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Esprit des Lumières ? Vous avez dit esprit des Lumières ?

La France semble se complaire dans des contradictions criantes, qui lui font brandir à tous crins l’esprit des Lumières en étendard de sa grandeur, alors qu’elle ne manque pas de le trahir au nom de la raison d’Etat, laquelle s’éclaire à la lueur d’autres flambeaux, bien moins radieux…

Nos pensées tourmentées se tournent alors vers Montesqieu, que l’on imagine se retourner dans son sépulcre, et pour cause ! Outragé, transgressé, l’héritage des philosophes des Lumières vient de voler en éclat sous nos yeux médusés, piétiné en une phrase par un pouvoir en place sûr de son bon droit, qui a récemment annoncé par la nouvelle voix aux ordres du Ministère de la justice, Michèle Alliot-Marie, qu’un second procès rejugera au grand jour 14 complices présumés du « gang des barbares ».

Quelques heures seulement après qu’un verdict ait été rendu, considéré en tout point « exemplaire » par l’avocat général en personne, Philippe Bilger, après que des jurés aient délibéré pendant 48 h en leur âme et conscience, la déclaration politique de la Garde des Sceaux est tombée comme un couperet, donnant un retentissement particulièrement troublant et inquiétant à cette affaire qui, pour être monstrueuse, n’en a pas moins été jugée par une cour d’assises.

Comment ne pas succomber à un profond malaise, qui nous fait craindre la victoire de sinistre augure de la loi du Talion là où la justice citoyenne a déjà arbitré ?

La France basculerait-elle dans une justice des intérêts privés, toujours les mêmes, sur l’autel des droits de l’immense majorité des sans-grade, qui ne bénéficient pas du soutien de représentants assez puissants pour dicter à l’Etat sa ligne de conduite, voire ses futurs projets de lois ?

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Pris de vertige au cœur d’une monarchie, où le régent adoube et ostracise dans le plus grand mépris du peuple souverain et de sa constitution, la diabolisation orchestrée des uns au profit du prosélytisme à peine voilé en faveur des autres donnent la nausée.

Cette incursion sans précédent de l’Etat dans un jugement de cour d’assises n’est pas sans provoquer un tollé au sein du Syndicat de la magistrature et de l’Union syndicale des magistrats.

Dans ces ténébreuses intrications politiques, à mille lieux de l’intérêt général, il est bon de s’imprégner de la quintessence d’un texte fondateur, s’il en est, celui de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution ».

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