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Les Trésors de Sourate al–kahf : La Caverne « Épisode 6 :Le réveil des Compagnons de la caverne ; vs19-21 »

  • Épisode 6 :Le réveil des Compagnons de la caverne ; vs19-21

Nous avons vu à l’épisode précédentcomment Dieu a mis en état de sidération les Compagnons au cœur de leur caverne. Il est à présent exposé les raisons de cet évènement exceptionnel.

Voici donc un extrait de notre Exégèse Littérale du Coran[1] quant à ce célèbre récit coranique dit des Compagnons de la caverne/aṣḥāb al–kahf. Le texte en est donné selon notre Traduction Littérale du Coran[2] parue en 2024 :

Partie I : Apparences et réalités

Chap. I : Le récit des Compagnons de la caverne

  • 1. Préambule
  • 2. Narration
  1. Il en fut ainsi, Nous les avons éveillés pour qu’ils puissent s’interroger les uns les autres. L’un d’eux,qui discutait, dit : Combien de temps êtes-vous restés ?Ils répondirent : Nous sommes restés un jour ou un peu moins. Ils dirent : Seul votre Seigneur sait absolument la durée de votre séjour. Envoyez donc l’un de vous à la ville avec cet argent vôtre et qu’il voie quelle est la meilleure nourriture afin de vous en apporter provisions. Qu’il soit circonspect et qu’il ne laisse découvrir à personne votre présence, nullement.
  2. En vérité, s’ils s’emparent de vous ils vous chasseront à coups de pierres ou vous forceront à revenir à leur religion, alors vous ne connaîtriez la réussite en aucun temps.
  3. C’est ainsi que Nous les signalâmes afin qu’ils sachent que la Promesse de Dieu est véritable et qu’il n’y a aucun doute quant à l’Heure. Aussi, tandis qu’ils se contestaient mutuellement sur leur cas, d’aucuns dirent : Construisez sur eux un mur, leur seigneur les reconnaîtra absolument ! Ceux qui emportèrent l’affaire dirent : Élevons sur eux un temple, assurément !

وَكَذَلِكَ بَعَثْنَاهُمْ لِيَتَسَاءَلُوا بَيْنَهُمْ قَالَ قَائِلٌ مِنْهُمْ كَمْ لَبِثْتُمْ قَالُوا لَبِثْنَا يَوْمًا أَوْ بَعْضَ يَوْمٍ قَالُوا رَبُّكُمْ أَعْلَمُ بِمَا لَبِثْتُمْ فَابْعَثُوا أَحَدَكُمْ بِوَرِقِكُمْ هَذِهِ إِلَى الْمَدِينَةِ فَلْيَنْظُرْ أَيُّهَا أَزْكَى طَعَامًا فَلْيَأْتِكُمْ بِرِزْقٍ مِنْهُ وَلْيَتَلَطَّفْ وَلَا يُشْعِرَنَّ بِكُمْ أَحَدًا (19) إِنَّهُمْ إِنْ يَظْهَرُوا عَلَيْكُمْ يَرْجُمُوكُمْ أَوْ يُعِيدُوكُمْ فِي مِلَّتِهِمْ وَلَنْ تُفْلِحُوا إِذًا أَبَدًا (20) وَكَذَلِكَ أَعْثَرْنَا عَلَيْهِمْ لِيَعْلَمُوا أَنَّ وَعْدَ اللَّهِ حَقٌّ وَأَنَّ السَّاعَةَ لَا رَيْبَ فِيهَا إِذْ يَتَنَازَعُونَ بَيْنَهُمْ أَمْرَهُمْ فَقَالُوا ابْنُوا عَلَيْهِمْ بُنْيَانًا رَبُّهُمْ أَعْلَمُ بِهِمْ قَالَ الَّذِينَ غَلَبُوا عَلَى أَمْرِهِمْ لَنَتَّخِذَنَّ عَلَيْهِمْ مَسْجِدًا (21)

*****

– « Il en fut ainsi, Nous les avons éveillés pour qu’ils puissent s’interroger les uns les autres. L’un d’eux, qui discutait, dit : Combien de temps êtes-vous restés ? Ils répondirent : Nous sommes restés un jour ou un peu moins. Ils dirent : Seul votre Seigneur sait absolument la durée de votre séjour. Envoyez donc l’un de vous à la ville avec cet argent vôtre et qu’il voie quelle est la meilleure nourriture afin de vous en apporter provisions. Qu’il soit circonspect et qu’il ne laisse découvrir à personne votre présence, nullement. », v19.

