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Géopolitique du Qatar : la construction d’une image flatteuse entachée de paradoxes ! (2/2)

III – Un volet religieux utile mais ambigu

Comme le rappelait l’historien libanais Albert Hourani dans son ouvrage Histoire des peuples arabes[1], « tout gouvernement arabe qui voulait survivre devait traditionnellement défendre sa légitimité en trois langues politiques : le nationalisme, la justice sociale et l’islam ». Pour le Qatar, c’est le charismatique Cheikh Al Qaradawi qui offre cette légitimité. Le Cheikh permet ainsi au Qatar de bénéficier de deux atouts majeurs. Vivant au Qatar, et titulaire de la nationalité du pays, le ‘alem (savant religieux) d’origine égyptienne donne au pays un rayonnement international certain, et particulièrement dans le monde musulman. Il offre, dans le même temps, aux autorités du petit émirat une légitimité religieuse inespérée.

Youssouf Al Qaradawi, installé au Qatar depuis 1961 est une puissance à lui tout seul. Agé de 83 ans, son émission dominicale diffusée sur Al Jazira, “Ashari’a wal hayat“ (“La Charia et la vie“) est suivie par plus de dix millions de personnes à travers le monde. Il préside deux sites internet, islamonline.net et qaradawi.net[2] qui figurent parmi les sites islamiques les plus visités. Ses cassettes audio et vidéo se vendent jusqu’en Indonésie et en Amérique du Nord.

Doyen de la Faculté de droit islamique du Qatar, il dirige aussi le Conseil européen de la fatwa et de la recherche, un organisme d’oulémas (pluriel de ‘alem) censé répondre aux différents questionnements des musulmans vivants en Europe. Le Cheikh Al Qaradawi est également le Président de l’Association islamique des oulémas qu’il a contribué à fonder en 2004 et dont le siège est à Dublin. Regroupant plusieurs oulémas (dont un chiite), cette association a pour ambition de définir « les positions d’oulémas sur les questions qui concernent les musulmans dans le monde »[3]. Youssouf Al Qaradawi représente sans doute à l’heure actuelle le personnage religieux le plus populaire, le plus médiatique ainsi que l’un des plus respectés du monde musulman[4].

Même s’il n’est pas présenté comme tel, le Cheikh joue aussi le rôle officieux de “mufti“ du pays. Sa présence au Qatar et sa nationalité qatarienne permettent au petit émirat de jouir d’un grand prestige dans le monde musulman. Les dirigeants du Qatar l’ont bien compris et ces derniers multiplient les efforts pour augmenter la popularité (et même la médiatisation) du Cheikh.

 L’émission “Ashari’a wal hayat“ sur Al Jazira qui “traite de questions diverses d’un point de vue islamique”[5] a ainsi été spécialement conçue pour lui. De plus, le Cheikh prononce, chaque vendredi, une khotba depuis la plus grande mosquée du pays. Celle-ci est retransmise en direct sur la télévision nationale.

Cependant, la place qu’occupe le Cheikh dans l’espace politico-religieux du pays ne se cantonne pas à un rôle de « Cheikh médiatique ». Car le Cheikh joue également le rôle crucial de légitimité islamique au régime. La question de la légitimité islamique s’inscrit dans le contexte de la rivalité régionale entre le petit émirat qatari et le grand royaume saoudien. Disputant son rôle régional à l’Arabie Saoudite, la nouvelle élite qatarie se devait de rechercher elle aussi une grande caution religieuse. C’est le Cheikh Youssef Al-Qaradawi qui assume aujourd’hui ce rôle.

Ainsi, la place et le rôle qu’occupe le Cheikh Al Qaradawi dans le dispositif des dirigeants du Qatar est primordiale à plus d’un titre. D’abord, le Cheikh symbolise l’attachement des dirigeants du Qatar à l’islam et à ses valeurs, élément ô combien important dans une péninsule où l’islam structure quasiment tous les domaines de la vie. De plus, figure de l’islam politique, Al Qaradawi incarne son expression modérée et plutôt conciliante avec les régimes arabes et même avec l’Occident.

