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Etats-Unis : un passager tire froidement sur un chauffeur de taxi musulman, après l’avoir interrogé sur Daesh

D’une rive à l’autre de l’Atlantique, l’onde de choc émotionnel provoquée par les attentats de Paris n’en finit pas de libérer les pires pulsions chez ceux qui n’attendaient que cela pour appliquer la loi du Talion, aveuglément, sauvagement et illégalement.

Un immense frisson de peur a parcouru et parcourt toujours les rangs de la communauté musulmane de Pennsylvanie depuis cette matinée de Thanksgiving qui a tourné au drame, lorsqu’un chauffeur de taxi d’origine marocaine, fort honorablement connu, a été victime d’une tentative de meurtre à bord de son véhicule.

Rien ne laissait présager, de prime abord, que derrière le passager qu’il menait à bon port se cachait un islamophobe implacable, résolu ce jour-là à faire couler le sang d’un musulman et d’un innocent en représailles aux actes terroristes perpétrés par Daesh.

Bien qu’assailli de questions, de plus en plus insistantes, sur ses origines (son meurtrier en puissance pensant à première vue qu’il était Pakistanais), sur sa religion, puis sur la légitimité de l’Etat Islamique et ses abominations, le chauffeur de taxi de 38 ans, l’œil dans le rétroviseur, ne pouvait toutefois pas imaginer qu’il était déjà dans le viseur de son assassin.

C’est une fois arrivé à destination que son étrange passager, à la curiosité grandissante et dérangeante au fil du parcours, évoquant le Prophète sur un ton sarcastique et délibérément offensant, a brusquement sorti une arme de sa mallette en faisant mine de chercher son portefeuille, avant de tirer, sans trembler, sur sa cible qui lui tournait le dos. Sa soif de vengeance assouvie, l'individu a déserté la scène du crime sans demander son reste, laissant sa victime pour morte derrière son volant, à quelques mois d’acquérir la citoyenneté américaine.

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Ebranlé par ce passage à l’acte qualifié de « crime de haine » caractérisé, le Centre islamique de Pittsburgh, par la voix de son directeur Wasi Mohamed, a exigé avec solennité que tout soit mis en œuvre pour retrouver la trace du tueur de musulmans qui court actuellement dans la nature. " C’est un crime de haine et il doit être traité comme tel, toutes affaires cessantes", a martelé ce dernier, en déplorant vivement qu’un "acte aussi horrible ait été commis à Pittsburgh, une ville d’ordinaire hospitalière, dont les musulmans saluent les efforts pour préserver le vivre-ensemble". "Depuis les attaques de Paris, nous souffrons. Personnellement, nous sommes humiliés, beaucoup de gens dans les rues nous font des doigts d’honneur et nous insultent", s’est-il désolé dans un entretien au Pittsburgh Post-Gazette, tandis qu’un fidèle, sous couvert d'anonymat, s’est insurgé contre cette escalade de violence en ces termes : "C’est extrême. Cela doit cesser."

Opéré d’urgence, le chauffeur de taxi, dont le pronostic vital n’est plus engagé aujourd’hui, ne cesse de revivre, avec effroi, sa confrontation avec le dangereux criminel monté à bord de son véhicule, se souvenant de chacune des phrases prononcées, ainsi que du regard glaçant jeté par son interlocuteur en l'entendant rétorquer : "Je suis contre l’Isis. Je ne les aime pas. Ils tuent des personnes innocentes." Mais de là à songer qu’il lui tirerait dessus pour clore ce dialogue de sourd, cela paraissait inconcevable même dans les plus sombres prédictions de ce ressortissant marocain, natif de Safi, qui a choisi de réaliser son rêve américain à Pittsburgh.

"J’aime profondément cette ville. Mon vœu le plus cher c’est de devenir citoyen américain. Je suis fier de vivre ici, et je n’ai même pas eu le temps de le dire au criminel qui a tenté de m’abattre", a-t-il confié dans un filet de voix, en trouvant la force de dire qu’il ne pardonnera pas à l’homme qui a commis l'irréparable.

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