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La campagne contre l’islamophobie du CCIF ne s’affichera pas dans le métro

Elle ne tiendra pas le haut de l’affiche, et n’habillera même pas les murs sans âme du métro parisien, la noble cause défendue par le Collectif de l’islamophobie en France (CCIF) a été rejetée par la RATP, qui a refusé que la luminosité citoyenne de sa grande campagne contre la noirceur du racisme s'offre à tous les regards.

Le message fort « Nous sommes aussi la Nation » mis en exergue sur une déclinaison de trois affiches, dont celle, particulièrement évocatrice, du Serment du Jeu de Paume de David revu et corrigé, ne s’élèvera pas au-dessus d’une prolifération d’annonces, rivalisant de slogans bassement racoleurs, ainsi en a décidé la régie publicitaire Métrobus.

Briser les préjugés anti-musulmans constituerait-il à ce  point un électrochoc visuel insoutenable ? Le veto de Gérard Unger, PDG de Métrobus, est tombé comme un couperet, au nom d’une laïcité intolérante qui sévit partout, à la surface comme dans les souterrains de Paris, et derrière laquelle il est aisé de se retrancher pour empêcher qu’une campagne d’utilité publique valorise sa citoyenneté. Et pourtant, la loyauté des musulmans envers la nation est constamment sujette à caution…

«L’identité de l’annonceur et l’examen de ces 3 visuels nous ont conduit à considérer qu’ils revêtaient un caractère politique et confessionnel, contraire aux dispositions du contrat par lequel la RATP nous a confié l’exploitation publicitaire de ses espaces », a écrit Gérard Unger.

Et de préciser : « le caractère confessionnel » des affiches du CCIF « ne peut être contesté », puisque « les trois visuels utilisent des signes religieux tels que le voile », et, pour l’un d’entre eux, « également les péotes, la soutane, et la croix chrétienne ».

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Le phrase clé de la campagne du CCIF n’est pas épargnée non plus : «De même, et de surcroît dans le contexte actuel que nous sommes tenus de prendre en considération, le slogan “Nous sommes la Nation“ et l’utilisation d’un emblème de la nation française qu’est le drapeau français relèvent du politique et d’une revendication politique ».

Sa conclusion enfonce le clou : «Nous avons ainsi estimé que la conjugaison des signes religieux et politiques relatifs à la nation, accentués par un slogan de nature politique « Nous sommes la nation », contrevenait non seulement aux dispositions de nos conditions générales de vente reprenant l’interdiction de publicité à caractère politique et confessionnel mais en  particulier au principe de neutralité du service public, lequel s’impose à Métrobus dans la mesure où ses supports publicitaires sont présents sur le domaine public de l’État affecté au service public des transports».

Et d'ajouter en discréditant le CCIF : «Au demeurant, vous écrivez vous-même que votre association a pour mission de lutter contre le racisme anti-musulman et que vous entreprenez une campagne anti-discriminations religieuses, cause nationale. Ce faisant, vous confirmez vous-même le caractère à la fois religieux et politique de votre campagne. »

Le message de la RATP est d’une clarté confondante : quoi que fassent les musulmans de France pour faire valoir leur pleine et entière citoyenneté et tenter de faire évoluer les mentalités, leur action est systématiquement marquée au fer rouge du prosélytisme religieux, et si elle ose en plus brandir l’étendard tricolore, elle devient une tache sur le drapeau.

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