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Emad Burnat, le réalisateur palestinien, en lice aux Oscars, bloqué au checkpoint à… Los Angeles !

Tout sélectionné qu’il est aux Oscars, le réalisateur Emad Burnat a fait l’amer constat qu’un Palestinien reste un Palestinien, soit un suspect, un intrus ou encore une anomalie, même loin de l’enfer des checkpoints israéliens, en Cisjordanie comme à Hollywood, le soleil californien n’y faisant rien, pas plus que sa prestigieuse nomination dans la capitale mondiale du septième art.

Les chemins de la gloire ont été en l’occurrence jalonnés d’une halte éprouvante d’une heure à la douane de Los Angeles, le cinéaste du film poignant et déjà multi-primé « Cinq caméras brisées » n’échappant pas à ce checkpoint impensable et à l’interrogatoire humiliant conduit par des services de l’immigration américaine, tatillons et soupçonneux, pour qui la présence d’un Palestinien dans la Mecque du cinéma relève de la pure science-fiction…

"La nuit dernière, j'ai été interrogé pendant une heure avec ma famille par les services de l'immigration américaine de Los Angeles sur les raisons de mon voyage aux Etats-Unis", a déclaré le réalisateur dans un communiqué, précisant  :  "Les douaniers voulaient la preuve que j'étais nommé aux Oscars et ils m'ont dit que si je ne pouvais justifier mon voyage, ma femme Soraya, mon fils Gibreel et moi-même, serions renvoyés en Turquie le jour-même".

Relativisant toutefois cette "expérience désagréable" en la comparant à la répression subie quotidiennement par ses compatriotes, Emad Burnat, ce paysan palestinien mué en cinéaste pour témoigner de la souffrance de son peuple, sous l’objectif de cinq caméras qui se sont brisées les unes après les autres au cours de confrontations avec l’armée israélienne, a confié : "Il y a 500 points de contrôle israéliens, des barrages routiers et de nombreuses barrières qui empêchent tout mouvement sur nos terres, et pas un seul d'entre nous ne passe à travers l'expérience que nous avons vécue aujourd'hui avec ma famille."

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Le réalisateur Michael Moore, qui avait été appelé à la rescousse par Emad Burnat via un sms de détresse, a aussitôt rapporté l’incident dans un tweet éloquent : "Apparemment les officiers de l'immigration étaient incapables de comprendre comment un Palestinien pouvait être nommé aux Oscars. Emad m'a demandé de l'aide par sms".

Reste à savoir si l’agence américaine des douanes et de la protection des frontières finira par croire à ce scénario hollywoodien, si jamais l'oscar convoité du meilleur documentaire est décerné, le 24 février, à Emad Burnat. Rien n’est moins sûr…

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