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Etats-Unis: «La haine n’a pas sa place dans notre société !», clame un imam, après une attaque à la voiture-bélier

Ça ne peut pas être un mauvais coup du sort… A Burien, une localité jouxtant Seattle, le haut lieu industriel et technologique de l’Etat de Washington, depuis ce lundi 7 mars aussi fracassant que glaçant, rares sont ceux, au sein de la communauté musulmane, qui croient à la thèse de l’accident malheureux, à la fable de la perte subite de contrôle de son véhicule…

Nombreux sont ceux, en revanche, qui frémissent rétrospectivement en songeant au terrible drame qui aurait pu se produire ce matin-là, aux environs de 9h15, si la salle de prière du Centre culturel islamique n’avait pas été vide. Ils n’osent imaginer à quel scénario catastrophe les fidèles ont échappé, lorsqu’une voiture, lancée à vive allure, percuta le bâtiment, avant de faire marche arrière et de repartir en trombe.

Fortement ébranlé, Yahya Suufi, le directeur et imam d’origine somalienne de la Muslim American Youth Foundation, entend encore les crissements de freins stridents qui le firent sursauter. Il a le redoutable privilège d’être le témoin clé de la scène terrifiante, se trouvant juste devant le Centre culturel islamique quand un fou furieux, portant un casque, fonça droit dessus.

Redoutant le pire, il s’est aussitôt précipité vers l’entrée de la salle de prière, constatant avec soulagement qu’il n’y avait pas âme qui vive, et avec consternation l’ampleur des dégâts. « Le bruit de l’impact de cette agression clairement islamophobe fut effrayant. Il résonne encore dans ma tête. Cela a réveillé en moi de douloureux souvenirs, quand j’étais enfant et que la guerre faisait rage dans mon pays, la Somalie », a-t-il relaté, encore sous le choc.

«Tout le monde mérite d’avoir un endroit, un havre de paix pour se recueillir dignement », a-t-il soupiré, visiblement très affecté.

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Depuis ce lundi 7 mars qui a brisé avec fracas la quiétude de leur quartier, leur propre sérénité et une parcelle d’insouciance pour les plus jeunes, la peur a gagné comme rarement les musulmans de Burien, d’autant plus que l’auteur de cette attaque à la voiture-bélier court toujours dans la nature. 

« C’est terrible ce qui s’est passé », a confié, dévasté, Ahlam Nur, 21 ans. Sa tristesse infinie, mêlée d’effroi, est le sentiment qui prédomine largement chez les jeunes musulmans, mais aussi chez une grande partie des administrés non musulmans. Ce qui, en soi, constitue une source précieuse de réconfort, dans laquelle puiser des raisons d’espérer, envers et contre tout.

Sous la bannière fraternelle et rassembleuse « Nous sommes aux côtés de nos voisins musulmans », plusieurs dignitaires religieux d’autres obédiences et figures de la société civile de toutes origines et confessions ont serré les rangs, mardi dernier, avec leurs concitoyens musulmans, fermement résolus à se dresser ensemble contre l’hydre hideuse de l’intolérance, de la haine, de l’islamophobie et du racisme sous toutes ses formes.

« La haine et la peur n’ont pas leur place dans notre société ! », a martelé Yahya Suufi, sous les applaudissements nourris de l’assistance. A Burien, trois jours après l’impensable attaque à la voiture-bélier, seules les portes et les vitres ont volé en éclats… Les coeurs, eux, restent soudés et impossibles à fracasser.

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