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Karim Achoui : « Le procès Ferrara est devenu le mien »

Soupçonné de complicité dans la spectaculaire évasion d’Antonio Ferrara de la prison de Fresnes, l’avocat pénaliste Karim Achoui encourt une peine de 7 ans de prison ferme. À quelques jours du verdict (attendu le 12 ou le 13 décembre) d’un procès controversé, nous publions ici un entretien accordé à Oumma.com, dans lequel il évoque son accusation mais aussi la tentative d’assassinat dont il a été victime le 22 juin 2007. Une affaire complexe pour laquelle aucun coupable n’a pour l’instant été condamné par la justice.

De quoi vous accuse-t-on exactement dans l’affaire Ferrara ?

Vous connaissez la théorie « à l’insu de son plein gré » chère à Richard Virenque ? Selon cette théorie, j’ai un collaborateur qui est allé, à l’insu de son plein gré donc, donner un top départ à Ferrara afin qu’il refuse une fouille et se retrouve en quartier d’isolement, d’où on l’a « arraché » deux jours plus tard. Lorsque mon collaborateur a été entendu, les enquêteurs ont conclu « qu’il serait allé passer un message lors d’une visite au parloir dont lui-même n’a pas pris conscience, mais dont Ferrara et Achoui avaient convenu avant ». Or, je n’ai pas vu Ferrara durant les six mois précédents son évasion. J’aurais donc agi par télépathie ! « Achoui est malin et lui faisait passer des messages » d’après les enquêteurs.

Comment ? « C’est la seule chose qui nous manque pour le coincer » répondent les mêmes. Voilà ce que c’est le dossier Ferrara : des gens qui veulent me coincer avec des hypothèses. Qui plus est, je ne suis pas accusé de complicité d’évasion, mais de complicité de tentative d’assassinat (1) sur les deux surveillants postés dans les miradors. La présidente m’a même demandé ma taille, en supposant que j’ai fait partie du commando qui a réalisé l’évasion !

De quelle manière la police a-t-elle enquêté sur vous ?

Les policiers de la BRB (Brigade de répression du banditisme) voulaient me mettre sur écoute mais le magistrat leur a signifié qu’il était très dur d’activer un tel procédé pour un avocat. Savez-vous comment ils ont contourné l’interdiction ? En mettant ma secrétaire sur écoute. Et voici leurs conclusions : « Constatons que les écoutes de la secrétaire laissent apparaître qu’elle est souvent en relation avec Maître Achoui, et que ce dernier parle d’un déménagement dans une péniche qu’il vient d’acheter à Neuilly-sur-Seine, qu’il parle beaucoup d’honoraires et d’argent, qu’il semble jouir d’un statut privilégié et qu’il parle mal à sa secrétaire. Mais nous ne l’avons pas écouté et n’avons pas le droit de nous servir des écoutes. » Mais ces conclusions ont malgré tout été dévoilées aux jurés, afin de les influencer de manière négative à mon encontre bien sûr ! Là encore, le procureur n’a pas réagi et la présidente de la cour d’assises n’a pas trouvé scandaleux qu’un avocat ait été mis sur écoute par ce moyen détourné.

Pourquoi voudrait-on s’acharner sur vous ?

Disons qu’il y a une convergence. Vous avez tout d’abord les malfaiteurs dans le box des accusés : ce sont les Corses, les Arabes, les Noirs, les Italiens, etc. Puis, les complices parmi les « civils » : Hocine Kroziz et Karim Achoui. Lui, de mèche avec le commando, est l’un des rare surveillant beur de la maison d’arrêt de Fresnes, gradé qui plus est. Et des avocats fils d’immigrés comme moi, il n’y en a pas beaucoup. En définitive, ça fait deux Maghrébins. Socialement, le casting est parfait. Coupable, pas coupable, elle est finie l’histoire ! Mon collaborateur, Maître Sebag, celui qui aurait donné le top à Ferrara à l’insu de son plein gré, devrait être mis plus en cause que moi, non ? Il est ressorti blanchi, tant mieux pour lui.

