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Finlande : les femmes voilées ne sont pas les bienvenues dans la police

Une seule mince frontière les sépare, et pourtant c’est un long voile de différences qui les éloigne, la Finlande et la Suède ont beau avoir en commun leurs latitudes nordiques, l’esprit d’ouverture qui les anime envers l’insertion professionnelle des femmes voilées est plus polaire d’un côté que de l’autre.

C’est peu dire que le veto de l’institution policière a brisé ses rêves en l’espace de quelques lignes, une Finlandaise de 38 ans, qui n’imaginait pas d’autre carrière que sous l’uniforme des forces de l’ordre, a dû se résoudre à ne jamais le porter après avoir échoué à infléchir la décision de la direction nationale de la police au sujet du port du hijab.

Son combat de longue haleine aurait certainement mérité les galons de la persévérance et de l’opiniâtreté, tant elle a fourbi soigneusement ses arguments pour rejeter toutes les objections et plaider sa cause, et au-delà celle de ses coreligionnaires qui, comme elle, ont la vocation. Mais son prêche dans le désert s’est heurté à l’autisme général, et l’enthousiasme avec lequel elle a défendu la compatibilité entre l’uniforme et le voile a été refroidi par le refus glacial qui a clos définitivement le débat.

"Je veux faire partie de la société, mais la société ne veut pas de moi", a déploré la jeune femme devant la presse locale, renchérissant : "La police suédoise autorise le port du foulard, des turbans et des kippas, pour favoriser l’intégration des communautés minoritaires. J’ai toujours voulu faire partie de la police, et aujourd’hui je dois renoncer à mon rêve, c’est très dur."

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Alors qu’une clameur sourde de protestation monte au sein des femmes musulmanes finlandaises, unies par la même volonté de prendre une part active à la vie de la société, de s’investir dans le monde du travail, tout en restant fidèles à leurs valeurs, le rejet du voile, même parfaitement adapté à la fonction, par les responsables de la police, a jeté un froid sur leurs revendications.  

Un rejet partagé par le gouvernement finlandais et différents ténors de la classe politique, pour qui la neutralité de la police est non négociable. "Autoriser le voile pourrait conduire à d'autres demandes liées à la religion, par exemple le droit de s’arrêter pour la prière. Et ça, c’est inconcevable !", a déclaré le porte-parole du Conseil national de la police, avant d’ajouter : "Nous sommes sûrs que certaines femmes peuvent se dévoiler pour les besoins du service et après remettre leur voile pour rentrer chez elle». Des propos auxquels a souscrit le leader du parti démocrate-chrétien, qui a indiqué : "Il est important que la police soit considérée comme représentant la puissance publique, et non certaines convictions religieuses. Si nos policiers sont amenés à intervenir dans un litige qui oppose des personnes ayant des origines idéologiques différentes, alors l'uniforme officiel démontre leur impartialité, et cela c’est essentiel."

En dépit de ce bel unanimisme politique, un regroupement de musulmanes finlandaises n’a pas encore rendu les armes, et à l’heure où l’une des leurs peine à se remettre de sa cruelle désillusion, faisant une croix sur un avenir qu’elle voulait croire radieux, elles serrent les rangs pour tenter de faire fondre la glace institutionnelle qui fige la Finlande dans une laïcité très… arctique.

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