qu’il reste mobilisé dans une logique de construction, d’unité dans la pluralité (tout en mettant en dehors du champ toutes les opinions qui divisent et qui truandent), d’apaisement, de justice tout en faisant constamment contre-poid tant que les choses n’évoluent pas en leur faveur et ne soient définitivement acquises. Le résultat d’une justice juste est facilement perceptible par chaque citoyen.

  10. Les algériens ont appris, grâce à ces manifestations, que la France ne paie ni le gaz ni le pétrole algérien et ce, jusqu’en 2015 et depuis 1962 !!
    J’espère que ça va être terminé tout ça !
    La France ne veut pas le bien ni pour l’Algérie ni pour les algériens.
    Donc, la France dégage toit et les trois B !

    • Faut pas croire au Père Noel! C’est ce type de Fake news qui continuent à intoxiquer le Peuple et les Abrutir .Cela veut dire que 1973 La Nationalisation des Hydrocarbures n’a pas eu lieu Alors pourquoi les Médias français parlaient de “Boycotter le Pétrole Rouge???”

    • Djamila, vous débloquez complètement ! La France paie ce qu’elle achète.
      Quant aux 3millions et plus d’Algériens installés volontairement en France, notre pays fait un gros effort pour les accueillir, en supportant la délinquance et le trafic de drogue.

  11. Il n’y a pas (encore) eu de révolution populaire en Algérie, seulement une révolte populaire, car une révolution c’est un changement de régime (et même pas seulement de constitution) et de classe dirigeante. Pour le moment, l’appareil du pouvoir, l’idéologie adoptée depuis 1988 (« consensus de Washington, marché, privé, mondialisation, etc…) et les classes possédant le contrôle de l’économie et de la vie sociale sont toujours les mêmes. Aucun programme ou auto-organisation populaire de type alternatif, cahiers de doléances, conseils des travailleurs dans les entreprises, assemblées populaires de base, questions de propriétés, etc, n’a vu un début de développement pour proposer un changement de régime, et donc une révolution. Ce ne sont que des manifestations. Pour le moment, on ne parle que de changer d’équipes pour diriger le même système économique et social, éventuellement avec une nouvelle constitution. Une révolution est politique, sociale, économique, idéologique, culturelle sinon c’est une révolte, une jacquerie, voire une rébellion, un soulèvement, une insurrection, mais dans le cadre d’un même système de rapports de production et de propriété. Même si l’on rendait plus transparent les élections et la sélection des dirigeants en instituant le partage entre les trois ou quatre (médias) pouvoirs, ce serait toujours le même système avec les mêmes possédants et donc les mêmes couches dirigeantes. D’où la crainte que la révolte devienne « révolution colorée » à l’américaine comme cela a été testé tout au long des regime change en Europe de l’Est et lors du printemps hiver arabe. Tout au plus on passera si tel est le cas d’une équipe de voleurs algériens à une équipe de voleurs occidentaux.

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