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Jihad Rock & Roll

Porteuse d’espoir, la récente autobiographie de la rock star pakistanaise Salman Ahmad, Rock & Roll Jihad : A Muslim Rock Star’s Revolution (Jihad Rock & Roll : la révolution d’une rock star musulmane), est imprégnée de l’enthousiasme de la spiritualité et de la profonde foi en dieu de l’auteur. « Nous ne pouvons que nous réveiller chaque matin pour sortir labourer les champs, armés de notre connaissance de Dieu et d’une conscience claire du but de notre propre existence », écrit-il.

Avec des fans comme Bono, le chanteur du groupe pop U2, et Al Gore, l’ancien vice-président des Etats-Unis, Salman Ahmad fait partie des premières rock stars à se servir de la musique pour construire des passerelles entre les voisins ennemis que sont l’Inde et le Pakistan et entre le monde occidental et le monde musulman, révélant au public occidental une autre facette de l’islam à travers la musique.

Jihad Rock & Roll, retrace le parcours de Salman Ahmad, des premières étincelles de sa passion pour le rock à son apogée en tant que fondateur de Junoon, le groupe le plus célèbre d’Asie du Sud, et dont la mission est de promouvoir la paix dans le monde. Dans le titre de son autobiographie figure, à juste titre, le mot jihad qui, dans l’islam, se réfère davantage à la lutte pour son amélioration personnelle mais qui, en Occident, est ordinairement associé à la violence. Le jihad personnel de Salman Ahmad est de réduire les abîmes globaux et de jouer sa musique en toute liberté.

Salman Ahmad rend habilement compte des difficultés d’être un enfant immigré aux Etats-Unis et de son parcours de musicien dédié à la compréhension interreligieuse et à la paix, dans le contexte qui accable le Pakistan : « la corruption, la pauvreté extrême, la détresse extrême et l’injustice extrême. »

Le travail de son père les a conduit, lui et sa famille, à quitter Lahore pour New York, où Salman Ahmad a passé ses années de collège et de lycée. A ce stade, la vie consistait à s’intégrer, à apprendre à jouer de la guitare, à chercher l’inspiration auprès des groupes de Led Zeppelin et des Beatles et à rêver de devenir une rock star.

Son père étant une nouvelle fois muté, la famille retourne au Pakistan où Salman Ahmad cède à la pression parentale et consent à suivre des études de médecine. Tout en étudiant pour devenir médecin, Salman Ahmad n’a jamais laissé son véritable rêve s’éteindre : proposer son style de musique rock à un nouveau public en Asie du Sud et au-delà. La lecture de cette autobiographie est indispensable – surtout pour les jeunes adultes pris entre deux mondes, que ce soit entre deux cultures ou entre leurs rêves personnels et les attentes de leurs parents.

Même si Salman Ahmad est sorti diplômé de l’école de médecine, il n’a jamais exercé. Il a lancé un club de guitare itinérant qui se rencontrait dans des lieux privés à Lahore. C’est dans ce contexte que les musiciens ont mélangé des poèmes d’amour en ourdou avec des synthétiseurs Casio, des tablas (instruments qui s’apparentent à des tambours) avec des Fender Stratocasters (guitares électriques) et des ragas (mélodies en musique indienne classique basées sur cinq notes ou plus) avec des accords de puissance, puis ont fini par créer le groupe Junoon.

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Salman Ahmad décrit également la lutte pour conserver la romance historique du Pakistan avec les arts et la musique, en dépit de conservateurs furieux et de dictateurs oppressifs qui voulaient habiller le Pakistan de gris. Il a critiqué la corruption des politiques, ce qui lui a valu d’être interdit sur les ondes nationales. Pendant ce temps, les fanatiques religieux l’ont pris pour cible, critiquant son influence néfaste.

Mais pour la majorité des Pakistanais, la musique fait partie intégrante de leur vie et la musique de Salman Ahmad est devenue un « pont arc-en-ciel » qui les relie au reste du monde.

Malgré les difficultés que Salman Ahmad a rencontrées dans son pays d’origine à cause des conservateurs religieux et des politiques, il s’est propulsé au sommet des hit-parades, offrant aux adolescents pakistanais du rock et de la pop de style occidental .

Junoon est rapidement devenu le U2 d’Asie, un groupe de rock soufi qui traverse les frontières et qui a vendu un record de 30 millions d’albums. Les paroles de sa chanson « Ab Tu Jaag », qui signifie « Désormais éveillé » appelle les peuples à améliorer leur environnement : « Réveille-toi voyageur, avance, en suivant son étoile, la nuit est partie, Fais ce que tu dois faire, aujourd’hui, tu ne reviendras jamais comme ça, les camarades appellent. Allez, réveille-toi voyageur, avance. »

Rien n’a arrêté l’ascension de l’étoile de Salman Ahmad. Il continue de partir en tournée avec son groupe, d’enseigner et de voyager à travers le monde comme ambassadeur de bonne volonté des Nations Unies pour le SIDA. Les leçons qu’il a apprises en tant que musicien bâtisseur de passerelles, que ce soit en Asie du Sud ou entre le monde musulman et l’Occident, il les transmet à ses lecteurs dans Jihad Rock & Roll.

En partenariat avec le CGNews

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