Mon ancienne collaboratrice, Maître Hurel, a rencontré plusieurs fois des membres de la famille Ferrara en pleine nuit dans des bars de banlieues et recevait des sommes en espèces de leur part alors qu’elle travaillait pour moi. Il existe des écoutes où elle parle d’une manière folle ! Mise en examen, elle insulte juge et procureur, et sort blanchie elle aussi. Si on se place dans la logique de l’accusation, ils devraient êtres inquiétés tous les deux. Pourtant, le seul qu’on veut mettre en prison, c’est moi. Un vrai procès aurait été de dire : « Contre Hurel, il y a des charges objectives qui sont importantes. Contre Sebag, il existe des présomptions. Si on les accuse, on peut considérer Achoui comme étant leur complice. Mais si on les met hors de cause, alors lui aussi. » Tous ces éléments, je n’ai pas pu réellement les faire valoir lors du procès car on ne m’a pas réellement interrogé. Les policiers ont monopolisé la parole.

Et apparemment, ils ont beaucoup parlé de vous…

Le procès Ferrara est devenu le mien. Matin midi et soir, on n’a parlé que de moi, alors que tous les mis en cause m’ont disculpé. L’élément majeur brandi à mon encontre est une écoute où des individus disent : « On a vu le baveux, il nous a dit que le 10 octobre, Ferrara était à Créteil et qu’il y avait 1000 fois moyens », sous-entendu « moyen de l’arracher ou de le faire évader ». Déjà, il s’agit de l’expression d’un remord ou d’un regret, et non d’une tentative d’infraction. Qui plus est, pourquoi devrait-il s’agir de moi ? Enfin, il y a aussi une cassette reprenant un morceau de conversation entre les membres du commando juste après l’évasion, l’un d’eux ayant composé un appel par erreur sur le téléphone de Ferrara oublié dans sa cellule. Dès 2003, bien avant le procès, Madame Dalloul Wehbi, l’expert judiciaire chargé d’authentifier le contenu, a déclaré entendre quelque chose comme « sui, chui » sur la bande, et non pas « Achoui », comme l’avance l’accusation.

Lorsque, au cours du procès, on demande à entendre cet expert, on découvre que celle-ci fait l’objet d’un arrêt de travail allant du 1er décembre 2007 au 30 novembre 2008, autrement dit jusqu’à la fin du procès ! Un expert de ce niveau, arrêté pendant un an par un psychiatre ! Une personne travaillant dans un laboratoire qui, rappelons-le, dépend du ministère de l’intérieur… Nous avons demandé à ce qu’elle soit entendue malgré tout, soit à l’audience, soit par un expert désigné pour se rendre à son chevet. Pendant le délai de réponse, la présidente a bien entendu nommé un autre expert en lieu et place du Dr Wehbi. Non, vraiment, ce procès s’est déroulé dans une atmosphère réellement préoccupante.

Cela a-t-il entamé votre vision de la justice ?

Je suis avocat et j’aime mon métier. Mais en voyant le comportement de certains avocats de la défense, quasi muets durant le procès, je ne peux plus considérer cette profession comme c’était le cas auparavant. Enfin, il y a eu l’attitude de la présidente. Au lieu d’être l’arbitre du débat, cette dernière a joué le rôle des avocats généraux et n’a pas raté une seule occasion de voler au secours des policiers en difficulté lors des contre-interrogatoires. Elle a procédé de manière ultra-autoritaire, sans respect des droits de la défense, avec la volonté ferme et résolue de condamner tous les accusés. Les règles de la procédure pénale ont été violées tous les jours.