Concernant le segment « Nous les avons éveillés/ba‘atha », l’Exégèse,comme nous l’avons signalé précédemment,a égaré le texte critique correctif du Coran. En effet, nos exégètes ont rendu le récit coranique tributaire de la légende chrétienne des Sept Dormants d’Éphèse, c.-à-d. en tant que preuve de la résurrection des corps. Le verbe ba‘atha a donc été compris ici comme signifiant ressusciter alors même que le texte coranique indique clairement que lesdits personnages ont été seulement “profondément endormis”, v11, et qu’en tout état de cause ils n’étaient pas morts. Toutefois, le segment «combien de temps êtes-vous restés ? Ils répondirent : Nous sommes restés un jour ou un peu moins » renvoie mot à mot à S2.V259. Certes, ce v259 est assurément relatif à la capacité de Dieu à ressusciter les morts, mais cette mise en relation n’est pas destinée à ce que nous assimilions l’une à l’autre ces deux correspondances, mais au contraire pour que nous puissions intratextuellement noter la différence entre ces deux récits. En effet, au v259 il est dit de l’homme en question que «Dieu le fit mourir pour “cent ans”, puis le ressuscita ». Or, rien de tel en notre v19, celui qui dort ne peut être que réveillé, éveillé, et non pas ressuscité, le verbe ba‘atha est donc bien à comprendre ici au sens premier de réveiller, éveiller : « Nous les avons éveillés/ba‘atha ».

– Compte tenu des détails cliniques apportés par les vs11 et 17-18 sur ce qui s’apparente à un coma artificiel, le verbe éveiller indique plus justement le fait d’avoir fait revenir à la conscience ceux dont l’activité cérébro-motrice avait été sidérée/ḍaraba. Concernant le segment « pour qu’ils puissent s’interroger les uns les autres », toujours en fonction de ce v259, l’on doit noter que l’échange de propos a lieu entre Dieu et l’homme qu’Il ressuscita après lui avoir donné la mort : «[Dieu] dit : Combien de temps es-tu resté ? [l’homme répondit]: Je suis resté un jour ou un peu moins. Il [Dieu] reprit : « Que non ! Tu es resté “cent ans”.» Ceci revient à dire que ce n’est pas l’homme qui se posa la question, mais qu’il a été interrogé pour prendre conscience de ce qui venait de se passer puisque, qu’il s’agisse de la mort ou du sommeil, la perception du temps est abolie. Autrement dit, ceci renvoie aux « deux partis» dont il a été dit « lequel des deux partis saurait vraiment pourquoi ils étaient restés un si long moment», v12, et explique qu’en « pour qu’ils puissent s’interrogerles uns les autres» par « les uns les autres » sont désignés les deux groupes d’acteurs distincts, c.-à-d. le groupe des Compagnons de la caverne et le groupe de ceux qui les interrogent après les avoir trouvés alors que Dieu venait de les ramener à la conscience. Tel est le sens de la séquence «il en fut ainsi, Nous les avons éveillés pour qu’ils puissent s’interroger les uns les autres» : Dieu a ramené à la conscience le groupe des jeunes gens au moment où ceux qui les persécutaient venaient de découvrir leur présence dans cette caverne.

