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Israël : Discriminations contre les non-juifs tant chrétiens que musulmans (partie 4 et fin)

 Une répression aveugle

 Le 8 octobre 1988, Itzhak Rabin, Ministre israélien de la défense, a dit que depuis décembre 1987 il y a eu 257 morts, 7’000 blessés et 18’000 arrestations parmi les palestiniens. Il a ajouté que les arrestations ne suffisaient plus, et que l’armée devait désormais blesser le plus grand nombre de palestiniens . Une année après, ce même ministre a avancé les chiffres suivants : plus de 500 morts, 15’000 blessés et 40’000 arrestations parmi les palestiniens . Ces chiffres, qui ne représentent pas nécessairement la réalité, démontrent l’ampleur de la répression israélienne contre les palestiniens.
L’armée israélienne, depuis le début du soulèvement en décembre 1987, a fait un large usage du gaz lacrymogène contre la population non-juive. Le but serait de disperser les manifestants auxquels on ne laisse aucune alternative à s’exprimer. Ces bombes visent aussi bien ceux qui font des manifestations violentes que ceux qui s’organisent en groupes pacifistes. Le gaz utilisé, contrairement à son nom, ne provoque pas que des larmes, mais souvent la suffocation et parfois même la mort. Et l’on est en droit de se demander quel est le but poursuivi lorsque les soldats jettent des bombes de gaz lacrymogène à l’intérieur des hôpitaux et des maternités après avoir cassé les fenêtres. Dans le seul hôpital de Shifa de Gaza, en une seule semaine, on a enregistré 70 enfants nés morts. Il est aussi connu que les soldats jettent ces bombes à l’intérieur des maisons pendant les couvre-feux imposés souvent pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. On craint actuellement des effets secondaires de l’utilisation de ces gaz : la mort prématurée, la stérilité, etc.
Dans une lettre du 29 novembre 1988 reçue d’un prêtre à Jérusalem, il est dit : ’Des témoins voient souvent l’armée battre des garçons sur les parties génitales (dernièrement à Ramallah et tout autour). Ceux-ci n’osent pas trop en parler, mais ils ne sont plus des hommes disent leurs mères. N’est-ce pas là une sorte de génocide ?’
Une des mesures répressives discriminatoires appliquées par les israéliens contre les non-juifs des territoires occupés, et uniquement contre eux, est le couvre-feu. Les colonies juives dans les territoires occupés n’y sont jamais soumises, même si elles sont la cause des troubles à l’origine de cette mesure.
La Commission Justice et Paix de Jérusalem, dans sa circulaire de janvier 1992, décrit les couvre-feux appliqués pendant deux mois dans la région de Ramallah à quelques 100’00 palestiniens. Nous en donnons ici quelques extraits :
Lorsque le couvre-feu est total, 24 heures sur 24, il est interdit de sortir de sa maison, sinon on risque l’arrestation ou une très grosse amende. Il faut savoir qu’une arrestation, même pour avoir enfreint un couvre-feu, prive la personne en question de sa carte d’identité ordinaire qui est remplacée par une autre carte de couleur différente ; celle-ci enferme la personne dans les confins de sa ville ou de son village et la fait repérer partout, grâce à l’informatisation des services de renseignements.
Les jours de couvre-feu total, il est interdit de se rendre à son lieu de travail, d’où une perte de salaires, payés généralement à la journée pour les ouvriers. En cas de maladie ou de traitement médical, les difficultés sont énormes. Les permis de se déplacer sont très difficiles à obtenir. Des femmes ont accouché dans les locaux du gouverneur militaire, en attendant le permis d’aller à l’hôpital.
Un couvre-feu peut aussi être imposé ou réimposé -après avoir été levé pendant quelques heures- tout à fait subitement, en pleine matinée de travail. Les magasins ferment alors leur rideau, les rues sont bondées de voitures et de gens allant dans tous les sens, pour essayer de regagner leur maison ou leur village. Les enfants scolarisés doivent quitter leurs écoles et rentrer immédiatement à la maison, où il n’y a peut-être personne, les parents étant partis au travail.
Pendant les couvre-feux les perquisitions de l’armée et des services secrets israéliens se montrent particulièrement brutales. Les personnes ou les familles sont seules à les affronter, souvent en pleine nuit, aucun voisin ou parent ne pouvant sortir pour venir à leur secours… Les enfants arrachés au sommeil voient leur père ou leur grand frère battu, avec des plaies qui saignent. Un père de famille a été emmené de nuit par les forces de sécurité, alors que sa femme était à l’hôpital ; leurs deux enfants, de 4 et de 2 ans, ont dû passer le reste de la nuit seuls à la maison, pleurant, criant, tapant sur la porte. Personne ne pouvait venir voir ce qui se passait, à cause de la présence de l’armée dans le quartier. Dans plusieurs maisons, les militaires et les services de renseignements ont brisé les portes, arraché la moquette, les carreaux du sol et même la cuvette des WC, lacéré les matelas, les divans, les coussins, cassé les meubles…
La Commission Justice et Paix termine sa circulaire avec un cri de désespoir : ’Il y a beaucoup de moyens pour étouffer un peuple, pour l’asservir ou pour le pousser à l’exil, et les moyens les plus sournois sont parfois les plus efficaces. L’opinion publique internationale finit par s’y habituer et par ne plus en faire cas’ .
La répression israélienne contre les palestiniens s’aggrave de jour en jour. Selon le quotidien israélien Hadashot du 24 février 1992, la police israélienne a créé il y a dix-huit mois une unité spéciale d’enquêteurs qui ont systématiquement recours à la torture en Cisjordanie. Cette unité utilise des méthodes extrêmement violentes pour obtenir des aveux, comme la torture par électricité sur les parties génitales ou des coups de tessons de bouteilles. Les prisonniers, les habits en lambeaux, ne sont plus capables que de ramper à la fin de l’interrogatoire. Les responsables de la police et de l’armée couvrent les exactions de ce groupe .
Le 26 mars 1992, Fayçal Husseini, personnalité palestinienne importante, a accusé l’armée israélienne de procéder aux exécutions sommaires de ceux qu’elle considère comme des activistes au lieu de les arrêter et de les juger. Ses unités spéciales ont liquidé dix-huit palestiniens de sang-froid depuis le 9 décembre 1991. Elles seraient responsables de l’exécution de soixante-neuf autres palestiniens du début janvier 1989 à la fin décembre 1991 .