Vitrine religieuse quasi-officielle du Qatar, il est à la fois la caution du régime et de sa politique et sa protection contre le radicalisme islamiste. Tout ceci tranche avec l’islam de tendance wahhabite, ou plutôt salafiste présent en Arabie Saoudite. En effet, le royaume des Saoud applique et prône un islam rigoriste que l’on définira plutôt comme salafiste, et non wahhabite comme beaucoup aiment à le qualifier.[6] Al Qardawi s’inscrit en faux de cette démarche, lui qui veut se faire le héraut de la wassatiyya, le « centrisme musulman »[7].

Cependant, Youssef Al Qaradawi ne se contente pas d’expliquer les préceptes religieux. Il se positionne également sur les affaires profanes. Et sur ces sujets, il est souvent en opposition avec la politique conduite par les autorités du Qatar. Le Cheikh fustige la présence militaire étrangère en terre d’islam et la politique « impériale » de Washington mais dénonce dans le même temps les attentats du 11 septembre 2001. Il approuve les “opérations martyrs“ en Israël (que d’autres qualifient d’attentats-suicides) mais a toujours appelé à la libération d’otages occidentaux en Irak.

Ses deux principaux combats se sont principalement concentrés sur la dénonciation de l’agression israélienne envers le peuple palestinien et la critique virulente de l’invasion de l’Irak par la coalition anglo-américaine. Alors que les dirigeants du Qatar faisaient de leur territoire le centre à partir duquel la guerre allait être menée, le Cheikh Al Qaradawi s’opposait fermement à cette agression. Fait rare dans un pays du Golfe, il a même été autorisé à conduire une manifestation pour dénoncer la situation en Palestine et pour prévenir de l’attaque contre l’Irak.

 A plusieurs reprises, et notamment en juin 2003 et septembre 2004, il a prononcé des prêches (retransmis en direct sur la télévision nationale) dénonçant la cruauté de la guerre américaine depuis la grande mosquée Omar Ibn-Al Khattab à Doha. Ultime paradoxe, cette mosquée, parmi les plus grandes du Qatar, se trouve juste en face de… l’imposante ambassade américaine[8] !!

L’ambivalence de la position du Cheikh pose donc un certain nombre d’interrogations sur la cohérence de l’attitude adoptée par les dirigeants du Qatar. Mais à y regarder de plus près, ces contradictions ne sont, au fond, qu’apparentes. En maintenant un espace de liberté et de contestation par le biais du “mufti“, les dirigeants du Qatar laissent ainsi s’exprimer une forme d’opposition qui, sans ce canal, se serait sûrement exprimée de manière plus violente.

 IV – La renommée par le sport et la culture

S’il est un domaine où les instruments mis en place par le Qatar pour bénéficier d’une renommée mondiale sans tomber dans des contradictions, c’est bien celui du sport et de la culture. Depuis une dizaine d’années, l’émirat s’est lancé dans une course effrénée dans le but d’accueillir de grandes manifestations sportives et de grands noms du sport.

Le sport est donc considéré par les élites du Qatar comme l’un des moyens les plus sûrs d’aboutir à une grande visibilité internationale. L’émir s’en explique d’ailleurs avec un brin d’humour : « il est plus important d’être reconnu au Comité International Olympique (CIO) qu’à l’Organisation des Nations Unies ».

 La raison en est simple : « Tout le monde respecte les décisions du CIO ». Et l’émir d’ajouter : « Le sport est le moyen le plus rapide de délivrer un message et d’assurer la promotion d’un pays. Quand on vous dit « Proche-Orient », vous pensez tout de suite « terroristes », pas vrai ? Eh bien, nous voulons que le Qatar ait bonne réputation »[9]. Des centaines de millions de dollars ont donc été injectées pour faire du Qatar un haut lieu du sport mondial.

