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Grande-Bretagne : des élus locaux appellent à interdire une manifestation de l’extrême droite

La Force des volontaires anglais (EVF) bombera-t-elle le torse en juillet prochain, tempêtant et insultant sur un pavé londonien qu’elle fera trembler au bruit sec de ses rangers ? Telle est la funeste perspective qui met en émoi le Conseil de la ville de Croydon, aux portes de Londres, et qui a conduit son président Mike Fisher, très inquiet, à appeler à l’interdiction de ce ramdam fracassant et explosif.

Sous l’étendard d’un chauvinisme punitif, les va-t-en-guerre de l’EVF, qui se disent prêts à en découdre avec les « anti-fascistes », menacent en effet le 27 juillet de scander leurs slogans haineux contre « l’islamisation de la Grande-Bretagne », leur fiévreux cheval de bataille, devant le siège de l’Agence nationale des services frontaliers du Royaume-Uni, en exhortant tous les « patriotes » à venir gonfler leurs rangs.

Cette nouvelle provocation islamophobe de la part d’un nationalisme britannique à visage découvert, qui se croit plus que jamais autorisé à imposer son « ordre nouveau », a fait sortir de leurs gonds nombre d’élus locaux, d’autant plus qu’initialement les dangereux activistes de l’EVF avaient claironné leur volonté d'assiéger la mosquée de Croydon.  Devant l’indignation générale, ils se sont ravisés et ont opté pour une démonstration de force devant l’Agence des services frontaliers.

La tension est à son comble dans les couloirs du Conseil de Croydon, et si les élus s’accordent à reconnaître que le meurtre du soldat Lee Rigby a été la tragique étincelle qui a mis le feu aux poudres, certaines voix plaident toutefois pour que la manifestation de l'EVF ait lieu mais pour des raisons radicalement différentes.

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Ainsi, Shuaib Yusaf, le syndic de la mosquée de Croydon et du Centre islamique, craignant que l’interdiction ne jette de l’huile sur le feu et au final se retourne contre les musulmans, est d’avis que " le droit de manifester doit être en l’espèce respecté", après avoir précisé que l’on avait demandé à la communauté musulmane de rester à l’écart de la polémique naissante.

De son côté, Gavin Barwell, un député conservateur, s’oppose lui aussi à tout veto officiel contre le rassemblement de l’EVF au nom des règles démocratiques, et plus implicitement au nom d’une idéologie qui penche à droite toute : "Nous vivons dans une démocratie et les gens ont le droit de protester », s’est exclamé de dernier.

Qui aura le dernier mot à Croydon et pour quel résultat ? Là est toute la question ô combien sensible et préoccupante.

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