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Gaza : l’Autorité Palestinienne empêche les malades de sortir

La contribution de l’Autorité Palestinienne à l’étranglement, aux côtés d’Israël et de l’Egypte, de la population de Gaza, ne concerne pas seulement la fourniture d’électricité, mais aussi les malades ayant besoin d’un traitement médical urgent à l’extérieur de leur minuscule territoire, rapporte Haaretz.
Le journaliste du quotidien israélien Jack Khoury écrit ainsi qu’il a recueilli une série de témoignages d’habitants de Gaza affirmant que depuis deux mois, l’Autorité Palestinienne a cessé d’envoyer aux Israéliens les permis exigés par ces derniers pour permettre la sortie de malades gazaouis ayant besoin d’un traitement urgent, que ce soit en Cisjordanie, en Jordanie ou en Israël.
Ces témoignages corroborent les données recueillis par Physicians for Human Rights (PHR, Médecins pour les Droits de l’Homme) : selon les chiffres de cette ONG israélienne, l’Autorité Palestinienne n’a pas payé –aux Israéliens-, les « chèques de sortie » d’au moins 1.600 malades ayant un besoin urgent de soins qu’ils ne peuvent recevoir dans l’enclave assiégée. Cela concerne notamment des enfants et des adultes souffrant de cancers et de maladies cardio-vasculaires.
Plus de 90% des gens qui ont fait une demande au mois de mai sont toujours dans l’attente. Et sur les quelque 120 dossiers adressés quotidiennement au ministère de la Santé à Ramallah, à peine une dizaine ont reçoivent une réponse favorable, écrit Jack Khoury.
Ces chiffres contrastent drastiquement avec ceux de l’année 2016, où l’Autorité délivrait en moyenne 2.000 chèques de sortie par mois, étant entendu que l’Etat israélien, qui essaie de vendre au reste du monde son image de grand humanitaire, n’a jamais sorti un seul shekel pour soigner des Palestiniens.
“On parle à juste titre beaucoup de la crise de l’électricité, mais celle des traitements médicaux est tout aussi dramatique », déclare un responsable de l’ONG.
Aïcha Majdalawi, une jeune fille de 14 ans du camp de réfugiés de Djabaliya, souffre d’une maladie des vaisseaux qui affecte l’irrigation sanguine du foie et de la rate. Depuis 10 ans, sa prise en charge à l’hôpital israélien Ichilov de Tel-Aviv était financée par l’AP. Mais le 21 juin, elle n’a pu aller au rendez-vous, faute de paiement. Un nouveau rendez-vous a été fixé au 31 juillet … si d’ici là, l’Autorité Palestinienne paye le permis.
Une délégation de PHR a pu se rendre la semaine dernière dans la bande de Gaza, pour la première fois depuis le mois de mai.
Les cinq médecins israéliens en faisant partie ont réalisé des interventions chirurgicales à l’hôpital Shifa de Gaza-ville, et à l’Hôpital de Khan Younès. L’équipe a aussi donné des consultations en ambulatoire dans divers dispensaires.
La pénurie de Fentanyl, un antalgique/anesthésique indispensable en chirurgie, menace de conduire à l’arrêt de toutes les opérations dans les hôpitaux publics de la bande de Gaza, s’alarment-ils. Et des médecins palestiniens ont déclaré à leurs collègues israéliens que cette pénurie était due au refus de l’Autorité Palestinienne de transférer le précieux médicament dont il y a des stocks disponibles en Cisjordanie.
« Nous trouvons une situation qui empire à chacun de nos déplacements à Gaza. Il y a plus qu’urgence à transférer à ce territoire des fonds, de l’électricité et des médicaments, et à permettre la libre circulation de ses habitants », commente, désespéré, le Dr Salah Haj Yahya, responsable de la délégation israélienne.
CAPJPO-EuroPalestine

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