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Etats-Unis : South Portland élit sa première maire noire, musulmane et voilée

« Pourquoi pas moi ?». C’est en écoutant la petite voix intérieure qui lui susurrait discrètement à l’oreille de croire en elle, d’aller de l’avant, d’oser se frotter au terrain et de se soumettre au verdict des urnes, que l’Américaine d’origine somalienne Deqa Dhalac, 53 ans, s’est lancée allègrement dans le bain bouillonnant de la politique.   

Si, selon le vieil adage, « la fortune sourit aux audacieux », l’audace mêlée d’opiniâtreté dont a fait preuve la conseillère municipale de South Portland, la quatrième plus grande ville du Maine, tout au long d’une campagne qu’elle aura égayé de sa joie de vivre, a payé récemment, lors d’un scrutin local qui a déplacé massivement les électeurs : les municipales.

D’une nature enjouée, la très sociable Deqa Dhalac – cette immigrée dans une vie antérieure qui, il y a 31 ans de cela, trouva refuge aux Etats-Unis, entourée des siens, et notamment de son père tendrement regretté, un ingénieur pétrolier et fervent défenseur de l’autonomisation de la gent féminine – a présenté un tout autre visage au soir de sa victoire. 

Une victoire éclatante qui l’a installée dans un fauteuil de maire attisant bien des convoitises, tout en la faisant entrer par la grande porte dans l’histoire politique américaine, en tant que première femme refugiée somalienne, noire, musulmane et voilée à se voir confier les clés de la cité.

« Je suis tellement heureuse et fière que les électeurs de South Portland m’aient fait confiance. C’est un grand privilège et une immense responsabilité à la fois, dont je saurai me montrer digne. Je suis prête à travailler d’arrache pied pour eux », a déclaré Deqa Dhalac à l’annonce de sa consécration, sans triomphalisme mais avec une solennité inhabituelle qui seyait à l’importance du moment, des larmes coulant de ses yeux d’ordinaire pétillant de malice.

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Les responsables du CAIR, l’influente organisation de défense des droits civiques des musulmans américains, se sont empressés de la féliciter, en nourrissant l’espoir que « son élection historique inspirera une nouvelle génération de musulmans américains, filles et garçons, afin qu’ils jouent un rôle majeur dans la construction d’une société meilleure ».

Propulsée au sommet du pouvoir local, parée de ses nouveaux atours de première magistrate de South Portland, et coiffée de son hijab dont personne, Outre-Atlantique, n’a suspecté qu’il cache dans ses plis une pasionaria de l’islam politique, selon la formule consacrée en France, Deqa Dhalac n’aura pas mis longtemps à prendre ses marques et à retrouver sa jovialité naturelle.

« Dans le Coran, il est dit d’aimer son prochain. Je crois que Dieu jugera quiconque fait du mal aux autres, mais ce n’est pas à moi qu’il revient de juger. Comment allez-vous construire une communauté unie, si vous n’incluez pas tout le monde ?! », s’est exclamée cette femme de conviction, très attachée aux belles valeurs musulmanes, lors de son premier point presse. 

La chaleureuse Deqa Dhalac en a fait le serment : son mandat, résolument placé sous le signe de l’unité, de la fraternité et de la solidarité, sera tout sauf l’ennemi de la joie, pour le plus grand bonheur de ses administrés. 

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