Dans le domaine du football, l’émirat est désormais perçu comme un eldorado pour un bon nombre de sportifs reconnus mondialement et arrivant en fin de carrière. Ces dernières années, de grandes stars du ballon rond ont fait des séjours (plus ou moins longs) dans le pays. Ainsi, des joueurs tels Batistuta, Romario, Guardiola, Effenberg etc.

 Des anciens champions du monde de l’équipe de France y ont également fait des passages tels Franck Lebœuf, Christophe Dugarry ou Marcel Dessailly, la plupart du temps pour des salaires mirifiques. Tout récemment, c’est le transfert de l’attaquant de l’A.S Saint-Etienne, Pascal Feindouno, acheté par un club qatarien et payé au prix fort qui a démontré la capacité d’attraction du Qatar dans le domaine footballistique. Ce transfert assez houleux a d’ailleurs quelque peu secoué la planète football[10].

Le Qatar utilise cette dimension sportive dans le but d’apparaître à terme comme une grande nation du sport et de bénéficier ainsi de l’importante couverture médiatique qui s’y attache. L’émirat va jusqu’à naturaliser des joueurs ou des athlètes non-sélectionnés par leur équipe nationale afin de qualifier le pays pour des phases finales de compétition. Cela s’est déjà produit pour le football comme pour l’athlétisme poussant ainsi la Fédération internationale de football association (FIFA) à durcir sa réglementation sur les conditions de naturalisation des joueurs de football[11].

En plus du football et de l’athlétisme, d’autres sports sont à l’honneur au pays des pétrodollars. L’émirat a mis en place un tournoi de tennis, le Doha Open Tour qui est le premier tournoi de l’année. Il bénéficie donc d’une bonne visibilité internationale et les grands noms du tennis masculin s’y pressent généralement. Un tour cycliste du Qatar est organisé, chaque année, au mois de février. Il apparaît comme la préparation idéale, y compris en termes climatiques, avant les épreuves européennes. En outre, l’investissement dans le sport se fait également à l’étranger. Le Qatar mise aussi sur le parrainage ou l’organisation de grandes compétions sportives, en Europe notamment. Ces derniers jours, l’une des plus prestigieuses courses de chevaux s’est déroulée à Paris. Son nom : la course Qatar-Arc de Triomphe[12]

Cet engouement pour le sport rentre donc dans l’objectif d’accroître le rayonnement du Qatar sur la scène internationale. Cet enthousiasme pour le sport devient même une des caractéristiques majeures de l’émirat. Intrigué par cette évolution, les journaux sportifs consacrent régulièrement de nombreuses pages sur le développement du sport dans le pays.

En outre, les investissements et les grands travaux dédiés au sport se sont multipliés dans l’émirat. A titre d’exemple, le pays a construit il ya quelques années une colossale académie des sports[13]. L’engouement est tel que le Qatar s’est vu confier l’organisation de grandes compétitions sportives. Ainsi en a-t-il été de l’organisation des Jeux asiatiques de décembre 2006. Cette manifestation sportive représenta un événement d’une importance symbolique capitale pour l’émirat puisqu’elle constitue le troisième évènement sportif mondial après la Coupe du monde de football et les Jeux Olympiques. Aujourd’hui, les dirigeants du Qatar sont encore plus ambitieux. Ils sont candidats à l’organisation des Jeux Olympiques de 2016.

Dans un autre domaine, le Qatar veut également apparaître comme un lieu d’échanges entre les différentes civilisations et un endroit ouvert au dialogue des cultures. Ainsi, pas une semaine ne passe sans qu’une conférence mondiale, un colloque international ou un forum ne s’y tiennent. De l’organisation du dialogue inter religieux au niveau mondial au Forum sur la Démocratie en passant par la construction de grands musées et de nouvelles universités, le Qatar est devenu un lieu de rencontres et d’échanges, une plaque tournante pour les idées[14].