– C’est donc « l’un d’eux », c.-à-d. un de ceux qui les découvrirent à leur réveil, qui a posé la question « combien de temps êtes-vous restés ? » et ce sont les Compagnons qui « répondirent : Nous sommes restés un jour ou un peu moins». Ceci explique aussi logiquement qu’en « ils dirent : Seul votre Seigneur sait absolument la durée de votre séjour » ce soit ces mêmes interrogateurs qui parlent aux Compagnons de la caverne et non pas ces derniers qui se seraient parlés entre eux et auraient bizarrement dit « votre Seigneur » au lieu de « notre Seigneur ». Du reste, de nombreuses traductions rectifient ce qui leur semble être une anomalie à partir du moment où ils comprennent à tort que ce sont les Compagnons de la caverne qui conversaient entre eux, et l’on peut y lire : « notre Seigneur » au lieu de textuellement « votre Seigneur ». Il découle de cette observation que ce sont encore ces mêmes personnages extérieurs au groupe des “dormeurs réveillés” qui font la proposition qui fait suite : « envoyez donc l’un de vous[là aussi modifié par certains en « envoyons l’un de nous »]à la ville avec cet argent vôtre et qu’il voie quelle est la meilleure nourriture afin de vous en apporter provisions». Ceci est à nouveau à rapprocher de S2.V259 où l’on peut lire : « pourtant, regarde ta nourriture et ta boisson : elles ne sont pas avariées». Ce détail sert à confirmer que la résurrection de cet homme relevait du miracle puisque la conservation de sa nourriture sur « “cent ans” » n’obéissait pas à la normalité des lois régissant notre Monde. À l’inverse, il est somme toute évident que lorsque ces jeunes gens partirent se réfugier dans la caverne ils emportèrent avec eux de la nourriture, celle-ci s’était alors naturellement décomposée. Elle n’est donc pas logiquement mentionnée en notre v19 et ceci confirme à nouveau que selon le Coran ce qui s’est produit pour eux n’est pas à considérer comme un miracle, mais comme un étonnant processus physiologique voulu et contrôlé par Dieu dont les mécanismes ont été évoqués par les vs11 et 17-18. Selon la même logique, nos “dormeurs” étant restés plusieurs mois sans s’alimenter, cf. supra, ils devaient être considérablement amaigris et, en toute rigueur, le fait de reprendre une alimentation s’imposait.

– Si nous poursuivons notre enquête, l’on doit se demander pourquoi en ces conditions ces gens qui les avaient découverts à leur réveil, s’ils avaient été bien intentionnés, ne leur proposèrent pas d’aller leur chercher eux-mêmes de quoi les nourrir. Au lieu de cela, ils poussent l’un d’entre eux à redescendre à la ville d’où ils s’étaient enfuis quelque mois plus tôt à cause des persécutions dont ils étaient victimes. Pourquoi un seul et non plus ? Deux raisons se présentent à l’esprit, d’une part un seul d’entre eux devait être encore capable de parcourir le chemin malgré ce jeûne prolongé et, d’autre part, ces conseilleurs pouvaient pendant ce temps surveiller les autres afin qu’ils ne prennent pas la fuite. Il y a donc là une volonté déterminée de vouloir ainsi alerter les habitants de cette ville sur le fait qu’ils avaient trouvé les fugitifs et ceci est confirmé par cette réflexion prêtée à Dieu au v21 : « c’est ainsi que Nous les signalâmes ». Ces intrigants mauvais conseilleurs sont donc des acteurs du plan de Dieu à l’égard de Ses Compagnons de la caverne. Ceci confirme encore que le cadre coranique conféré à cette découverte n’est plus celui de la légende miraculeuse des Sept Dormeurs d’Éphèse. En effet, selon celle-ci les jeunes gens auraient été trouvés plus de trois siècles plus tard et la ville en question, qui entre-temps s’était convertie au christianisme, accueillit donc ces ressuscités avec ferveur en tant que preuve vivante du dogme de la résurrection du Christ. Le récit coranique quant à lui situe ladite découverte quelques mois après qu’ils eurent fui la persécution et se furent cachés en cette caverne. Ceux qui les retrouvent sont donc ceux-là mêmes qui les recherchaient depuis qu’ils s’étaient enfuis. Profitant de ce qu’ils étaient nécessairement quelque peu désorientés à leur réveil [car autrement il n’aurait pas accepté de retourner là où on les opprimait], ces poursuivants les incitent donc à tomber dans le piège qu’ils leur tendent les jetant en quelque sorte dans la gueule du loup, c.-à-d. les livrant aux mains de leurs persécuteurs. Ainsi, les propos qu’ils tiennent sont mal intentionnés et pernicieux et doivent être lus à double sens : «Qu’il soit circonspect et qu’il ne laisse découvrir à personne votre présence, nullement.En vérité, s’ils s’emparent de vous ils vous chasseront à coups de pierres ou vous forceront à revenir à leur religion, alors vous ne connaîtriez la réussite en aucun temps. », v19-20.