VII. QUEL AVENIR POUR LES NON-JUIFS ?

1) Loi anti-missionnaire et conversion au judaïsme

Le 27 décembre l977, une loi dite anti-missionnaire a été adoptée par la Knesset . Elle stipule.

1. Celui qui donne ou promet de donner de l’argent, un équivalent ou un autre avantage, comme appât à une personne pour qu’elle change de religion ou pour qu’elle induise une autre à changer de religion, est passible de cinq ans de prison ou d’une amende de 50’000 L.I.
2. Celui qui reçoit ou accepte de recevoir de l’argent, un équivalent ou un autre avantage en échange d’une promesse de changer de religion ou pour induire une autre personne à changer de religion, est passible de trois ans de prison ou d’une amende de 30’000 L.I.

La formulation générale de cette loi laisse croire que le but recherché est d’empêcher l’incitation à la conversion, toute conversion, par l’octroi d’argent ou d’autres avantages. En réalité, cette loi vise à empêcher seulement la conversion du judaïsme au christianisme. La revue Proche-Orient chrétien écrit que le débat qui a précédé le vote de la loi fut un ’festival anti-chrétien’ où le projet de loi ne fut qu’un prétexte pour donner libre cours au ressentiment éprouvé à l’égard des chrétiens. Elle ajoute :

Le fait que la loi elle-même est peu précise, et que, durant sa discussion, on a entendu des déclarations qui n’étaient rien de moins qu’une incitation à la haine, indique de manière inquiétante la véritable intention de ceux qui ont présenté la loi : en faire une arme puissante dans leur campagne longue et de plus en plus radicale pour mettre fin à la présence des témoins de la foi chrétienne en Israël .