Il s’est passé des choses hallucinantes, y compris hors du tribunal. Le médecin chargé de mon expertise psychiatrique a par exemple reçu l’appel d’une personne se faisant passer pour mon assistante qui disait « Maître Achoui ne se rendra pas à votre convocation car il n’en a pas envie. » Alors que j’étais devant lui ! On est dans le cas d’une manipulation du service public mais aussi de l’information. À côté du procès Ferrara, celui de l’Angolagate, qui a lieu en ce moment même, se déroule dans une ambiance très feutrée…

Les conditions de détention des prévenus, notamment en quartier d’isolement, ont-elle été évoquées ?

Ce procès aurait pu être l’occasion de parler des obligations de la France à l’égard de ses prisonniers, mais la présidente a coupé court à toute tentative allant dans ce sens. Certains détenus évoquent pourtant des conditions de détention dignes de Guantanamo. Ferrara, qui est à l’isolement total, n’a pas vu la lumière du jour depuis 2003. Les parloirs famille, pour lui, c’est hygiaphone. Il n’a pas touché un être humain depuis 5 ans. On le change de cellule trois fois par semaine. Il porte un bandeau sur les yeux et un casque sur les oreilles à chaque trajet prison-tribunal, pendant lequel un hélicoptère suit le convoi. 26 surveillants sont chargés de veiller sur lui. Ces conditions de détentions coûtent à l’Etat plus d’un million d’euros par an.

En dehors du procès Ferrara, où vous êtes sur le banc des accusés, vous avez une autre affaire en cours avec la justice : la tentative d’assassinat dont vous avez été victime le 22 juin 2007.

À la sortie de mon cabinet, un homme a tiré trois balles dans ma direction, deux m’ont touché. Au moment où il a voulu m’achever à bout portant, l’arme s’est enraillée. Les quatre balles restantes ont été éjectées sans être percutées, sinon je les prenais en pleine tête. Dès le 26 juin 2007, sur mon lit d’hôpital, je dis : « C’est un agent, une petite frappe ou un petit indicateur qui agit à la demande d’un service de police tel que la BRB ou une PJ parisienne. » Dix mois plus tard, la brigade criminelle procède à des arrestations. Parmi les hommes, je reconnais formellement Rudy Terranova comme étant l’homme qui m’a tiré dessus. La police l’a décrit comme un gros voyou, mais c’est faux. À son actif, il a une affaire de bagarre, de stups et de faux islamiste, sa spécialité étant d’infiltrer les milieux salafistes et de les balancer à DNAT (division nationale anti-terroriste). Voilà le profil du soi-disant très grand voyou qui a voulu m’assassiner.

10 mois avant qu’il ne tente de m’assassiner, cet homme a été officiellement recruté et placé sous l’autorité d’un commissaire divisionnaire de la Brec (Brigade régionale d’enquête et de coordination) de Versailles. Un mois après avoir été enrôlé, Terranova est impliqué dans une bagarre et écope de 6 mois de prison. Condamné par le tribunal de Bobigny, il ne purge pas sa peine à Villepinte comme prévu dans ce cas de figure mais dans une prison à 80 km de Paris, où se trouvent plusieurs pointures du grand banditisme : les Hornec, les Hakkar et certains amis de Ferrara. Un vivier extrêmement juteux pour la police. Là-bas, deux fois par mois, il reçoit la visite du commissaire de Versailles. Tout ce que je dis là est vérifié et acquis au débat, c’est en procédure. Au cours d’une permission de sortie, Terranova se met à tourner autour de mon cabinet et téléphone nuit et jour au commissaire. Il prévoit de m’assassiner le 21 juin mais annule l’opération car je me trouve en compagnie de Christophe Rocancourt et son garde du corps. Le lendemain, il passe à l’action.

Comment Terranova en arrive à tenter de vous assassiner ?