– Ce qui devait se produire advint, et ils furent de nouveau les victimes des idolâtres polythéistes qui les persécutaient à cause de leur monothéisme ; voir au vs1-3et au v21. Le récit coranique compris sans être investi, travesti et déformé par la Légende des Sept Dormants d’Éphèse écarte aussi un des moteurs narratifs de cette histoire : l’« argent » périmé. Selon les légendes en cours, ces pièces d’argent en question dataient elles aussi de trois cents ans et étant donc frappées à l’effigie sans doute de l’empereur Dèce.Un marchand fut alerté par cette curiosité et un “sage homme” sut les reconnaître comme étant les jeunes gens qui trois siècles plus tôt avaient été emmurés vivant dans leur caverne. Puisque pour le Coran l’histoire se déroule en une même période de temps assez limitée, ce détail n’a plus aucun intérêt tout comme il n’avait en fait aucune pertinence. Effectivement, il a fallu l’intervention d’un “sage homme”, personnage type comme toujours en ces cas-là, pour faire le lien entre des pièces d’argent périmées et une histoire vieille de plusieurs siècles, car en réalité il n’y a pas de corrélation logique directe entre ces deux éléments. Le Coran décrivant avec une grande précision leur état physiopathologique, ce ne peut être que par son extrême maigreur après plusieurs mois de non-alimentation que ce jeune homme cherchant de la nourriture fut démasqué. De fait, il était simple et évident de faire le rapport entre lui et les jeunes gens en fuite qui, pourchassés assidûment, n’avaient pas dû, supposait-on, se nourrir à leur faim et se trouvaient maintenant dans un état de cachexie tel que l’un d’entre eux était dans l’obligation de venir à ses risques et périls à la ville pour se ravitailler. Dans ce contexte, la locution azkāṭa‘ām signifie seulement la « meilleure nourriture » et non pas « la nourriture la plus pure », traduction standard. Ceux qui l’entendent ainsi veulent imaginer que nos jeunes gens monothéistes appartenaient à la secte juive des esséniens, mais puisque selon la version coranique la ville en question est toujours polythéiste, comment un tel ritualiste aurait-il pu espérer trouver une nourriture strictement conforme sur le marché d’une ville idolâtre.

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– « En vérité, s’ils s’emparent de vous ils vous chasseront à coups de pierres ou vous forceront à revenir à leur religion, alors vous ne connaîtriez la réussite en aucun temps.», v20.

Les expressions « ils vous chasseront à coups de pierres» et ils « vous forceront à revenir à leur religion/milla » sont conjointement retrouvées au sujet de l’ostracisation dont fut victime Shu‘ayb de la part de son peuple. Pour la première en S11.V91 et pour la seconde en S7.V88. Or, relativement à Shu‘ayb, il est contextuellement sûr que le verbe rajama ne pouvait y signifier lapider, mais était à comprendre étymologiquement au sens de chasser à coups de pierres. L’on notera aussi l’emploi du terme millaauquel en ce sens le Coran n’a recours que pour désigner les anciennes religions. Corollairement, cette observation est à relier au fait que contrairement à l’idée reçue le terme dīndans le Coran ne signifie jamais religion, voir à ce sujet notre étude en S2.V132 ainsi que la suivante : Le terme dīn selon le Coran et en Islam. Par ailleurs, le présent lien intertextuel avec Shu‘ayb confirme que le récit coranique des “dormeurs“ est en relation avec l’opposition entre le polythéisme et le monothéisme comme nous l’avons plusieurs fois constaté.

– « C’est ainsi que Nous les signalâmes afin qu’ils sachent que la Promesse de Dieu est véritable et qu’il n’y a aucun doute quant à l’Heure. Aussi, tandis qu’ils se contestaient mutuellement sur leur cas, d’aucuns dirent : Construisez sur eux un mur, leur seigneur les reconnaîtra absolument ! Ceux qui emportèrent l’affaire dirent : Élevons sur eux un temple, assurément ! », v21.