Commentant cette loi, Mgr Kaldani, vicaire patriarcal latin en Israël, dit :

Il est de l’essence de la loi de protéger avant tout le faible. On se demande si la nouvelle loi … protégera aussi les chrétiens vivant au milieu de la société juive, contre les pressions et les allèchements qui ont amené un nombre non négligeable d’entre eux à changer de religion contrairement à leurs convictions .

Lors de la discussion de cette loi, un député de la Knesset a déclaré : ’L’Agence juive … est coupable d’employer des avantages matériels pour forcer les gens à se convertir au judaïsme. Les droits et avantages des immigrants sont offerts seulement aux juifs. Dans le cas de mariages mixtes dont la femme est non-juive, on est averti d’avoir à se convertir afin de se qualifier pour les droits et avantages’. Ce député a signalé que ’chaque année des centaines de non-juifs adoptent le judaïsme contre quatre ou cinq juifs qui se convertissent au christianisme’ .
Le Professeur Israel Shahak cite le cas suivant. Un rabbin de Jaffa nommé Hanannia Deri est employé, depuis 1967, par le rabbinat supérieur israélien (officiellement) et par les autorités militaires des territoires occupés (officieusement), pour retrouver dans la population les gens de sang juif et les ramener de force à leur religion ancestrale.
Une fille juive de Haïfa, Raya, mariée par force à un homme de 50 ans, s’échappa avec un jeune musulman pour vivre dans sa famille à lui à Jaffa. Par la suite, elle s’enfuit en raison de la guerre à Ramallah où elle épousa son fiancé ; elle vécut là avec les deux enfants qui étaient nés, dans le quartier des réfugiés de Ramallah.
Dénoncée au rabbin Hanannia Deri en 1972, celui-ci est arrivé un matin au domicile de la famille dans une voiture de l’armée israélienne accompagné par des soldats en armes. Il donna l’ordre à Raya de l’accompagner à Haïfa où elle se trouva prisonnière dans la maison de son frère. Pendant ce temps, l’armée et la police israéliennes faisaient pression sur le mari. Le rabbin le pressa de divorcer ou de se convertir au judaïsme. On fit aussi pression sur ses deux enfants pour qu’ils se convertissent au judaïsme.
On ignore la suite de ce cas qui, selon Israel Shahak, est ’l’un des 80 cas dont se vante le rabbin Deri’ .
Il faut relever ici le cas des juifs mariés avec des chrétiens qui quittent les pays de l’Est. Convaincus que la future intégration, en Israël, de ces couples et de leurs enfants devait être conditionnée par la conversion au judaïsme des membres chrétiens de la famille, les émissaires de l’Agence juive ont cherché à faciliter cette conversion lors du passage des couples mixtes à Vienne, en Autriche. Une sorte de tribunal rabbinique y a été établi grâce auquel, par une méthode qu’on pourrait qualifier de judaïsme sans larmes, des dizaines de non-juifs sont devenus juifs .
Avec l’arrivée directe en Israël des juifs soviétiques, le problème des couples mixtes se pose d’une manière encore plus grave. Marion Sigaut écrit à cet effet : ’J’ai entendu des dizaines et des dizaines de témoignages effrayants : enfants déculottés de force dans les écoles pour constater qu’ils ne sont pas circoncis, jets de pierres contre ceux qui portent une croix, renvoi du travail dès que leur non-judéité est connue, pressions pour les inciter au divorce’ .

2) A propos d’un projet

 Michael Eitan, député conservateur, a établi et diffusé à la Knesset une comparaison de textes entre le projet de loi proposé à la Knesset en septembre 1984 par le rabbin Meir Kahane, un fondamentaliste juif, et la loi proposée au Reichstag par Adolf Hitler en 1935. Nous nous limitons ici à reproduire les propositions du rabbin Meir Kahane qui ressemblent étrangement à celles de Hitler :

– Aucun non-juif ne résidera à l’intérieur de la ville de Jérusalem.

