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«Je me suis sentie humiliée». La basketteuse Salimata Sylla, exclue d’un match en raison de son voile, sort du silence

Saisie d’indignation, après avoir été exclue sans autre forme de procès de son terrain de prédilection, Salimata Sylla, l’une des meilleures meneuses de jeu du club de basket d’Aubervilliers, a subi, pour la première fois de sa carrière, une terrible humiliation début janvier. Une humiliation d’autant plus mortifiante qu’elle lui paraissait inconcevable, il y a peu encore.

Ostracisée en raison d’un voile, parfaitement adapté à la compétition, qu’elle arbore depuis ses premiers dribbles sous les paniers, le rejet d’une violence inouïe qui l’a frappée dès l’entame d’un match à Escaudain, dans le nord de la France, l’a laissée sans voix. A la consternation de ses co-équipières, et sous les yeux médusés de Sébastien Marie-Sainte, le président du club d’Aubervilliers, impuissant à infléchir la décision irrévocable de l’arbitre, Salimata Sylla a été contrainte de rester sur le banc, telle une pestiférée.

Encore sous le choc, celle qui est considérée comme le pilier de son équipe, voire même comme une « ambassadrice du sport et un modèle pour la jeunesse », selon le portrait flatteur que brosse d’elle son président, sort aujourd’hui du silence dans le Parisien, pour s’insurger contre l’insupportable « injustice » dont elle a été victime.

« Je gagne ma place pour ce match, je me lève un dimanche pour faire trois heures de route jusqu’à Escaudain (Hauts-de-France), je me change et je m’échauffe avec mes coéquipières pour ensuite être exclue ? Alors que j’ai un couvre-chef homologué ? », s’offusque Salimata Sylla.

Les jours passent, mais le baume du temps ne parviendra sans doute pas à cicatriser de sitôt le profond bleu à l’âme que ressent la basketteuse d’Aubervilliers – elle se dit « très humiliée et blessée » – car l’iniquité de son exclusion est des plus criantes… En effet, les JO de Paris consentent à ce que la République et ses jusqu’aux-boutistes de la laïcité ne sauraient voir : les athlètes étrangères pourront concourir voilées dans l’Hexagone durant les Olympiades de 2024. Allez comprendre !

En plus de l’obsession pathologique du voile, ce singulier paradoxe à la française n’est certes pas de nature à redonner de son lustre au pays des Lumières…

La chasse aux sorcières est-elle désormais ouverte sur les terrains de basket hexagonaux ? Il y a tout lieu de le craindre, et même de redouter qu’elle ne fasse pas de quartier, si l’on en juge par ce que rapporte l’article du Parisien : « Si le règlement de la Fédération française de basket (FFBB) mentionne en effet l’interdiction du couvre-chef depuis « trois ou quatre ans » selon le président du club d’Aubervilliers, « la chasse aux sorcières » n’aurait véritablement commencé qu’en janvier et « Sali » – comme la surnomment ses amis – ne serait « pas un cas isolé ». 

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