5 200 délégués représentant environ 1 300 mosquées ont participé dimanche 18 juin au renouvellement pour trois ans du Conseil français du culte musulman (CFCM) qui s’est déroulé selon un scrutin à la proportionnelle.
Une élection qui eu lieu dans l’indifférence générale des musulmans de France, lassés des luttes intestines qui ont paralysé cette institution depuis deux années. Un CFCM dont le seul bilan se réduit à sa survie miraculeuse, grâce notamment à la volonté du ministère de l’Intérieur.
Manœuvres et conciliabules ont marqué la préparation de ces élections où les alliances entre les différentes listes se sont élaborées au gré des intérêts, mais rarement au service d’un projet.
L’autre particularité de ce scrutin, réside dans la présence de listes totalement inféodées aux Etats d’origine, comme le Maroc, la Turquie et l’Algérie. Une élection du CFCM qui est le seul scrutin « national » en France, auquel peuvent participer des fédérations et des individus cooptés par ces mêmes pays, témoignant ainsi de la sous-traitance du culte musulman à des Etats étrangers.
Il n’est donc guère surprenant de constater dans les résultats de cette élection, une nette progression de l’islam consulaire. Ainsi, la liste de la Grande de Mosquée de Paris, proche de l’Algérie, obtient 10 sièges sur 43, (+ 6 par rapport à 2003). La FNMF, proche du Maroc progresse de 3 sièges, obtenant 19 sièges. A travers ces deux listes, les Etats algériens et marocains occupent désormais une place de choix au sein du CFCM, institution française censée « représenter » les musulmans de France. L’UOIF perd 3 sièges, le Comité de coordination des musulmans turcs de France ne remporte qu’ un siège, la mosquée Al-Islah de Marseille conserve le sien, alors que la liste d’union de l’île de la Réunion garde ses deux sièges.
La prochaine étape aura lieu dimanche 26 juin, avec la réunion du CA du CFCM en vue d’élire le bureau exécutif.
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