  •  Les non-juifs n’auront ni droits nationaux ni participation dans la vie politique au sein de l’Etat d’Israël. Un non-juif ne pourra être nommé à aucun poste de pouvoir. Il ne sera pas admis à participer à des élections pour la Knesset ou pour tout autre organe étatique ou public.
  •  Il est interdit aux citoyens et résidants juifs, hommes et femmes, d’épouser des non-juifs, en Israël ou à l’étranger. De tels mariages mixtes ne sont pas reconnus devant la loi.
  •  Il y aura séparation absolue entre les établissements d’instruction juifs et non-juifs.
  •  Des relations sexuelles, complètes ou partielles, sont interdites entre citoyens juifs, hommes et femmes, et des non-juifs. Ceci comprend les relations hors mariage. Les violations seront sanctionnées de 2 ans d’emprisonnement.
  •  Un non-juif qui a des relations sexuelles avec une prostituée juive ou avec un mâle juif est passible de 5 ans d’emprisonnement. Une prostituée juive ou un mâle juif qui a des relations avec un homme non-juif est également passible de 5 ans d’emprisonnement,
  •  Les camps de vacances et toutes autres activités mixtes juifs-arabes seront abolis. Des programmes de visites entre élèves juifs et arabes dans leurs villages ou maisons respectifs seront abolis. Des voyages à l’étranger où un enfant juif est l’hôte d’une famille non-juive seront interdits comme des visites analogues en Israël par des non-juifs .

    Certes, on peut arguer que la Cour suprême israélienne, le 18 octobre 1988, a qualifié le rabbin Meir Kahane de raciste et a interdit à son parti, Kach, de participer aux élections du 1er novembre 1988. On oublie cependant que la Knesset comprend toujours trois autres partis politiques qui partagent les opinions du rabbin Meir Kahane : Tehiya (3 sièges), Tsomet (2 sièges) et Moledet (2 sièges). On oublie aussi que certaines de ses opinions se retrouvent dans les programmes politiques du parti Likoud et du parti travailliste ; ces deux partis refusent aux réfugiés palestiniens le droit de revenir dans leur pays parce qu’ils ne sont pas juifs.
    Précisons aussi que Kahane a été soutenu par la haute hiérarchie religieuse israélienne comme l’ancien grand rabbin ashkenaze Shlomo Goren. Celui-ci s’était déclaré contre la loi anti-raciste, pourtant très formelle, parce qu’elle viserait à supprimer la démarcation entre les non-juifs et les juifs. Il s’oppose aussi, comme l’actuel grand rabbin ashkenaze, à la rencontre entre des jeunes juifs et des jeunes non-juifs .
    Harkabi, professeur des relations internationales à l’Université hébraïque de Jérusalem, fait une analyse détaillée de l’idéologie du nationalisme religieux juif auquel appartient le rabbin Kahane .
    Pour ce courant, la simple présence des arabes en Terre d’Israël fait d’eux des criminels. Il faut donc les expulser, voir les exterminer. Harkabi cite plusieurs rabbins israéliens pour qui la Bible commande de déposséder tous les habitants de la Terre d’Israël, et de les remplacer par les juifs. Selon ces rabbins, aucun non-juif n’a le droit de résider en Terre d’Israël, et moins encore à Jérusalem. Le maintien des non-juifs en Terre d’Israël est une transgression de la loi religieuse juive, une ’profanation du nom de Dieu’. Les arabes sont assimilés à Amalek (Deut. 25:17-19). Le rabbin Yisrael Hess, aumônier du campus de l’Université de Bar-Ilan publia un article dans le journal des étudiants intitulé : ’Le commandement de Génocide dans la Torah’. Il y dit qu’il viendra le temps où tous les juifs seront appelés à accomplir le commandement divin de détruire Amalek. Ce commandement exclut toute pitié et ordonne de tuer et de détruire même les enfants et les nourrissons. Ce rabbin invoque Maïmonide pour affirmer que le fait de tuer un non-juif ne transgresse pas le commandement : Tu ne tueras point .
    Harkabi écrit à propos de ce courant : ’Le génocide de l’holocauste est une tache indélébile de l’Allemagne hitlérienne ; le fait que ce génocide ne dissuade pas certains milieux religieux extrémistes de faire appel au génocide des arabes assimilés à Amalek est incompréhensible pour moi. Certains diraient même qu’un tel appel au génocide est encore plus grave que le nazisme, puisqu’il vient après lui’ .