De nombreuses personnalités, des anciens présidents des Etats-Unis et même des responsables d’ONG occidentales[15] s’y déplacent. Le monde entier s’y croise tout cela dans l’intérêt bien compris de donner à Doha une envergure internationale. Une église a récemment vu le jour dans le pays et une deuxième devra bientôt être inaugurée. Cette réalisation constitue une première dans la péninsule arabique, l’émirat ayant noué des relations diplomatiques avec le Vatican dès 2002.

Dans le domaine culturel et de la connaissance, le Qatar déploie aussi de grands efforts pour apparaître comme le lieu de la formation au niveau régional. Le principal instrument de cette stratégie est la Cité de l’éducation (qu’on nomme au Qatar Madinat at’alimiyya, de son nom en arabe), un campus géant de 14 000 hectares en train de sortir des sables dans la banlieue de Doha, pensé et bâti par la Qatar Foundation, une institution disposant de moyens quasi illimités et dont la présidente n’est autre que Cheikha Mozha, la femme préférée de l’émir, très active dans les domaines de l’éducation et de la promotion du rôle de la femme dans son pays[16]. Plusieurs universités américaines (et non des moindres) y ont installé des filiales donnant au site un air de campus proprement américain.

Tout au long de la Highway qui longe les grilles de Madinat at ta’limiya, on découvre toute une série de noms prestigieux : Cornelle Univeristy, Texas A & M, Virgin Commonwealth[17] etc. Pas moins de six universités américaines disposent d’une filiale dans ce secteur qui va également accueillir un centre hospitalier universitaire et un parc scientifique et technologique. Au total, les dépenses de recherche et développement du pays représentent 2,8 % du PIB[18] (contre 2,2 % en France). Le Qatar parie donc sur l’avenir et prépare ainsi progressivement son économie à l’après-pétrole. En définitive, le Qatar a l’ambition de devenir le centre politique, culturel et sportif de la région.[19] Et il s’en donne tous les moyens.

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Le Qatar est donc devenu, en quelques années, un acteur majeur de la scène internationale. Très peu de pays dans le monde, avec une taille aussi réduite et une population si faible, peuvent prétendre jouir d’une telle influence et d’une telle visibilité. Le pari de l’émir et des dirigeants du pays de faire de leur minuscule pays un lieu de rayonnement international au prix de multiples grands écarts est donc en passe d’être gagné. Avec beaucoup d’enthousiasme et un certain pragmatisme, aidé par une manne pétrolière et surtout gazière qui n’est pas prête de se tarir, l’émirat continue sa course et les projets faramineux de tous ordres ne manquent pas.

Cependant, la concurrence dans la région est rude[20] et les travers de ce développement si rapide sont nombreux. En effet, les dirigeants du Qatar ne semblent pas avoir pris la mesure de la menace que représente le changement climatique et sont en retrait dans la lutte contre la pollution. En 2004, l’Agence internationale de l’énergie a ainsi classé le Qatar (et d’autres émirats tel Dubaï) en tête des pays émetteurs de CO2, avec un taux de 49,6 tonnes par habitant. De plus, le traitement réservé aux travailleurs immigrés (qui forment, rappelons-le, la majorité de la population), est souvent indigne.

Le Qatar devra également sortir de la logique de l’Etat rentier pour garantir une sortie en douceur de sa dépendance à l’égard des hydrocarbures. Les enjeux sont énormes et une récente étude conduite dans les six pays du Conseil de coopération du Golfe[21] (CCG) montre que les équilibres internes de ces Etats sont fortement bousculés[22]. Espérons que le Qatar évoluera d’une manière différente que celle décrite par le défunt roi Faysal d’Arabie saoudite : « En une génération, nous sommes passés du chameau à la Cadillac. Mais à voir notre façon de gaspiller l’argent aujourd’hui, je crains fort que la prochaine génération ne revienne au chameau »



[1] Albert Hourani, Histoire des peuples arabes, Seuil, Paris, 1993.

