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Fusillade à Washington : les médias américains ont hâtivement accusé les musulmans…

Ce n’est certes pas eux qui ont tiré les premiers, en ce lundi macabre qui a fait 13 victimes à Washington dont l’assassin en personne Aaron Alexis, 34 ans, originaire du Texas, mais les médias américains n'auront pas tardé à dégainer à l’annonce de cette énième fusillade perpétrée sur le sol de la bannière étoilée, avec un empressement délétère et foncièrement anti-musulmans.

Tels des charognards exploitant une nouvelle tuerie de masse dont l’Amérique a le triste secret, qui nécessiterait urgemment une introspection culturelle nationale, les analystes et autres éditocrates de l’autre côté de l’Atlantique se sont engouffrés dans la brèche sanglante pour pointer du doigt les coupables tout désignés : mais c'est bien sûr, les musulmans, auteurs d’une attaque terroriste…

"Nous ne sommes que quelques jours après la commémoration des attentats du 11/9, ici à Washington DC," s’est emportée la journaliste de CNN Barbara Starr, qui a clairement imputé cet acte criminel frappant l’institution militaire et notamment la célèbre Marine US aux musulmans, faisant abstraction de la prudente réserve de la police et de l’homme fort de Washington, Barack Obama, lors de son allocution.

Le site Debkafile a accusé sans détour Al-Qaïda d'avoir planifié et commis l’attentat, établissant un lien direct avec la récente vidéo de Ayman Zawahiri dans laquelle ce dernier appelait de ses vœux qu’un "loup solitaire attaque le sol américain", tandis que son confrère Alex Jones, journaliste de Info Wars, était au diapason, estimant que le ou les meurtriers ne pouvaient qu’être issus des rangs d’Al Qaïda, sa seule hésitation portant sur le fait de savoir si "les tireurs musulmans étaient des exécutants agissant sous les ordres d’Al Qaïda ou s'ils avaient été galvanisés par la vidéo réalisée par Ayman al-Zawahri"…

Dans cette salve de jugements à l’emporte pièce, l'agence de presse Reuters, loin de se distinguer par une clairvoyance salutaire, a succombé à la tentation de hurler avec les loups, discernant la main criminelle islamiste derrière cette tragédie si typiquement américaine.

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C'est sur les réseaux sociaux qu'un feu nourri de critiques a fusé à l'encontre de la propagande médiatique, parasitant ses effets nocifs. "Le tireur de la Navy Yard à Washington restera un simple tireur de masse, à moins qu’il ne soit identifié en tant que musulman, après quoi il deviendra aussitôt un terroriste", a ironisé Tony Mitchelle un twittos, alors qu’une autre citoyenne, Sara Jane Fair, a laissé éclater sa colère, exaspérée par ce déchaînement islamophobe des faiseurs d'opinion, aussi irresponsable qu’irrespirable.

"Lire des tweets d’une telle ineptie au sujet de la fusillade de Navy Yard, c’est insupportable. Il faut cesser de crier aux attentats islamistes et d’accuser les musulmans dès qu’il y a des violences. # Ridicule", a-t-elle signé sur son compte Twitter.

A l’autre bout de la chaîne, les musulmans américains ont, eux, prié le ciel que l’assassin ne soit pas un des leurs, inquiets des répercussions si tel avait été le cas, l’attentat de Boston du mois d'avril hantant les esprits. "Une tuerie au sein de la Navy Yard vous fait grincer des dents, et après cela, tout ce que vous espérez, c'est que ce n'est pas soit pas l’œuvre d’un musulman", a écrit Anum Zahid, quand un autre suppliait : "S'il vous plaît, pour l'amour de Dieu, faites que ces hommes armés de la Marine ne soient pas du Moyen-Orient ou musulmans".

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