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La Chine interdit les “robes voilées” dans la province opprimée du Xinjiang

La Chine, drapée dans son intolérance religieuse d’Etat, châtie bien les 9 millions de Ouïghours musulmans qu’elle adore détester, les restrictions religieuses frappant comme s’il en pleuvait la minorité turcophone de la province du Xinjiang, autonome depuis 1955, au nom d’une lutte contre l’extrémisme qui n’abuse personne, hormis ceux qui en usent et en abusent pour légitimer le règne de l’arbitraire.

Aucun grain de sable ne parvient à enrayer le rouleau compresseur de la répression institutionnalisée, pas même les rapports des groupes de défense des droits de l’Homme qui se suivent et se ressemblent effroyablement. Cette chasse aux sorcières menée sans relâche contre une communauté qui ne rentre pas dans le rang, selon le prisme chinois de l’assimilation, et son particularisme culturel très dérangeant, est à l’aune de son champ d’application : elle est sans limites et va crescendo depuis ces cinq dernières années, rendant cauchemardesque une vie quotidienne rythmée par l’accomplissement du devoir religieux.

Ainsi, l’arsenal des mesures de rétorsion s’étend désormais à l'interdiction du port des « robes voilées » (faut-il comprendre par cela niqab ?), après avoir préalablement criminalisé l’un des cinq piliers de l’islam, le jeûne du Ramadan, et fait des fidèles en train de l’observer des hors-la-loi (nombre de Ouïghours récalcitrants ayant été jetés en prison sans autre forme de procès), après avoir épié  les mosquées et limité les prières dans ces enceintes inviolables, quand elles n’ont pas été purement et simplement proscrites manu militari, après avoir multiplié les campagnes d’épouvante contre le port du voile et interdit, en août dernier, l’accès aux bus à toutes les femmes voilées ainsi qu’aux barbus, sans oublier la récente interdiction de l’étude du Coran dans les écoles, les descentes de police dans des magasins vendant des hijabs, et le souvenir douloureux des victimes des émeutes sanglantes de 2009 qui endeuillèrent la capitale Urumqi.

Retranchées dans leur tour d’ivoire, les éminences grises du Politburo du Parti communiste chinois ont sorti du chapeau une loi anti-robes voilées qui, étonnamment, n’emploie pas le terme très usité et galvaudé de « burqa », ni de « niqab » de loin le plus approprié, que ne renierait pas la France, précurseur en la matière.

Urumqi, la cité phare du Xinjiang placée sous très haute surveillance, à l'instar des quelques 40 000 caméras de vidéosurveillance (rien de moins !) qui quadrillent son espace public, a donné jeudi le coup d’envoi de la criminalisation des femmes Ouïghours recouvertes de la tête aux pieds, se faisant fort d’appliquer à la lettre cette énième loi liberticide qui a été adoptée à l’unanimité par le comité permanent du Parlement local. Un Parlement aux ordres de Pékin, dont les élus avancent masqués derrière le paravent de l’éradication de l’islamisme, pour piétiner en toute légalité les traditions culturelles et cultuelles d'une communauté éternellement dans la ligne de mire du pouvoir.

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Elle a franchi un nouveau palier en se faisant toujours plus inflexible et brutale, la discrimination banalisée de la population Ouïghour basée sur l’appartenance religieuse, la croyance, et la pratique de la foi se révèle d’une redoutable perversité, tablant sur des soulèvements populaires pour justifier la diabolisation de la minorité la plus opprimée de Chine, et faire passer comme une lettre à la poste une nouvelle répression massive qui ne fera pas de quartier.

Seulement voilà, les Ouïghours, qui plient, contraints et forcés, mais sans jamais rompre, se défendant d'être des "terroristes ou autres djihadistes" ont décidé pour l’heure de contrarier les plans funestes de la toute-puissante Chine, choisissant la plus désarmante des armes pour résister aux persécutions avec l'infinie dignité qui les caractérise : une foi dans le Très Haut à toute épreuve.

Par la rédaction.

 

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