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Israël prend les rênes d’un Comité onusien chargé… de la décolonisation

Il faut se pincer pour y croire, tellement la nouvelle est renversante : c’est à Israël qu’est revenue la vice-présidence du Comité spécial de l’ONU chargé de la décolonisation !

On jurerait une grossière intox, et pourtant l’info émane des Nations Unies, une source on ne peut plus sûre, ce qui ajoute à l’accablement général. En effet, aussi ahurissant et surréaliste que cela puisse paraître, et en dépit de la forte opposition du Groupe des Etats arabes, l’Israélien Mordehai Amohai a été élu, le 19 juin, Vice-président de la quatrième commission de l’Assemblée générale habilitée à traiter les questions de politiques spéciales et de la décolonisation, les cinq autres « grandes Commissons », ayant également complété l’organigramme de leur bureau respectif, en vue de la soixante-neuvième session de l’Assemblée qui s’ouvrira le 16 septembre prochain.

Les deux missives adressées au président du Comité spécial par le groupe des Etats arabes, vent debout contre une perspective impensable, exigeant le rejet de la candidature d’Israël et un vote à bulletin secret, sont restées lettre morte, mettant hors de lui le Qatar, à la tête de ce groupe et de la fronde, qui a vivement réprouvé le choix d'une "puissance occupante élue à la vice-présidence d’une commission chargée de la décolonisation, des droits du peuple palestinien et des territoires occupés."

Les mots manquent devant cette sinistre Tartufferie onusienne, et que dire des 74 pays, dont 28 Etats européens, qui ont fait la courte échelle à Israël et à son ultra-sionisme, et des 68 autres qui se sont lâchement abstenus de voter, si ce n’est qu’ils lui ont décerné une nouvelle prime à l’impunité scandaleuse qui piétine un peu plus la dignité du peuple palestinien et la reconnaissance de sa souveraineté.

Alors que le courroux royal de l’Arabie saoudite était à son comble, le représentant saoudien, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI),  qualifiant de « farce » et « de provocation odieuse » la candidature d’Israël à cette commission, le Groupe des pays occidentaux, sourd à l’indignation des pays arabes, a fait bloc derrière Israël, l’assurant de son soutien indéfectible et éternel…

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"Contester une candidature soutenue par un groupe régional est contraire aux normes et aux pratiques établies à l’ONU et crée un précédent dangereux", a riposté, droit dans ses bottes, le représentant du Royaume-Uni, enfonçant le clou : "Qu’en est-il de l’Iran, de la Syrie et de l’Arabie saoudite qui appuient les terroristes, violent impunément les droits de l’homme, puis osent venir pointer un doigt accusateur sur d’autres pays."

Du côté de Mordehai Amohai, l’heureux élu israélien, tout est bien dans le meilleur des mondes, ce dernier se félicitant que  "la voix de la raison ait prévalu". Ah bon, mais laquelle ? Celle qui tonne et tempête sur l’échiquier international, s’estimant au-dessus des lois et de tout soupçon, celle qui, dans sa déraison raciste, ordonne à ses machines infernales de raser les villages palestiniens au mépris du droit international, qui jette dans ses geôles infâmes les Palestiniens, hommes, femmes et enfants, sans procès et en détention illimitée, en faisant fi des droits de l’Homme, qui refuse de reconnaître le droit au retour des réfugiés, et torpille tous les processus de paix avec une arrogance pleine de hargne ?

On ignore jusqu’à quels abîmes obscurs, l’allégeance aveugle de la communauté internationale à Israël conduira la Palestine et le monde, mais la cynique mascarade électorale qui vient de confier à un Etat colonialiste par excellence les rênes de la commission chargée de la décolonisation fait craindre le pire.

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