    3) Inquiétude croissante des milieux chrétiens

     Les chefs religieux des communautés chrétiennes de la Terre Sainte commencent à s’inquiéter face à la politique israélienne qui semble épouser les thèses des fondamentalistes juifs, opposés à la présence des chrétiens en Terre Sainte.
    Selon une étude de 1990 commanditée par Mgr Michel Sabbah, patriarche latin de Jérusalem, l’immigration des chrétiens de Jérusalem et des territoires occupés s’accélère depuis le début de l’Intifada et nombreuses (20%) sont les familles qui attendent le moment propice pour s’en aller. Les chrétiens ne forment plus que 3% des arabes des territoires occupés, soit environ 50’000 personnes. L’étude constate que ’vivre en Terre Sainte est devenu aujourd’hui un fardeau’ .
    Le 27 avril 1989, les chefs religieux des communautés chrétiennes à Jérusalem publièrent une déclaration conjointe où il est dit :

    A Jérusalem, en Cisjordanie et à Gaza, notre peuple endure quotidiennement la privation constante de ses droits fondamentaux par suite des actes arbitraires délibérément entrepris par les autorités. Notre peuple est souvent soumis sans raison à des harcèlements et des épreuves.
    Nous sommes particulièrement préoccupés par la perte tragique et inutile de vies palestiniennes, surtout parmi les mineurs. Par suite de l’utilisation injustifiée d’armes à feu, des personnes innocentes et sans armes sont tuées, et des centaines d’autres sont blessées à cause du recours excessif à la violence.
    Nous protestons contre les accidents fréquents provoqués par les tirs dans les environs des Lieux Saints.
    Nous condamnons également la pratique d’arrestations administratives massives, et la détention continue d’adultes et de mineurs sans jugements.
    Nous condamnons encore le recours à toutes formes de punition collective, y compris la démolition des maisons et la privation des services fondamentaux comme l’eau et l’électricité, qui affecte des communautés entières.
    Nous demandons à la communauté mondiale d’appuyer notre demande pour la réouverture des écoles et des universités, fermées durant les seize derniers mois, afin que des milliers d’enfants puissent bénéficier de leur droit fondamental à l’éducation.
    Nous demandons que les autorités respectent les droits des croyants à accéder librement à tous les lieux de culte lors des fêtes religieuses de toutes les religions.

