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La fin programmée de l’islam à papa

Cette réflexion fait suite à un article de Vincent Geisser publié sur le site Oumma.com mercredi 11 juin 2008. Le politologue réagissait alors, sur un mode ironique, aux résultats des élections du CFCM du dimanche 8juin.

Si l’on ne peut être que d’accord avec l’argumentaire feutré de Vincent Geisser suggérant la mainmise des pays d’origine – précisément du Maroc au vu des derniers résultats- sur l’islam de France, avec la complicité de l’Etat français, cet islam consulaire est moribond.

Certes, l’islam de France est toujours à l’heure actuelle l’objet de querelles et de lutte d’influence conflictuelle entre musulmans originaires de différents pays du Maghreb, notamment du Maroc et de l’Algérie très présents dans les conseils d’administration des mosquées et autres lieux de prière, c’est un fait incontestable.

Il n’est pas rare d’assister d’ailleurs à de vives tensions au sein des lieux de culte, dans les bureaux, aux abords ou en catimini, avec des invectives ou des propos qui fleurent « bon » le racisme intracommunautaire. Et oui, n’en déplaise à certains, le racisme n’a pas de visages et nul n’en est définitivement prémuni !

Les responsables communautaires sont souvent quarantenaires et/ou cinquantenaires et à majorité, soit marocaine, soit algérienne suivant les bureaux ; sauf à de très rares exceptions où la collaboration peut exister à dose très homéopathique. Il peut arriver en effet que siègent à la fois personnes d’origine algérienne et marocaine au sein d’un même bureau, mais ces cas de figure sont, il faut bien le reconnaître, rares et plutôt le théâtre de marginalisations et de stigmatisations suivant les dominantes nationales, régionales voire ethnique ; la minorité est ignorée et la parole pèse peu sur l’issue des délibérations.

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On serait tenté de désespérer au vu de la désunion chronique et maladive des musulmans de France, non pour des motifs nobles ; autrement dit, pour des raisons d’ordre intellectuel, théologique ou philosophique mais malheureusement pour des raisons trivialement nationalistes et égoïstes. Car il convient de le dire haut et fort, les consulats aussi bien algérien, marocain que tunisien aussi dans certains cas, s’immiscent ou tentent de s’immiscer, souvent avec succès, moyennant des aides pécuniaires, dans les affaires internes des musulmans français ou étrangers d’une vénalité quelquefois affligeante ; vassalisant ainsi les lieux de culte qu’ils placent de cette façon sous contrôle permanent.

Mais l’islam consulaire n’a pas d’avenir en France. Les nouvelles générations de citoyens musulmans (deuxième et troisième générations) nées et socialisées dans l’hexagone, exècrent l’islam des pays d’origine- à tort ou à raison- qu’elles vouent aux gémonies. Il ne leur sied pas de pratiquer l’islam de leurs parents qu’elles jugent traditionaliste et entaché de croyances populaires. Celles-ci pensent l’islam dans un sens universaliste, pour le meilleur (un islam réflexif, éthique, autonome et sûr de lui) et parfois aussi pour le pire (surenchère identitaire, sectarisme résultat d’une paupérisation sociale, économique et politique), épuré des superstitions et des querelles nationalistes.

Pour ces musulmans new age, parfaitement Français faut-il le souligner, la Oumma (au sens spirituel) doit être solidaire et se situer au-delà des conflits d’origine, des clivages ethnique et/ou national éminemment stériles en même temps que d’être sourds aux préceptes coraniques et prophétiques de loin supérieurs ; bref ceux-là sont largement pour la promotion d’un islam « inventif » sur le plan social, sociétal (fiqh al mu‘amalât) et définitivement détaché des clientélismes politiques et des influences partisanes d’ici et d’ailleurs.

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