[2] Les deux sites bénéficient d’une version en arabe et d’une autre en anglais.

[3] « Al Qaradawi, l’islam à l’écran », Le Monde, 31 août 2004. Portrait réalisé par Xavier Ternissien.

[4] Youssouf Al Qardawi est l’auteur de plus de cent trente ouvrages dans le domaine religieux dont certains ont connu plus de dix éditions.

[5] C’est ainsi que ce programme est présenté.

[6] Sur ce sujet cf. notamment Pascal Ménoret, Qu’est-ce que le wahhabisme ?, article paru dans la revue Mouvements, Les musulmans dans la modernité, novembre 2004 ainsi que l’ouvrage du même auteur, L’énigme saoudienne, La Découverte, Paris, 2003. Pour plus de précisions sur les différentes tendances de l’islam et sur la notion de “salafisme“ voir également Tariq Ramadan, Les musulmans d’Occident el l’avenir de l’islam, Actes Sud, Paris, 2003, p. 56 et sq ainsi que François Burgat, L’islamisme à l’heure d’Al Qaïda, la Découverte, Paris, 2005.

[7] Xavier Ternissien, Les Frères musulmans, Fayard, Paris, 2005, et notamment le chapitre Qaradawi, le cheikh mondial.

[8] Ces prêches ont valu à Al Qaradawi, une virulente critique dans la célèbre revue Foreign Policy (Fouad Ajami, « The falseness of anti-americanism », Foreign Policy, sept-oct. 2003). Cité in Olfa Lamloum, Al Jazira, miroir rebelle et ambigu du monde arabe, op.cit. En outre, l’auteur de ces lignes a pu assister à un de ces prêches, le vendredi 24 septembre 2004, où le Cheikh a violemment condamné les opérations militaires américaines en Irak, notamment à Fallouja.

[9] Pasacl Boniface, « Le Qatar se veut un modèle pour le Golfe », Le Monde diplomatique, Juillet 2004.

[10] Ce transfert a été au cœur d’une polémique dans le monde du football en France. L’international guinéen est parti fin septembre au Qatar pour évoluer dans le club d’Al-Saad pour un salaire de 2,5 millions d’euros net par an. Son départ des Verts s’est fait dans la confusion et le principal intéressé s’en explique ouvertement : C’est aussi un choix financier, je ne le cache pas. Je répète ce que j’avais dis en août : une telle proposition ne se refuse pas ! Après le foot je ne vais pas demander à quelqu’un de m’aider, ma famille ou moi ». Cf. www.lequipe.fr, Feindouno s’explique, 29 septembre 2008.

[11] « Les ambitions du Qatar ont entraîné un durcissement des règlements », Le Monde, 10 décembre 2005. A titre d’exemple, le Qatar avait remporté une médaille d’or aux championnats du monde d’athlétisme de Paris d’août 2003. En réalité, cette médaille avait été acquise par un ex-Kenyan, Stephen Cherono, qui venait d’être naturalisé et rebaptisé Saif Said Shaheen en échange d’un salaire à vie d’un montant de 1000 euros par mois. Somme à mettre en relation avec les 2,8 millions d’euros que percevait chaque année, et à la même époque, le défenseur français Franck Leboeuf… Cf. Nabil Ennasri, « Le champ politico-religieux du Qatar : une vision estudiantine », op.cit.