    Le 14 janvier 1992, ils ont publié une nouvelle déclaration, dans laquelle ils critiquent la politique suivie par Israël, aussi bien à l’égard des populations que des institutions non-juives sous son administration. Ils condamnent tout d’abord l’occupation récente par des colons, bénéficiaires de fonds publics, de plusieurs maisons habitées par des familles arabes, à Silwan, au pied de la vieille ville de Jérusalem. Ils mettent l’accent sur ’l’attitude ambivalente adoptée’ par le gouvernement israélien à l’égard de déprédations commises par ces colons israéliens. Ils condamnent ’catégoriquement toute tentative de modifier le statut et le caractère unique et démographique de Jérusalem’. Ils dénoncent les punitions collectives qui continuent d’être appliquées, de manière indiscriminée, aux populations civiles palestiniennes’. Ils citent notamment le cas de Ramallah ainsi que les nouvelles restrictions imposées à d’autres villes de Cisjordanie et de la Bande de Gaza. Ces restrictions, précise la déclaration, ’aggravent encore les sévères restrictions de mouvement déjà imposées aux gens depuis le début de l’an dernier… et elles ont sévèrement limité leur liberté d’accès aux Lieux Saints de Jérusalem pendant la période des fêtes’.
    Ils critiquent aussi la non-préservation de certains sites archéologiques les concernant. C’est ainsi que plusieurs vestiges chrétiens comme le monastère Saint-Georges, à l’extérieur de la porte de Jaffa, et le complexe monastique Saint-Stephen se sont vu dénier la postérité et ont été enterrés sous de nouvelles autoroutes. Une mosaïque byzantine rare, du sixième siècle, a été irréversiblement endommagée par un coup délibéré de peinture noire et deux chambres funéraires arméniennes, de la même époque, ont été enterrées sous une énorme quantité de rocs déversés par des juifs orthodoxes. Les Eglises demandent au gouvernement israélien ’la préservation des reliques’, faute de quoi, ’si des mesures appropriées et satisfaisantes ne sont pas prises’, elles envisageront de rechercher une protection internationale auprès de l’UNESCO .

     Dans un discours prononcé le 5 mai 1991 devant la Knesset israélienne, Yehudi Menuhin dit :

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    Ceux qui vivent par le glaive périront par le glaive, et terreur et peur provoquent terreur et peur. La haine et le mépris sont fatalement contagieux…. Un fait est sûrement abondamment clair, à savoir que cette façon dévastatrice de gouverner par la peur, par le mépris de la dignité fondamentale de la vie, cette asphyxie continue d’un peuple dépendant devraient être les dernières méthodes adoptées par ceux qui, eux-mêmes, connaissent trop bien l’horrible signification, la souffrance inoubliable d’une telle existence… Cela n’est pas digne de mon grand peuple, les Juifs .

    Dans une interview, le Père Elias Chacour, originaire de Biram, un des villages détruits par Israël, dit :

    Nous sommes des citoyens de seconde zone, oui, s’il y a des zones. Je crois en fait qu’il n’y a qu’une zone en Israël, la zone de citoyenneté juive. Il y a ensuite la non-zone, la marge, ou les non-juifs sont tolérés, mais ne sont pas acceptés, car ils ne trouvent pas la solution pour s’en débarrasser. Heureusement, il y a des juifs, très peu, – mais ils existent- qui protestent contre cette ségrégation. Et je crains que d’ici très peu de temps, si Israël ne change pas fondamentalement de politique, ne se convertit pas, c-à-d. ne change pas de direction politique, je crois qu’il n’y aura qu’une seule option pour survivre ici, c’est l’option militaire. Cela ne peut faire de racines ici, car la Palestine, depuis avant Abraham, depuis Melchisédech, n’a jamais accepté un conquérant qui n’essaye pas de faire de racines. Ils ne sont pas en train de faire des racines. Ils sont en train de planter la haine dans le coeur des palestiniens. Il faut que cela change, s’ils veulent vivre et survivre avec une certaine qualité de vie humaine au Proche-Orient .

    Les auteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU affirment dans le préambule :

    Il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression.

    Cette affirmation des auteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme confirme la parole du prophète-poète Isaïe qui, il y a 2700 ans, disait : ’La paix sera le fruit de la justice’ (32:17).
    Si véritablement Israël cherche la paix au Proche-Orient, il doit se conformer à ce principe de la justice au lieu de s’entêter dans sa politique contraire aux droits de l’homme. Il doit à cet effet permettre aux réfugiés palestiniens de revenir chez eux et traiter les palestiniens sur pied d’égalité avec les juifs. Pourquoi le fait d’être chrétien ou musulman crée du palestinien un candidat aux camps de réfugiés, aux prisons, à la torture, à la déportation ou à la mort ? Pourquoi ?
    Le jour où le chrétien, le musulman et le juif seront considérés par Israël comme des êtres humains égaux et traités sur pied d’égalité, ce jour-là sera le premier jour de paix au Proche-Orient.

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L’émir Abd el-Kader