Le commissaire en question n’a pas dit pas à Terranova : « Vas assassiner Achoui ». Il lui demande tout d’abord d’aller infiltrer les voyous en banlieue puis directement dans le « vivier », autrement dit en prison. Durant sa détention, il en a profité pour tisser des liens de confiance avec ces voyous. Là, je pense qu’il a dû dire à l’un des membres de la famille Hakkar emprisonné : « C’est Achoui qui t’a balancé ». Un contrat a certainement été mis sur ma tête et Terranova a dit : « Je m’en occupe ». Ce que je veux savoir, c’est le degré d’implication du commissaire dans le message transmis à Hakkar qui entraîne la tentative d’assassinat.

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Cela fait beaucoup pour un simple indic, non ?

Terranova n’est pas le genre d’indic qui débarque au commissariat pour donner son tuyau contre un billet. Il est enregistré au fichier du SIAT (Service interministériel d’assistance technique) et répertorié comme agent infiltré sous l’autorité des ministères de la justice, de la défense et de l’intérieur. Il travaille sous la direction d’un officier traitant comme fonctionnaire assimilé et assiste à des réunions de travail. En six mois, il a passé 355 coups de fil au commissaire de Versailles.

Avez-vous été soutenu par vos confrères après cette tentative d’assassinat ?

À dix exceptions près sur quarante mille avocats, il y a eu une absence totale de soutien de leur part. Olivier Brams, un confrère dont le cabinet a explosé juste au-dessus de celui de Nicolas Sarkozy, s’est vu mettre à disposition deux collaborateurs et une secrétaire payés par l’Ordre des avocats. Moi, je n’ai même pas eu droit à un bouquet de fleurs. Pire, une semaine après avoir pris deux balles dans le corps, je reçois un rappel de cotisations de l’Ordre me disant qu’à défaut de paiement, je serai convoqué devant le Conseil. Apparemment il y a les bonnes et les mauvaises victimes.

Il existerait un fond de racisme que vous n’osez pas soulever ?

C’est très délicat de le dire soi-même. Il y a des associations pour faire ce genre de choses : SOS Racisme, la Licra, le Mrap. Quand deux Tunisiens se font tirer dessus en Corse et que le procureur de la république se demande si c’est un crime raciste, où sont-elles ? Sur le plan institutionnel et associatif, il n’y a eu absolument aucune réaction. Récemment, un père juif et son fils se sont fait agresser en banlieue, la Licra a tout de suite émis une protestation auprès du ministère de l’intérieur. Et il y a eu tout de suite un renforcement des services de police. Des tracts ont été distribués pour inviter à dénoncer tout acte antisémite. Pour mon affaire, ces associations se disent : « Si demain on apprend que des policiers ont fait tirer sur Achoui, on montera au créneau. » Mais, si dans cinq ou six ans, on établit que ce commissaire était derrière, je n’en ai rien à faire qu’elles viennent me soutenir ! Normalement, sans discussion préalable, le discours devrait être : « Si tu t’es fait défoncer la gueule parce que tu t’appelles Mouloud ou Mamadou, on est là. Si tu l’as cherché, on assumera notre erreur mais on est là quand même, en première intention. »

Au fond de moi, je sais que ces associations ne sont pas intervenues parce que c’est politique. Mon dossier a avancé parce que j’ai mis la pression à la brigade criminelle. J’étais sur leur dos tous les jours en disant : « C’est la police. » Leur motivation était de me prouver que j’avais tort. Et là où ils n’ont pas été corrects, c’est qu’ils ne m’ont pas dit spontanément que Terranova travaillait pour eux lorsqu’ils l’ont arrêté. Ils ont tenté de me faire croire que Terranova était un gangster de haut vol mais j’ai tout de suite su que c’était faux en entendant son identité car je connais les noms de tous les grands voyous. Après ça, la police a même tenté de me faire croire qu’il agissait pour le compte du GSPC, une organisation islamiste.

