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Egypte : la polémique enfle autour de l’interdiction des jeans déchirés à l’Université

Loin de correspondre à la haute idée que l’on se fait de la tenue correcte exigée à l’école, la fameuse mode des jeans déchirés, qui le sont parfois à un tel point qu’on dirait qu’ils sont en lambeaux, s’est exportée jusqu’en Egypte, en l’occurrence sur le campus de l’Université d’Alexandrie, au grand dam de son doyen et professeur émérite des Sciences agraires, Tarek Serour.
Plus vulgaires que franchement stylisés, ces jeans troués dont raffolent les adolescents, ici et ailleurs, qui ont l’art d’hérisser le poil de nombreux directeurs de collèges et de lycées hexagonaux, lesquels en appellent vainement à un sursaut de décence avant de les proscrire dans bien des cas, ne pouvaient que faire scandale au pays des pharaons.
Cette « tenue inappropriée », dont les trous sont de plus en plus larges et le tissu de plus en plus rare, a été interdite le 27 septembre dernier par Tarek Serour, après avoir observé avec inquiétude qu’elle faisait des émules parmi les étudiantes égyptiennes de la deuxième plus grande université du pays, arguant qu’elle « va à l’encontre de nos valeurs, traditions et religion ».
« J’ai immédiatement ordonné à notre responsable de la sécurité de rencontrer les jeunes filles concernées afin de les informer que leur tenue n’est dorénavant pas autorisée sur le campus. J’ai également émis des directives permettant aux gardes de sécurité d’interdire à tout étudiant qui porte ces vêtements d’entrer dans le campus », a précisé le doyen de la faculté d’Alexandrie, avant de prononcer une phrase qui a mis le feu aux poudres sur les réseaux sociaux : « C’est à cause de ce genre de tenues que les étudiantes sont souvent harcelées. Est-ce qu’elles viennent ici pour étudier ou émoustiller les étudiants masculins ? Je fais cela pour les protéger, car je les considère tous comme mes propres enfants ».
Amplifiée par la caisse de résonance de Facebook et Twitter, la polémique autour de l’interdiction des jeans déchirés sur les bancs des amphithéâtres fait rage, scindant les internautes égyptiens en deux camps irréductibles : ceux qui partagent l’indignation de Tarek Serour et exhortent les étudiantes à arborer des « tenues respectueuses », et ceux qui crient à une « interdiction régressive et liberticide ».
Une vive polémique en entraînant une autre, celle qui enfle aujourd’hui autour des sanctions prises contre un couple d’étudiants qui a été récemment filmé en train de s’embrasser sur le campus de l’Université de Tanta, mais aussi contre sept de ses camarades qui brandissaient des bannières annonçant l’engagement pris l’un envers l’autre, provoque de violents remous dans le monde réel et virtuel en Egypte.

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Un commentaire

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  1. Le général Sissi veut meubler le temps des égyptiens avec des futilités , c’est la mode.
    Il y a longtemps , les enfants allaient à l’école pieds nus et vêtements déchirés , c’est la pauvreté.
    A un moment le haut et le bas se croisent.

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