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Israël : les partis arabes apportent leur appui … à Benny Gantz

Les responsables de la Liste Unie des partis palestiniens israéliens ont créé la surprise, dimanche, en apportant leur soutien au leader de la liste Kahol Lavan (« Bleu et Blanc ») de l’ex-patron de l’armée Benny Gantz pour diriger le prochain gouvernement israélien.
Au terme d’une réception par le président de l’Etat Reuven Rivlin, à qui il revient de charger l’un des concurrents de l’élection législative du 17 septembre dernier d’essayer de former un gouvernement pouvant s’appuyer sur une majorité parlementaire (forte d’au moins 61 députés sur un total de 120), Ayman Odeh, le leader de la Liste Unie a ainsi recommandé à Rivlin de pressentir Gantz.
Certes, Odeh a tenu à préciser que cet encouragement donné à Gantz ne valait pas acceptation de sa politique, mais que pour lui, la priorité était de mettre fin au règne de Netanyahou.
Odeh ne peut ignorer, en effet, que la liste « Bleu et Blanc » n’a rien à envier au Likoud, qu’il s’agisse du profil de ses membres ou de son programme, tout aussi colonial que celui de Netanyahou.
Les dirigeants de « Bleu et Blanc », dont une partie vient d’ailleurs du Likoud, ont en effet autant de sang sur les mains que ceux du parti de Netanyahou : à commencer par Benny Gantz lui-même, qui avait commencé sa campagne électorale avec une vidéo où il se vantait du massacre de plus de 2.000 Palestiniens de la bande de Gaza, dont plus de 600 enfants, lors de l’attaque de l’été 2014 contre l’enclave martyre. Ses acolytes à la tête de la liste, qui a remporté légèrement plus de sièges que celle de Netanyahou (33 députés contre 31 au Likoud), sont comme lui d’anciens chefs d’état-major de l’armée, chacun avec son pesant de crimes sur la conscience.
Quant au « programme », Gantz n’avait rien trouvé de mieux à dire, la semaine dernière, quand Netanyahou a promis d’annexer toute une partie de la Cisjordanie occupée s’il gagnait l’élection, que son adversaire lui avait « volé son idée » !
Et puis, si la Liste Unie soutient Gantz dans la première étape du processus politicien devant conduire à la formation d’un gouvernement, elle n’a a priori pas de chance d’en faire partie.
Les dirigeants de Kahol Lavan ont jusqu’à présent été clairs sur ce point : « Gouverner avec des Arabes ? Et puis quoi encore ? ». Il se dit que Gantz n’a pas vraiment apprécié le geste de la Liste Unie, qui est susceptible d’entraver ses propres démarches pour débaucher d’autres députés, du Likoud par exemple.
Odeh, qui le sait, n’a d’ailleurs pas évoqué l’éventuelle participation des députés palestiniens israéliens à un gouvernement Gantz, se contentant de dire que pour le moment, sa démarche n’avait pas d’autre objectif que de faciliter la désignation de celui-ci, par le Président, comme Premier ministre pressenti.
Au stade actuel, l’arithmétique parlementaire israélienne étant ce qu’elle est, Gantz est loin d’avoir gagné, et Netanyahou, malgré les menaces d’inculpation pour diverses affaires de corruption qui pèsent sur lui, n’a pas perdu non plus.
Kahol Lavan, avec ses 33 élus, les 13 de la Liste Unie, et 11 en provenance de petites formations sionistes dites « de gauche » qui ont rallié Gantz, peut se prévaloir de 57 soutiens parlementaires, là où Netanyahou n’en engrange que 55 (les 31 du Likoud, les 17 des deux partis religieux, et les 7 de Yamina, un parti classé par les médias « à la droite » du Likoud, si tant est que la formule ait un sens).
C’est au vu de cette légère avance que Rivlin pourrait confier mercredi à Gantz la mission de former une coalition capable de gouverner avec au moins 61 députés.
Mais rien n’est acquis à ce stade, et le trublion de l’élection, Avigdor Lieberman, malgré la modicité du score de son parti Yisrael Beitenou (8 députés seulement), se pose en arbitre de la situation : la seule solution, prêche ce fasciste, est un gouvernement sans Arabes et sans religieux, associant Kahol Lavan, Likoud, et bien sûr son propre parti.
A suivre.
CAPJPO-EuroPalestine

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5 commentaires

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  1. Les arabes israéliens représentent 20 ou 22 pourcents de la population d’Israël. Ils sont citoyens, votent librement, ont des députés à la Knesset et n’émigrent pas en poussant de grands cris.
    Difficile d’imaginer la situation inverse dans les pays arabes, qui ont chassé les juifs et confisqué leurs biens.
    A quand une indemnisation d’ailleurs ?

  2. Mouais, avec Narko le bout de zan, les musulmans pas uniquement en France avaient touché le fonds, et il était impossible quasi contraire aux lois de la physique que son successeur puisse faire pire et les enfoncer encore plus loin …
    Et pourtant…
    Rien à espérer de cette engeance, rien du tout.

    • La meilleure nouvelle encore serait de rajouter les 2 000 000 de gazouis les 2 500 000 de la csjordanie, d’etablir une contitution basé sur le principe d’egalite, peut être un nouveau nom mais ca c’est moins importants et le pays deviendrait vraiment un sanctuaire pour tous et un example a suivre et le moteur economique et culturel de tout le moyen orient. Cela pourrait se faire par des petits pas.

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