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Israël : les archives de l’Etat mises sous scellé pendant vingt ans supplémentaires

Les archives gouvernementales resteront maintenues au secret pendant vingt années supplémentaires, ainsi en ont décidé les autorités israéliennes qui prorogent l’interdiction d’accès à des documents top confidentiels, la portant à soixante-dix ans.

Un laps de temps suffisamment long pour dissuader les esprits inquisiteurs de faire toute la lumière sur des rapports nimbés de l’opacité du secret défense, tels que la campagne du Sinaï contre l’Egypte en 1956, lancée en coordination avec la France et la Grande-Bretagne, ou encore des affaires d’espionnage, voire le début du programme nucléaire israélien.

Selon un article paru dans Le Monde, c’est le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, qui a tranché en la matière, sous la pression de ses services secrets, tandis que le directeur des Archives nationales, Yehoshua Freundlich, indiquait à l’AFP : “Nous devons également maintenir le secret défense” compte tenu du risque qu’Israël peut se faire accuser “de violer le droit international“.

Considérée comme une mesure de l’arbitraire par l’Association des droits civiques en Israël, l’historien israélien, Tom Segev, y perçoit, pour sa part, l’alarmant reflet de la tendance antidémocratique qui se propage dans la société israélienne : “S’il est légitime de ne pas dévoiler certains noms et de maintenir le secret sur des sujets ultrasensibles, interdire globalement de publier ou même de consulter ces documents, relève d’une démarche antidémocratique inquiétante et d’une volonté de masquer des fautes, voire des crimes de guerre passés“, a-t-il confié à l’AFP.

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Expurgées de leurs plus graves méfaits ou carrément censurées, les archives israéliennes n’en sont pas à leur coup d’essai pour se soustraire au grand déballage public. Un jeu de la vérité hasardeux, où l’Etat juif risquerait fort d’y laisser des plumes… de respectabilité.

La fin justifie bien tous les travestissements de la réalité, surtout quand elle est parsemée de faits d’armes peu glorieux, et c’est ainsi que des documents officiels concernant l’expulsion de Palestiniens pendant la première guerre israélo-arabe en 1948 ont été enfouis dans des cachettes obscures, et que de sombres épisodes concernant l’exode de plus de sept cent mille Palestiniens fuyant l’avance de l’armée israélienne ou chassés de chez eux, ainsi que des atrocités commises par Tsahal, se sont purement et simplement volatilisés.

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