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Etats-Unis : les infirmières voilées oeuvrent à la réduction des préjugés islamophobes

Ces Américaines en blanc, qui allient de solides compétences à de grandes qualités humaines au profit du bien-être des malades, ne désespèrent pas de trouver l’antidote aux stéréotypes délétères, ces mauvaises cellules qui détériorent l’image de l’islam, dans l’univers hospitalier où elles évoluent, revêtues de leur voile.

Habituées à être au chevet de leurs patients, de toutes confessions et origines, et à l’écoute de leurs proches, les infirmières musulmanes voilées sont désormais à l’avant-garde de la lutte contre les préjugés islamophobes aux Etats-Unis, soit en les affrontant, soit en les démystifiant avec la dignité et la distanciation nécessaires, leur professionnalisme et leur dévouement parlant pour elles.

"Ma foi m’aide à faire face aux idées fausses colportées sur ma religion et sur mes coreligionnaires. Je puise dans les valeurs auxquelles je suis profondément attachée la rigueur, l’abnégation et l’altruisme pour accomplir ma mission d’infirmière, ainsi que la force de faire honneur à l’islam dès que j’enfile ma blouse blanche", a déclaré à la presse locale Naj Bazzy, une infirmière chevronnée de Detroit, véritable pilier de son unité médicale, qui a subi à plusieurs reprises l’affront d’être rejetée par des patients en raison de son apparence extérieure. 

Sa consoeur de Georgie, Aisha Hassan-Rasool, une autre infirmière voilée émérite, ne s’offusque plus des questions posées sans détour sur ses origines, et elle redouble de tact, de courtoisie et parfois même d’humour pour y répondre, dissipant les craintes et les suspicions en un rien de temps. "Les personnes que je soigne sont représentatives de la diversité cultuelle et culturelle américaine, aucune d’entre elles n’a jamais vraiment été agressive à mon égard. Je suis là pour apaiser leurs douleurs et les remettre sur pied, pas pour imposer ma religion même si mon islamité est visible", assure-t-elle.

 Pour Arshia Wajid, la fondatrice et présidente de l’association qui regroupe les professionnels musulmans de la santé Outre-Atlantique, des défis de taille jalonnent le parcours de ces infirmières particulièrement méritantes et exemplaires, dont l’appartenance religieuse est identifiable au premier regard, d'autant plus que le sentiment anti-musulmans est toujours aussi prégnant dans les médias. Loin de les dissuader de poursuivre dans cette voie, souvent choisie par vocation, elle les encourage au contraire à exceller dans leur activité pour briser les barrières et tordre le cou aux amalgames destructeurs, comme si elles devaient venir à bout d’un mal incurable.  

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 "Je ne ménage pas mes efforts et je ne compte pas mon temps quand je suis auprès de mes patients. J’aime échanger avec eux et je fais en sorte qu’ils se sentent à l’aise en ma présence", insiste Samia Siddiqui, une Américaine d’origine pakistanaise, qui a passé six ans dans le service des enfants malades de l'hôpital de Phoenix, avant de rejoindre l’équipe de chirurgie ambulatoire au sein du même établissement. "J’ai remarqué que certains patients appuient plus volontiers et plus fréquemment sur le bouton d’appel quand c’est moi qui suis de service", précise-t-elle en souriant, en se réjouissant d'être très sollicitée même si cela lui procure une surcharge de travail. 

 "Il m’est arrivée plusieurs fois de voir des personnes prendre peur à ma vue, ou plutôt à la vue de mon foulard", déplore, pour sa part, Zainub Rasheed, une infirmière aguerrie de Tampa, en Floride. "Ils pensent automatiquement que vous êtes une terroriste", poursuit-elle, en reconnaissant qu’il faut alors s’armer de courage et de patience pour établir un lien de confiance.

Face au fléau de l’islamophobie qui se propage partout, jusque dans les couloirs aseptisés des hôpitaux mais pas encore immunisés contre le racisme primaire, la présence d’infirmières musulmanes voilées, sans l’éradiquer, parvient toutefois, progressivement, à faire rempart contre ses effets toxiques.

 

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