[12] 800 journalistes et de nombreuses chaînes de télévision étrangères ont ainsi pu couvrir la plus prestigieuse vitrine hippique française qui s’est déroulée les 4 et 5 octobre 2008 à l’hippodrome de Longchamp. 230 millions de téléspectateurs ont pu bénéficier de la retransmission de la course. Il est donc normal que le Cheikh Mohammed Bin Faleh Al Thani, Vice Président du QREC (Qatar Racing and Equestrian Club) ait éprouvé « une grande satisfaction à associer le nom du Qatar à cette course mythique ». Informations recueillies sur le site du Journal du Dimanche, ww.jdd.fr.

[13] Du nom de Aspire (pour Academy for sports and excellence), ce complexe sportif hors norme comprend onze courts de tennis, huit pistes d’escrime, deux courts de squash, un terrain de football, une piste d’athlétisme, une piscine olympique etc. De grandes personnalités du sport s’étaient déplacées pour son inauguration, au premier rang desquels les légendes du football, le Brésilien Pelé et l’Argentin Maradona. Son coût s’est élevé à plus d’un milliard d’euros. Cf. « Le Qatar inaugure en grande pompe sa gigantesque académie des sports », Le Monde, 22 novembre 2005.

[14] « Qatar, l’émirat non-aligné », Le Monde, 19 juin 2008. Rappelons également que le Qatar avait accueilli le sommet de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en novembre 2001. Même s’il est vrai que le choix de Doha, sa capitale, avait été présenté comme motivé par l’assurance de ne pas voir des milliers d’altermondialistes y manifester comme à Seattle, ce sommet a permis au pays de bénéficier d’une publicité internationale certaine. C’était la première fois qu’un sommet de l’OMC se tenait dans un pays arabe. Ce sommet était aussi empreint d’une haute valeur symbolique car il se tenait dans une capitale arabe quelques semaines seulement après les évènements tragiques du 11 septembre 2001 et de l’attaque américaine en Afghanistan survenue un mois plus tard. Le Qatar a également accueilli le sommet des 77 en 2005.

[15] Le dernier cas en date est l’installation au Qatar du très médiatique ancien président de Reporters Sans frontières (RSF) Robert Ménard. Ce dernier vient d’être nommé à la tête du Centre de Doha pour la liberté de l’information (“Doha Centre For Media Freedom”), auquel s’est d’ailleurs joint l’ex-Premier ministre français Dominique de Villepin. AFP, 15 octobre 2008.

[16] La Qatar Foundation est également associé dans ce projet à l’un des think thank américains les plus puissants, la Rand Corporation.

[17] Lors de l’un de nos séjours au Qatar, nous avons pu visiter Madinat at ta’limiya et certaines de ses universités. L’un des éléments qui nous a le plus frappé au sein de ce campus, outre le caractère futuriste des installations, est la présence du drapeau américain au côté du drapeau qatarien au sein de chaque amphithéâtre. Un paradoxe parmi tant d’autres…

[18] « Doha prône l’économie de la connaissance en plein désert », Le Monde, 20 mai 2008.

[19] Cette ambition de centre culturel régional sera à partager avec les Emirats Arabes Unis qui ont investi des milliards de dollars dans d’impressionnants centres culturels avec la participation des grands musées européens. Voir à ce sujet le dossier, « Surenchère de mégaprojets culturels », Le Monde, 6 février 2008.

[20] Les autres pétromonarchies du Golfe ne sont pas en reste. Parmi elle, c’est certainement l’Etat des Emirats Arabes Unis qui constitue le principal concurrent du Qatar dans sa recherche à la notoriété. Ce pays semble copier à certains égards le modèle qatarien même si Dubaï était déjà connue pour son exubérance et sa folie des grandeurs. Une forme de duel se joue donc entre les deux sœurs du Golfe qui n’ont pas fini de faire parler d’elles…

[21] Arabies Saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Koweït, Oman, Qatar.

[22] Voir l’enquête comparative menée par Fatiha Dazi-Héni, chercheuse associée au Centre d’études et de recherches internationales de Sciences-Po, Monarchies et sociétés d’Arabie : le temps des confrontations, Presses de Sciences Po, 2006.

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