Comme nous l’avons montré précédemment par « Nous les signalâmes » il faut comprendre que Dieu était l’auteur du fait que les Compagnons de la caverne allaient après leur réveil être découverts par ceux-là mêmes, les idolâtres polythéistes, qui les pourchassaient à cause de leur monothéisme. Pour le syntagme « afin qu’ils sachent », selon la lecture en superposition de la Légende des Sept dormants d’Éphèse, il s’agit des habitants chrétiens de la ville qui virent en ces jeunes gens revenus à la vie le signe de la véracité de la résurrection de Jésus et par extrapolation des Hommes à la Fin des temps. C’est en ce sens que nos commentateurs suiveurs comprirent donc la mention de « l’Heure/as–sā‘a » en ce v21, c.-à-d. de l’avènement de la Fin des temps. Selon le contre-récit coranique, il ne peut s’agir par contre que des “réveillés” eux-mêmes auxquels l’expérience extraordinaire qu’ils viennent de vivre a fourni une preuve tangible de ce à quoi l’on ne témoigne ordinairement qu’au nom de la foi : la résurrection au Jour de l’Heure. Par « un mur » nous traduisons le terme bunyānqui d’ordinaire est ici compris par construction, édifice. Cependant, vu qu’il est indiqué que l’autre avis qui l’emporta fut de construire un « temple/masjid », un édifice donc, il nous faut ainsi retenir pour bunyān un de ses sens anciens connus : « mur » ; autrement dit : emmurez-les !

– Cette précision est visiblement destinée à déconstruire un pan de la Légende des Sept Dormants d’Éphèse selon laquelle c’est après avoir été rattrapés lors de leur fuite qu’ils furent emmurés vivants dans la grotte où ils s’étaient réfugiés et c’est seulement en cette situation que Dieu les endormit là pour des siècles. Pour le Coran, c’est donc après les avoirs retrouvés quelque mois plus tard après que Dieu les eut “profondément endormis” puis qu’Il les eut “réveillés” que cette scène se situe et l’avis qui l’emporta fut donc d’édifier à l’endroit même de la caverne un « temple/masjid ». Cette décision émanant d’idolâtres polythéistes, et non de chrétiens, laisse entendre que ces jeunes croyants monothéistes furent tués dans la caverne.En d’autres termes, sacrifiés ou, a minima, que de la sorte ils y furent emmurés vivants. Rappelons que le mot masjid désigne à l’origine tout lieu d’adoration et donc principalement dans le Coran un « temple », ce qui ici en contexte polythéiste est le sens évident. Dans le Coran ce n’est qu’à deux reprises, S2.V187 et S9.V107-108, que le terme masjid a pour sens mosquée, voir sur ce point en S2.V114. Le commentaire : « leur seigneur les reconnaîtra absolument » est par conséquent sarcastique et signifie en clair : tuons-les, et si le Dieu unique auquel ils croient existe vraiment, ce dont nous doutons totalement, alors Il leur fera bon accueil.

– Comme nous l’avons signalé au v9, l’hapax ar–raqīm compris en intratextualité coranique signifie « l’inscription » et le seul indice complémentaire correspond au fait que ces polythéistes élevèrent un temple devant la caverne et que comme il était d’usage en ces temps-là ils durent graver dans la pierre une inscription célébrant l’évènement. En effet, ce qui est mentionné ici est la victoire des polythéistes sur la foi monothéiste de ces quelques jeunes gens et non le triomphe de la foi chrétienne. Ceci vérifie une fois de plus que ce sont bien des qurayshites qui avaient raconté au Prophète une version de cette histoire mettant en avant ce point, cf. v9. Il en résulte que les circonstances de révélation/asbāb an–nuzūl classiquement inventées et affirmant que le Prophète avait été interrogé à ce sujet par des juifs ou des chrétiens sont donc erronées. Il en est de même pour des supputations de même ordre émanant du corps islamologique. Nous reverrons aux vs26-27 ainsi qu’en préambule du Chapitre II que le Prophète se sentit menacé par ce que sous-entendait cette histoire telle que Quraysh la lui raconta. Ils lui rappelaient ainsi que le polythéisme pouvait l’emporter sur la prédication monothéiste et cela même selon la volonté de Dieu comme l’atteste le fond du récit tel qu’ils le rapportaient et in fine tel que le Coran le confirme avec objectivité.

*****

Dr al Ajamî

[1]Pour notre Exégèse Littérale du Coran, cf. https://www.alajami.fr/ouvrages/

[2]Pour notre Traduction littérale du Coran, cf. https://www.alajami.fr/produit/le-coran-le-message-a-lorigine/

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