Ce n’est qu’après avoir fouillé moi-même dans le dossier que j’ai découvert la vérité. À partir de là, la messe est dite : on est dans un fond de racisme qui n’est pas évoqué, une société qui n’accepte pas que les enfants de la république issus de la diversité occupent des places fortes. On a beau nous parler de Rachida Dati, Fadela Amara et Rama Yade, elles n’ont pas de mandats de représentativité. Il suffit de regarder les bancs de l’Assemblée nationale pour se rendre compte de la situation.

Vous payez peut-être aussi votre image d’avocat du milieu ?

Mais ça veut dire quoi, être l’avocat du milieu ? Je suis avocat pénaliste, une spécialité représentative de 6% des avocats français. Nous serions donc 6% à mériter deux balles ? Les gens qui sont fichés au grand banditisme seraient donc indéfendables ? Ce n’est même pas un débat qui doit être abordé.

Le fait d’échapper à la mort a-t-il changé votre façon de voir la vie ?

Je crois qu’on change sa manière de vivre quand on échappe à quelque chose qui relève de la fatalité : tremblement de terre, attentat, accident de voiture… Moi, quand je me retrouve à l’hôpital le 22 juin, la menace est encore présente, elle est devant ! Ce n’est pas comme si j’avais survécu à un infarctus en disant : « Dieu merci, je suis encore là. Je vais vivre différemment, moins de boulot, moins de stress, etc. » Là, il y a un mec qui a tenté de vous assassiner et vous ne savez pas de qui il s’agit, ni pourquoi il a fait ça. Demain, cet assassin peut revenir ! Non, croyez-moi, vous ne vivez pas autrement après une tentative d’assassinat. Vous vivez juste comme un rat, caché.

Quand saurez-vous le mot de la fin de cette tentative d’assassinat ?

Terranova a lui-même demandé une confrontation avec le commissaire mais elle n’a pas encore eu lieu. Ça me paraît intéressant. Ce commissaire pourra expliquer pourquoi il a balancé son indic sur la base d’un renseignement anonyme alors qu’il travaillait avec lui depuis 10 mois. Un procès-verbal de renseignement anonyme, ça peut se fabriquer. Avec ça, on peut régler son compte à n’importe qui. C’est le cas dans le procès Ferrara. Lorsqu’on demande à la police « pourquoi vous intéresser à Achoui ? », elle répond : « On a un renseignement anonyme ». « Et c’est qui, ce renseignement ? » « on ne peut pas vous le dire puisque c’est anonyme ! » C’est aussi peu crédible que ces photos qui auraient été prises lors d’un baptême en 1999, où je me serais trouvé en compagnie de Marc Hornec et Nordine Mansouri, deux figures du grand banditisme. Ce que font les gens que je peux croiser ne me regarde pas. Qui plus est, ça n’a rien à voir avec l’affaire en cours, Ferrara s’est évadé en 2003 !

Vous arrivez à vous projeter après le procès Ferrara ?

Ma vie est à l’arrêt, comme c’était le cas après la tentative d’assassinat. Même si je me dis au fond de moi que le dossier est vide, devant cette volonté du pouvoir judiciaire de faire un exemple, c’est une autre histoire. Fresnes a été attaquée comme un fourgon blindé, une « tirelire » pour reprendre l’expression du milieu. Ils ont envie de sanctionner plus lourdement qu’un vol à main armée, où les peines vont généralement de 8 à 12 ans, 15 maximum. Là, il n’y a ni mort, ni blessé. Or, on est devant la cour d’assises et certains prévenus encourent 18 ans de prison. Il y a quelque chose qui ne va pas. Si je ressors de cette affaire acquitté et blanchi, je l’enseignerai à la faculté.

Note :

(1) Cette charge, passible de la perpétuité, ainsi que celle de crime en bande organisée, passible de 20 ans de prison, ont été abandonnées par le procureur au cours du procès. En définitive, Karim Achoui est accusé d’association de malfaiteurs.

Propos recueillis par Arezki Hamouche, Abdelkrim Branine et Sabri Haddad

*L’avocat à abattre, Editions du cherche midi

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